Facteurs environnementaux & santé : la cohorte E3N-E4N

Coordonnée par l’Inserm, la cohorte E3N-E4N permet d’évaluer sur le long terme l’impact des habitudes de vie et de l’environnement sur la santé des membres d’une même famille. Elle se compose aujourd’hui de deux générations d’individus, la génération E3N (la première) et la génération E4N (la seconde). A partir de 2021, la cohorte sera complétée de la troisième génération. Elle rassemblera alors plus de 200 000 individus de trois générations successives. Les premiers travaux conduits sur la cohorte E3N concernaient les habitudes de vie, l’alimentation et la prise de médicament. Ils prenaient aussi en compte d’autres paramètres non modifiables dont l’âge, le sexe ou encore les antécédents familiaux. Au fil des observations, les scientifiques ont progressivement commencé à étudier l’influence des facteurs environnementaux. Ils se sont notamment intéressés à l’influence des contaminants alimentaires ou des polluants atmosphériques. C’est ainsi qu’ils ont par exemple établi des liens entre les retardateurs de flamme polybromés et le cancer du sein. La cohorte E3N-E4N a peu à peu motivé des collaborations nationales et internationales. Ceci a permis non seulement de multiplier les travaux mais aussi d’élargir la collecte des données. Aujourd’hui, la banque de données contient 25 000 échantillons de sang et 65 000 échantillons de salive des participants. Consultez l’article de l’Inserm sur https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/e3n-e4n-trois-generations-pour-explorer-qui-influence-notre-sante

Moins de substances chimiques dans les couches pour bébé

En janvier 2019, l’Anses a publié un avis sur la sécurité de la composition des couches pour bébé. Cet avis dénonçait la présence de substances controversées, parmi lesquelles des polychlorobiphényles, des dioxines ou encore des furanes. Suite à l’avis de l’Anses, les industriels s’étaient engagés en février 2019 à travailler à l’amélioration de la composition des couches. 

Afin d’évaluer les progrès faits, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a mené une enquête qui s’est achevée début 2020. L’enquête a permis de constater des améliorations concrètes au niveau de la composition de ces produits. Notamment, il n’y a plus de dépassement des seuils sanitaires liés à l’exposition aux couches pour les différentes substances controversées ciblées par l’avis de l’Anses. La DGCCRF a d’autre? constaté le respect de l’engagement des industriels à afficher clairement la composition des couches pour bébés de manière dématéralisée.

Consultez le communiqué de presse : https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/dgccrf/presse/communique/2020/cp-substances-chimiques-dans-couches-bb.pdf

Des ateliers à distance pour les futurs et jeunes parents en Île-de-France

Dans le cadre du projet Femmes Enceintes Environnement et Santé, l’Espace Parentèle du GHU (groupe hospitalier Université) Sorbonne Université en partenariat avec la Mutualité Française Île-de-France, a proposé aux futurs parents, des ateliers FEES en visioconférence du 7 au 13 juillet.

Deux cycles de trois ateliers thématiques d’une heure chacun, animés par deux Ambassadrices FEES, ont permis d’aborder la qualité de l’air intérieur, l’alimentation et les cosmétiques avec 6 futures mamans et 2 futurs papas.

Ils ont été l’occasion d’échanger autour des liens entre l’environnement intérieur et la santé de la future maman et du nouveau-né, de permettre de mieux connaître les polluants de l’environnement quotidien et de prévenir les risques d’exposition en trouvant des solutions alternatives simples et durables.

Par ailleurs, le format visioconférence a permis de poursuivre la sensibilisation des futurs parents dans le contexte sanitaire actuel mais également de mobiliser des participants qui ne pourraient pas se rendre aux ateliers en présentiel (futures mamans ne pouvant pas se déplacer, futurs parents indisponibles, etc…).

Suite à cette expérience enrichissante et concluante, l’Espace Parentèle, accompagné par la Mutualité Française Île-de-France, propose de nouveaux ateliers par visioconférence dès le mois de septembre :

  • un cycle de 3 ateliers FEES (air intérieur, alimentation et cosmétiques), pour les futurs parents, les 8, 14 et 15 septembre de 14h30 à 15h30 (ANNULES)
  • un atelier spécial futurs et jeunes papas abordant les liens entre l’environnement intérieur et la santé du nouveau-né, le 28 septembre de 18h30 à 20h00.

Pour vous inscrire à ces ateliers : 01 44 73 52 23 – espace.parentele.trs@aphp.fr

Peut-on utiliser des cosmétiques contenant des huiles essentielles pendant la grossesse ou chez le nourrisson ?

Les huiles essentielles peuvent rentrer dans la composition de nos produits cosmétiques. Or, ces dernières sont contre-indiquées pendant la grossesse et chez l’enfant jusqu’à l’âge de 3 ans minimum. En effet, certaines huiles essentielles sont connues pour leur caractère neurotoxique, abortif, hépatotoxique ou encore hormone-like.

Les huiles essentielles sont utilisées en cosmétique pour 2 usages principaux :

  • Parfums
  • Substance conservatrice et antioxydante, purifiante, apaisante…

La réglementation sur les huiles essentielles se fait par type d’usage, ce qui peut entraîner parfois des contradictions entre les différentes réglementations (par exemple, l’huile essentielle de thym est classée comme « corrosive » dans le CLP – réglementation des produits chimiques – mais autorisée dans la réglementation cosmétique).

La réglementation cosmétiques n’impose pas de doses maximum pour l’utilisation des huiles essentielles dans les cosmétiques, cependant elle s’appuie sur la bibliographique scientifique et en toxicologie qui étudient l’utilisation d’huiles essentielles pures (et non diluées comme elles peuvent l’être dans les cosmétiques).

Bien qu’il n’y ait pas d’interdiction absolue de telle ou telles huiles essentielles, le fabriquant doit respecter certaines règles :

  • L’interdiction ou la restriction de substances jugées problématiques (pouvant être présentes dans certaines huiles essentielles)
  • Étiqueter les allergènes sur la liste INCI

En effet, les fabricants n’ont pas l’obligation de faire apparaître le nom de l’huile essentielle ou de la substance entrant dans la composition du parfum. Le fabricant doit juste faire mention sur la liste INCI du terme « Parfums » ou « Aroma » ainsi que des allergènes associés. Par contre, si l’huile essentielle est utilisée pour une autre fonction, elle doit être mentionnée sur l’étiquetage.

En parallèle, l’ANSM donne des recommandations sur l’utilisation de certaines substances chimiques. Par exemple : le camphre ou l’eucalyptol/menthol sont interdits dans les cosmétiques destinés aux enfants de moins de 3 ans.

Concernant le passage trans-cutané des huiles essentielles, cela dépend de plusieurs facteurs :

  • L’utilisation pure ou diluée
  • L’épaisseur du derme
  • Les caractéristiques physico-chimiques des molécules
  • Le poids moléculaire des substances aromatiques : plus ce poids est faible, plus la pénétration est importante
  • La température
  • La circulation cutanée : la vasodilatation augmente la pénétration
  • Une peau lésée
  • L’hydratation de la peau
  • L’âge : les jeunes enfants, les personnes âgées vont avoir une meilleure pénétration trans-cutanée

De manière générale, les études qui se sont penchées sur l’absorption des composés aromatiques par voie cutanée montrent qu’elle dépasse rarement 10% de la dose administrée. Or, les huiles essentielles étant relativement chères pour les fabricants de produits cosmétiques, on peut penser que la concentration utilisée dans le produit reste assez minime.

Les toxicités cutanées constatées sont essentiellement irritatives, allergiques ou liées à une exposition au soleil suite à l’utilisation de produits contenant des huiles essentielles.  Les atteintes des organes liées à l’exposition à une ou plusieurs huiles essentielles sont assez rares et sont liées à des cas d’empoisonnement accidentel aux huiles essentielles  en milieu domestique (utilisation d’huiles essentielles pures, sur une longue période, non-respect des posologie et du dosage).

Pour conclure :

  • On peut être assez rassurant sur l’utilisation de produits cosmétiques contenant des huiles essentielles chez la femme enceinte, allaitante et chez le nourrisson. Pour autant, il semble nécessaire de rappeler qu’il n’est pas conseillé de faire ses propres produits cosmétiques avec des huiles essentielles ou d’utiliser des huiles essentielles pures durant cette période, à moins d’être accompagné par un professionnel de santé formé en aromathérapie.
  • On peut orienter les femmes enceintes et les jeunes parents vers des produits peu parfumés voir formulés sans parfum afin de réduire le risque d’allergies. L’allégation « sans parfum » engage le fabricant à ce qu’il n’y ait aucune substance parfumante présente dans le produit fini, quelle que soit l’utilisation de cette substance.

Mise en ligne en août 2020

Publié dans : FAQ

Biosurveillance de la présence de substances perfluoroalkylées (PFAS) dans le lait maternel en République Tchèque

Les substances perfluoroalkylées (PFAS) sont des polluants chimiques persistants et bioaccumulables. Ils sont classés perturbateurs endocriniens, mais on les suspecte d’autres effets sanitaires néfastes (par exemple d’être cancérogènes). Dans cette étude, des chercheurs ont analysé des échantillons de lait maternel collectés en 2006, 2011, 2014 et 2017 pour en analyser les concentrations en sulfonate de perfluorooctane (PFOS), en acide perfluorooctanoïque (PFOA) et en acide perfluorononanoïque (PFNA), trois PFAS.

Les chercheurs ont détecté du PFOS et du PFOA dans plus de 90% des échantillons analysés. Les concentrations de PFOA étaient significativement supérieures à celles de PFOS. Les concentrations de ces deux substances dans les échantillons de lait maternel ont diminué, ce qui peut être attribué aux restrictions mises en place ces dernières années. Cependant, les concentrations observées restent susceptibles d’effets sanitaires néfastes chez l’enfant si l’on considère les recommandations de 2018 de l’European Food Safety Agency . Ces substances restent donc très présentes, et l’étude témoigne de la nécessité de poursuivre les efforts européens pour réduire l’usage du PFOS et du PFOA et renforcer la surveillance des principales voies d’exposition.

Références : Černá M., Grafnetterová A. P., Dvořáková, D., 2020 : Biomonitoring of PFOA, PFOS and PFNA in human milk from Czech Republic, time trends and estimation of infant’s daily intake. [En ligne]. Environmental Research, vol. 188, 9 p. Disponible en accès payant sur https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0013935120306563?via%3Dihub

Exposition par l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants aux résidus de pesticides : quels risques sanitaires ?

Les auteurs ont étudié l’exposition chronique aux pesticides par l’alimentation d’enfants français âgés de moins de 3 ans. 516 pesticides et leurs métabolites ont été analysés dans 309 échantillons d’aliments, comprenant des échantillons de nourriture pour bébé et des échantillons d’aliments classiques. A partir de ces analyses, les auteurs ont pu estimer l’exposition chronique des enfants à ces pesticides par l’alimentation selon deux scénarios, et déterminer en conséquence les risques sanitaires associés.

67% des échantillons présentaient des résidus de pesticides, soit 27% des échantillons d’aliments pour bébé et 60% des échantillons d’aliments classiques. Pour 278 pesticides, les concentrations restaient toujours en dessous des valeurs toxicologiques de référence. Cependant, des analyses plus précises seraient à mener pour une partie des pesticides étudiés. D’autre part, l’absence de valeurs toxicologiques de référence pour certains pesticides gêne l’estimation précise du risque sanitaire. De plus, l’EFSA recommande désormais que l’exposition des très jeunes enfants à certains résidus de pesticides par l’alimentation soit inférieure aux concentrations maximales admises dans les aliments à destination des nourrissons et jeunes enfants.

Références : Nougadere A., Sirot V., Cravedi J. P. et al., 2020 : Dietary exposure to pesticide residues and associated health risks in infants and young children – Results of the French infant total diet study. [En ligne]. Environment International, vol. 137, 12p. Disponible sur : https://doi.org/10.1016/j.envint.2020.105529

Recommandations de l’Anses vis-à-vis des nanomatériaux dans l’alimentation

La présence de nanomatériaux dans les produits alimentaires s’est considérablement renforcée depuis une vingtaine d’années. En conséquence, les travaux et réflexions sur leurs risques mais aussi sur la réglementation de leur emploi se sont développés et multipliés. L’Anses synthétise ici les résultats de ses propres travaux sur les nanomatériaux. Notamment, elle fait le point sur les connaissances à propos de leurs usages et fournit ses propres recommandations pour l’évaluation de leurs risques sanitaires. Elle suggère entre autres de développer l’exhaustivité des données disponibles et de travailler sur une méthodologie d’évaluation appropriée aux nanomatériaux.

Consultez l’article de l’Anses sur https://www.anses.fr/fr/content/nanomat%C3%A9riaux-dans-l%E2%80%99alimentation-les-recommandations-de-l%E2%80%99anses-pour-am%C3%A9liorer-leur. Plus plus d’informations sur les recommandations de l’Anses vis-à-vis des nanomatériaux, vous pouvez également consulter le rapport complet sur https://www.anses.fr/fr/system/files/ERCA2016SA0226Ra.pdf

Report de la Journée Nationale FEES

Dans le cadre du projet Femmes Enceintes Environnement et Santé, l’APPA (Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique) organise la première Journée Nationale FEES, en lien étroit avec les Unions Régionales de la Mutualité Française partenaires du projet. Initialement prévue le 24 septembre 2020, elle a été reportée au 25 mars 2021.

Ce colloque s’adresse aux professionnels de santé et de la périnatalité, aux partenaires du projet ainsi qu’aux acteurs de la promotion de la santé environnementale. Pour les professionnels déjà formés, cette journée sera l’occasion d’approfondir et de mettre à jour leurs connaissances mais également de mettre en valeur les actions qu’ils ont pu déployer suite aux formations . Pour les autres, cette journée sera l’occasion de découvrir le projet et les principaux conseils à transmettre aux futurs et jeunes parents …

Inscriptions gratuites via Hello Asso.

Plus d’informations et programme prévisionnel en cliquant ici.

Réduire chez soi son exposition aux ondes électromagnétiques

Cette brochure de la DREAL Nouvelle Aquitaine présente les différentes sources d’ondes électromagnétiques au quotidien :
-les téléphones mobiles
-les appareils de communication pour naviguer sur Internet
-les équipements électroménagers
-les objets radioélectriques destinés aux enfants
Pour chacune de ces catégories, la DREAL donne des conseils pour bien choisir les dispositifs et objets en fonction de leurs risques d’émissions d’ondes électromagnétiques, et dresse également une liste de bonnes pratiques à adopter pour réduire l’exposition. La brochure oriente également vers plusieurs sites de référence pour mieux s’informer à propos des ondes électromagnétiques.

Consultez la brochure de la DREAL sur http://www.nouvelle-aquitaine.prse.fr/IMG/pdf/fiche-electro-prse-hdweb.pdf

Génotoxicité et risque de cancer liés au tabagisme dit de « troisième main »

Le tabagisme dit de « troisième main », c’est-à-dire l’exposition aux résidus de fumée subsistant dans l’environnement après la consommation de tabac, est une problématique de santé publique méconnue et sous-estimée. Le tabagisme passif est aujourd’hui bien documenté et son influence sur la survenue de maladies comme le cancer du poumon a été clairement démontrée. Le tabagisme de « troisième main », en revanche, ne fait l’objet d’une attention particulière que depuis peu. Ses liens avec le cancer ou d’autres maladies chroniques sont méconnus, faute d’études suffisantes à ce propos. Pourtant, des preuves témoignent de la forte présence des résidus de fumée dans les environnements intérieurs. Il est donc important de déterminer les risques associés.

Cet article scientifique synthétise les études existantes sur les risques liés au tabagisme de «  troisième main », qui mettent notamment en avant la génotoxicité et le caractère cancérigène des résidus de tabac subsistant dans l’environnement. L’article illustre ainsi l’avancée des recherches sur ce sujet. Les chercheurs précisent que les études actuelles comportent des limites. Notamment, les personnes sujettes au tabagisme de « troisième main » sont généralement aussi exposées au tabagisme passif et à de nombreux autres polluants environnementaux. Il est donc pour l’heure difficile de déterminer exactement les influences spécifiques du tabagisme de « troisième main » sur la santé, et d’autres études sont ainsi à mener sur ce sujet.

 

Références : Hang B., Wang P., Zhao Y. et al, 2019 : Thirdhand smoke: Genotoxicity and carcinogenic potential. [En ligne] Chronic Diseases and Translational Medicine, 8 p. Disponible en libre-accès sur https://doi.org/10.1016/j.cdtm.2019.08.002