Génotoxicité et risque de cancer liés au tabagisme dit de « troisième main »

Le tabagisme dit de « troisième main », c’est-à-dire l’exposition aux résidus de fumée subsistant dans l’environnement après la consommation de tabac, est une problématique de santé publique méconnue et sous-estimée. Le tabagisme passif est aujourd’hui bien documenté et son influence sur la survenue de maladies comme le cancer du poumon a été clairement démontrée. Le tabagisme de « troisième main », en revanche, ne fait l’objet d’une attention particulière que depuis peu. Ses liens avec le cancer ou d’autres maladies chroniques sont méconnus, faute d’études suffisantes à ce propos. Pourtant, des preuves témoignent de la forte présence des résidus de fumée dans les environnements intérieurs. Il est donc important de déterminer les risques associés.

Cet article scientifique synthétise les études existantes sur les risques liés au tabagisme de «  troisième main », qui mettent notamment en avant la génotoxicité et le caractère cancérigène des résidus de tabac subsistant dans l’environnement. L’article illustre ainsi l’avancée des recherches sur ce sujet. Les chercheurs précisent que les études actuelles comportent des limites. Notamment, les personnes sujettes au tabagisme de « troisième main » sont généralement aussi exposées au tabagisme passif et à de nombreux autres polluants environnementaux. Il est donc pour l’heure difficile de déterminer exactement les influences spécifiques du tabagisme de « troisième main » sur la santé, et d’autres études sont ainsi à mener sur ce sujet.

 

Références : Hang B., Wang P., Zhao Y. et al, 2019 : Thirdhand smoke: Genotoxicity and carcinogenic potential. [En ligne] Chronic Diseases and Translational Medicine, 8 p. Disponible en libre-accès sur https://doi.org/10.1016/j.cdtm.2019.08.002

Concentrations intérieures en COSV, voies d’exposition et impact sur la santé des enfants

Au cours du développement, la santé des enfants peut facilement être affectée par les substances toxiques présentes dans leur environnement, comme les composés organiques semi-volatils (COSV) : les phtalates, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les polybromodiphényléthers (PBDE), et les éthers d’organophosphorés (OPE). La présence de certains éléments dans l’environnement des enfants, comme les produits plastiques, peut entraîner une augmentation des concentrations de ces polluants.

Dans la présente étude, 68 échantillons d’air, de poussière et de films pour fenêtre ont été collectés dans des logements où vivaient des enfants âgés de 3 à 6 mois, avec pour objectif d’analyser les concentrations intérieures en phtalates, HAP, PBDE et OPE. Les résultats ont montré des concentrations particulièrement élevées, ainsi que des corrélations entre ces valeurs et les méthodes de cuissons employées, la consommation de tabac, la réalisation de travaux de décoration récents ou encore les revêtements des sols.

Les principales voies d’exposition des enfants aux polluants étudiés sont selon cette étude l’ingestion et la voie cutanée pour les phtalates et les éthers d’organophosphorés, et l’ingestion et l’inhalation pour les HAP et les PBDE. De manière globale, le risque cancérigène associé aux COSV était supérieur au risque acceptable en raison des concentrations relevées, tout particulièrement en ce qui concerne l’exposition par ingestion ou par voie cutanée. Ces résultats suggèrent donc que les concentrations en intérieures en COSV auxquelles sont exposés les enfants présentent un risque notable pour leur santé.

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Références : Li H. L., Liu L. Y., Zhang Z. F., Ma W. L., Sverko E., Zhang Z., Song W. W., Sun Y., Li Y. F. Semi-volatile organic compounds in infant homes: Levels, influence factors, partitioning, and implications for human exposure. Environmental Pollution, 2019, vol. 251, p. 609-618.