L’Ademe a publié il y a quelques semaines les résultats de projets (PRESSENS & ESSENTIEL) de recherche liés à la qualité de l’air intérieur.
Le projet PRESSENS, mené en collaboration avec le CSTB, l’Ineris et le LCE, s’intéresse aux impacts sur la qualité de l’air intérieur et la santé des diffuseurs de parfums et d’huiles essentielles. L’étude prend en compte des désodorisants non combustible actifs (sprays, diffuseurs électriques) et passifs (désodorisants capillaires ou à mèches) et repose sur une campagne de mesures effectuées dans une pièce expérimentale.
Il apparait que les informations fournies par les fabricants aux consommateurs concernant la composition des produits n’est que parcellaire. De plus, la connaissance de la composition liquide des parfums d’ambiance ne permet pas de prévoir les composés volatils émis lors de leur utilisation.
Parallèlement, les résultats indiquent une grande disparité entre les désodorisants au sujet de la dynamique d’émission et des niveaux de concentrations des polluants émis. Les résultats sont également difficilement généralisables car pour un même produit, on observe une hétérogénéité des caractéristiques des émissions. La majorité des expositions observées sont non préoccupantes mais il existe plusieurs dépassements de valeurs repères concernant des polluants comme le benzène, l’acroleine, le formaldhéhyde, le limonène et les particules. Qu’elles soient chroniques ou aiguës, ces expositions sont à risque pour la santé.
Il a été constaté que la première utilisation d’un désodorisant, notamment les diffuseurs actifs, est celle qui émet le plus de composés volatils et particulaires. Il est donc recommandé d’utiliser une première fois ce type de produit en extérieur ou dans une pièce très bien ventilée avant de l’utiliser dans une pièce à vivre ou pour dormir. L’utilisation des désodorisants reste néanmoins à privilégier dans des pièces de grande superficie et bien aérées. L’usage doit être modéré et il est déconseillé d’utiliser plusieurs produits de ce type en même temps. A ce stade des connaissances sur le sujet, il est recommandé d’éviter l’utilisation de désodorisants lors de la présence de personnes sensibles (femmes enceintes, bébés, enfants, personnes souffrant de troubles respiratoires).
Le second projet, mené par le CSTB / IMT Nord Europe / Institut Mines Télécom, se nomme ESSENTIEL et concerne l’impact des huiles essentielles contenues dans les produits ménagers sur la qualité de l’air intérieur. Ces produits peuvent être des désodorisants ou des produits de nettoyage tels que des sprays, lingettes ou liquides. Bien que bénéficiant d’une image de « produit naturel », ces produits sont sources importantes d’émissions de composés volatils organiques terpéniques. Les auteurs de l’étude soulignent l’importance de la mise en place d’un encadrement du vocabulaire accompagnant la promotion de ces produits ménagers. Des termes comme « purifier » ou « assainir » par les huiles essentielles doivent être clarifiés pour les consommateurs en raison de leur impact sur la qualité de l’air intérieur.
Pour conclure, l’Ademe rappelle qu’une bonne odeur n’est pas synonyme d’air sain. Il faut privilégier si possible un nettoyage sans produit (chiffon humide, microfibres, etc.) , le cas échéant utiliser si possible des produits ménagers sans odeur, et si utilisation d’huiles essentielles, privilégier des diffusions temporaires et non continues. Quelle que soit la situation, l’aération régulière et suffisante des locaux reste primordiale.
Les résultats du projet PRESSENS sont disponibles ici : https://librairie.ademe.fr/air-et-bruit/4986-composes-volatils-et-particulaires-emis-par-les-desodorisants-non-combustibles.html
Les résultats du projet de recherche ESSENTIEL : https://librairie.ademe.fr/air-et-bruit/4985-huiles-essentielles-et-qualite-de-l-air-interieur.html
Le communiqué de presse de l’Ademe sur la publication de ces deux études est accessible à cette adresse : https://presse.ademe.fr/2021/10/etudes-sur-les-produits-menagers-et-desodorisants-et-la-qualite-de-lair-interieur-les-produits-dits-naturels-ou-assainissants-egalement-a-utiliser-avec-precau.html