Podcast avec FEES : L’échange entre Christel et Marion sur les polluants environnementaux & la grossesse

« Pas-à-pas, il est possible de changer notre quotidien en revenant à des choses simples et en ayant conscience au plus tôt de l’impact de ces agents polluants sur notre santé et celle de nos enfants. »

– Christel

Christel, chargée de prévention à la Mutualité française des Hauts-de-France, travaille aux côtés de l’APPA sur le Projet FEES, elle a fait la rencontre de Marion, podcasteuse et créatrice du podcast MAM’ELLES. Ce podcast est pour les mamans, par les mamans du Monde. Les différents épisodes, axés sur la maternité, traitent de divers sujets en lien avec la parentalité et les différentes cultures.

Les trois thèmes principaux du Projet FEES sont l’air intérieur, l’alimentation et les cosmétiques et ce sont justement ces trois thématiques qui sont abordées dans ce podcast. Dans l’épisode Hors-série « Polluants environnementaux & grossesse », Christel et Marion échangent sur la thématique de l’exposition des femmes enceintes aux différents agents polluants (substances cancérigènes et perturbateurs endocriniens). Christel sensibilise les auditeurs et auditrices au sujet des polluants environnementaux et les risques qu’ils peuvent engendrer pendant la période périnatale, comme l’impact qu’ils peuvent avoir sur le développement du fœtus et la santé des générations futures.

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Impact du tabagisme maternel sur les pathologies respiratoires de l’enfant

En 2021, près d’une mère sur quatre fumait lorsqu’elle a appris sa grossesse d’après le baromètre de Santé Publique France. Environ 13% des femmes continueront de fumer tout au long de la grossesse. Les conséquences sur la santé respiratoire de l’enfant à naître sont bien établies. Du fait de son passage à travers la barrière placentaire, la nicotine est le principal facteur provoquant des atteintes au développement pulmonaire de l’enfant.

Tout d’abord, il y a un lien connu entre exposition au tabac in utero et prématurité. En effet, le tabac pendant la grossesse augmente de 25% la prématurité. Par ailleurs, les enfants nés de mères fumeuses pendant la grossesse ont également plus de risques de développer des infections respiratoires. Il y a ainsi un risque accru pour le nourrisson de développer une pneumopathie ou des bronchites aigues.

L’exposition tabagique in utero et environnementale augmente aussi le risque d’asthme chez les jeunes enfants et les adolescents. A noter que le sevrage tabagique en début de grossesse reste associé à un risque d’asthme chez l’enfant à l’âge de 3 ans. Ce risque augmente avec la quantité de cigarettes consommées par la mère lors du premier trimestre. Lorsque les parents fument à l’intérieur du logement, l’enfant a plus de risques de devenir asthmatique. Il est important de souligner que le tabagisme paternel constitue également un facteur de risque d’asthme pour l’enfant. De plus, le tabagisme maternel actif et passif augmente le risque pour l’enfant de développer des allergies respiratoires.

L’usage de la cigarette électronique s’est répandu ces dernières années. A date, il existe peu d’études sur le sujet. Toutefois, il semble que la consommation de cigarette électronique pendant la grossesse entraine des anomalies structurelles chez le fœtus avec un impact sur le développement du poumon.

Au regard des résultats des études, la prévention sur le tabac auprès des futurs parents est primordiale. L’objectif doit être de limiter au maximum l’exposition du fœtus au tabagisme parental. Un arrêt du tabac pour les 2 parents dès le projet de grossesse serait idéal pour favoriser une bonne santé respiratoire du futur enfant.

Références :

Baromètre de Santé Publique France 2021, Consommation d’alcool et tabac pendant la grossesse, 2024

Petat H, Mazenq J, Impact du tabagisme au cours de la grossesse sur les pathologies respiratoires de l’enfant, Pathologie respiratoire et grossesse, 2024

La Santé en action consacre sa revue à la nature et son importance

Le 17 octobre 2024, le magazine La Santé en action a mis la nature au cœur de sa revue. Le numéro s’intitule « Préserver la nature pour protéger la santé des populations » et nous rappelle l’importance de reconnaître les enjeux de santé publique qu’englobent la protection de la biodiversité.

Dans les 60 pages de sa revue trimestrielle, la Santé en action décrypte au travers de documents scientifiques, les différentes corrélations entre la nature et la santé, qu’elle soit physique ou mentale. Elle regroupe de nombreuses informations sur les politiques de renaturation des espaces urbains, ainsi que des outils de planification à moyen terme. Vous trouverez également une multitude de conseils et d’astuces pour renouer avec les bienfaits de la nature au quotidien.

Téléchargez le n°467 de la Santé en action juste :

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Découvrez le poster du Médipôle, Hôpital Mutualiste de Villeurbanne

Découvrez le poster du Médipôle, Hôpital Mutualiste de Villeurbanne, dont l’équipe a été formée dans le cadre du projet FEES :

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« Les perturbateurs endocriniens sont des polluants omniprésents dans notre environnement, entrainant des conséquences sur notre santé. La fenêtre de vulnérabilité nécessite de protéger en priorité les nourrissons et les femmes enceintes de cette exposition.

C’est dans ce contexte que, soutenu par l’ARS Auvergne Rhône Alpe, nous avons réalisé un audit au Médipôle, afin d’obtenir le label maternité saine par le réseau HSEN. En parallèle nous sensibilisons les soignants et les patients du Médipôle, hôpital mutualiste à Villeurbanne. Nous nous mobilisons activement face à ce problème de santé publique. »

Comité de pilotage : Dr BEAUVY Julie endocrinologue, Dr MARTINEZ Leyre gynécologue,
Dr PANDRAUD-RIGUET Irène pharmacienne, et Dr PARADISI Laetitia pharmacienne ARC.

Liens entre pollution de l’air et anomalies congénitales

Les anomalies congénitales sont des défauts structurels ou fonctionnels du corps et sont des causes de mortalité prématurée et néonatale, de morbidité chronique et d’incapacité de l’enfant. Ces anomalies peuvent être d’origine génétique, infectieuse ou environnementale mais ces causes restent encore difficiles à déterminer.

Cette étude s’intéresse au possible lien entre exposition à la pollution atmosphérique durant la grossesse et risque de développement d’anomalies congénitales chez l’enfant. La méthode utilisée est celle d’une revue systématique de 26 études épidémiologiques sur le sujet. Une méta-analyse est ensuite effectuée à chaque fois qu’un polluant est associé à un certain type d’anomalie dans trois études au minimum.

Cette méthodologie a permis de dégager trois associations significatives :
– Les malformations cardiaques et l’exposition au dioxyde d’azote (NO2), provenant essentiellement de la combustion d’énergies fossiles.
– Les problèmes oro-faciaux et l’exposition au dioxyde de soufre (SO2).
– Les complications cardiaques, dans une moindre mesure la malformation des membres, avec l’exposition aux particules fines (PM2,5 et PM10).

Ces conclusions soulignent ainsi l’influence des polluants atmosphériques sur la santé et notamment le rôle possible sur des malformations du nouveau-né. Les chercheurs appellent à continuer les travaux sur ce sujet afin de mieux caractériser les types d’expositions aux polluants et de mieux appréhender les facteurs de confusion.

Références : Ravindra K., Chanana N., Mor S., 2020 : Exposure to Air Pollutants and Risk of Congenital Anomalies: A Systematic Review and Metaanalysis. [En ligne] Science of The Total Environment
Accessible (en accès payant) : https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2020.142772

Facteurs environnementaux & santé : la cohorte E3N-E4N

Coordonnée par l’Inserm, la cohorte E3N-E4N permet d’évaluer sur le long terme l’impact des habitudes de vie et de l’environnement sur la santé des membres d’une même famille. Elle se compose aujourd’hui de deux générations d’individus, la génération E3N (la première) et la génération E4N (la seconde). A partir de 2021, la cohorte sera complétée de la troisième génération. Elle rassemblera alors plus de 200 000 individus de trois générations successives. Les premiers travaux conduits sur la cohorte E3N concernaient les habitudes de vie, l’alimentation et la prise de médicament. Ils prenaient aussi en compte d’autres paramètres non modifiables dont l’âge, le sexe ou encore les antécédents familiaux. Au fil des observations, les scientifiques ont progressivement commencé à étudier l’influence des facteurs environnementaux. Ils se sont notamment intéressés à l’influence des contaminants alimentaires ou des polluants atmosphériques. C’est ainsi qu’ils ont par exemple établi des liens entre les retardateurs de flamme polybromés et le cancer du sein. La cohorte E3N-E4N a peu à peu motivé des collaborations nationales et internationales. Ceci a permis non seulement de multiplier les travaux mais aussi d’élargir la collecte des données. Aujourd’hui, la banque de données contient 25 000 échantillons de sang et 65 000 échantillons de salive des participants. Consultez l’article de l’Inserm sur https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/e3n-e4n-trois-generations-pour-explorer-qui-influence-notre-sante

Rapport de l’étude ESTEBAN – Imprégnation par le plomb des Français

 Il y a une dizaine d’année, l’Etude Nationale Nutrition Santé (ENNS) et Saturn-Inf ont permis d’évaluer respectivement l’imprégnation par le plomb des adultes et celle des enfants. Afin d’actualiser les données, Santé Publique France a réalisé entre avril 2014 et mars 2016 l’étude ESTEBAN, qui a ciblé la population française globale.

Des plombémies ont été réalisées sur les participants afin d’évaluer leur imprégnation. L’étude ESTEBAN a permis de constater une baisse de l’imprégnation par le plomb depuis les études précédentes, attribuable aux stratégies de réduction de l’exposition au plomb mises en place, comme l’interdiction de l’essence plombée.

D’autre part, l’étude ESTEBAN a permis de distinguer les facteurs de risque de plombémie actuels. Ceux-ci demeurent les mêmes que ceux décrits dans les précédentes études, à savoir :
-la consommation d’eau du robinet
-le tabagisme
-la consommation de boissons alcoolisées
-l’ancienneté du logement
-la consommation de pain et de produits de la panification
-la consommation de crustacés et de coquillages
-une activité professionnelle, passée ou présente, impliquant une exposition au plomb. A noter que lorsque leurs parents étaient exposés au plomb dans le cadre de leur activité professionnelle, l’imprégnation par le plomb des enfants était en moyenne 9,1% supérieure à celle des autres enfants.

Ainsi, on constate que bien que l’imprégnation de la population française ait diminué et que des mesures aient été prises (comme le traitement de l’eau du robinet en vue de réduire sa teneur en plomb), les sources d’exposition au plomb persistent dans le temps. La persistance de l’exposition s’explique aussi par la très forte persistance du plomb dans l’environnement, en tant que métal. En effet, contrairement à d’autres polluants, le plomb ne se dégrade pas au fil du temps.

Rappelons qu’aucun seuil de toxicité n’est à ce jour défini pour le plomb, car même un faible niveau d’imprégnation est susceptible d’effets sanitaires néfastes, notamment chez l’enfant. C’est pourquoi la surveillance de l’imprégnation par le plomb de la population française ainsi que la réduction des sources d’exposition (impliquant leur identification rigoureuse) demeurent un enjeu de santé publique. Et ce même si l’imprégnation des Français a diminué.

Téléchargez le rapport complet sur https://www.santepubliquefrance.fr/docs/impregnation-de-la-population-francaise-par-le-plomb.-programme-national-de-biosurveillance-esteban-2014-2016

Mise en ligne du site « Agir pour bébé »

Santé Publique France, agence nationale de santé publique, a pour mission d’améliorer et de protéger la santé des populations. C’est dans ce cadre que l’agence vient de mettre en ligne son site internet Agir pour bébé.  Ce site institutionnel donne des clés aux futurs et jeunes parents, pour créer un environnement favorable au développement de bébé, avec des conseils pratiques et informations scientifiquement validées. Il s’adresse aux futurs parents (la future mère et le futur père ou le/la co-parent(e)) ainsi qu’aux parents de nouveau-nés de moins de 4 mois. Il s’adressera à une cible plus large dans une prochaine version (parents d’enfants de 0 à 2 ans). L’objectif du site Agir pour bébé est d’informer les futurs parents et parents de nouveau-nés sur l’influence pendant la grossesse et la petite enfance des environnements (chimiques, physiques, sociaux, affectifs etc.) sur leur santé et celle de leur enfant.