Les huiles essentielles peuvent rentrer dans la composition de nos produits cosmétiques. Or, ces dernières sont contre-indiquées pendant la grossesse et chez l’enfant jusqu’à l’âge de 3 ans minimum. En effet, certaines huiles essentielles sont connues pour leur caractère neurotoxique, abortif, hépatotoxique ou encore hormone-like.
Les huiles essentielles sont utilisées en cosmétique pour 2 usages principaux :
- Parfums
- Substance conservatrice et antioxydante, purifiante, apaisante…
La réglementation sur les huiles essentielles se fait par type d’usage, ce qui peut entraîner parfois des contradictions entre les différentes réglementations (par exemple, l’huile essentielle de thym est classée comme « corrosive » dans le CLP – réglementation des produits chimiques – mais autorisée dans la réglementation cosmétique).
La réglementation cosmétiques n’impose pas de doses maximum pour l’utilisation des huiles essentielles dans les cosmétiques, cependant elle s’appuie sur la bibliographique scientifique et en toxicologie qui étudient l’utilisation d’huiles essentielles pures (et non diluées comme elles peuvent l’être dans les cosmétiques).
Bien qu’il n’y ait pas d’interdiction absolue de telle ou telles huiles essentielles, le fabriquant doit respecter certaines règles :
- L’interdiction ou la restriction de substances jugées problématiques (pouvant être présentes dans certaines huiles essentielles)
- Étiqueter les allergènes sur la liste INCI
En effet, les fabricants n’ont pas l’obligation de faire apparaître le nom de l’huile essentielle ou de la substance entrant dans la composition du parfum. Le fabricant doit juste faire mention sur la liste INCI du terme « Parfums » ou « Aroma » ainsi que des allergènes associés. Par contre, si l’huile essentielle est utilisée pour une autre fonction, elle doit être mentionnée sur l’étiquetage.
En parallèle, l’ANSM donne des recommandations sur l’utilisation de certaines substances chimiques. Par exemple : le camphre ou l’eucalyptol/menthol sont interdits dans les cosmétiques destinés aux enfants de moins de 3 ans.
Concernant le passage trans-cutané des huiles essentielles, cela dépend de plusieurs facteurs :
- L’utilisation pure ou diluée
- L’épaisseur du derme
- Les caractéristiques physico-chimiques des molécules
- Le poids moléculaire des substances aromatiques : plus ce poids est faible, plus la pénétration est importante
- La température
- La circulation cutanée : la vasodilatation augmente la pénétration
- Une peau lésée
- L’hydratation de la peau
- L’âge : les jeunes enfants, les personnes âgées vont avoir une meilleure pénétration trans-cutanée
De manière générale, les études qui se sont penchées sur l’absorption des composés aromatiques par voie cutanée montrent qu’elle dépasse rarement 10% de la dose administrée. Or, les huiles essentielles étant relativement chères pour les fabricants de produits cosmétiques, on peut penser que la concentration utilisée dans le produit reste assez minime.
Les toxicités cutanées constatées sont essentiellement irritatives, allergiques ou liées à une exposition au soleil suite à l’utilisation de produits contenant des huiles essentielles. Les atteintes des organes liées à l’exposition à une ou plusieurs huiles essentielles sont assez rares et sont liées à des cas d’empoisonnement accidentel aux huiles essentielles en milieu domestique (utilisation d’huiles essentielles pures, sur une longue période, non-respect des posologie et du dosage).
Pour conclure :
- On peut être assez rassurant sur l’utilisation de produits cosmétiques contenant des huiles essentielles chez la femme enceinte, allaitante et chez le nourrisson. Pour autant, il semble nécessaire de rappeler qu’il n’est pas conseillé de faire ses propres produits cosmétiques avec des huiles essentielles ou d’utiliser des huiles essentielles pures durant cette période, à moins d’être accompagné par un professionnel de santé formé en aromathérapie.
- On peut orienter les femmes enceintes et les jeunes parents vers des produits peu parfumés voir formulés sans parfum afin de réduire le risque d’allergies. L’allégation « sans parfum » engage le fabricant à ce qu’il n’y ait aucune substance parfumante présente dans le produit fini, quelle que soit l’utilisation de cette substance.
Mise en ligne en août 2020