Même si après neuf mois passés entourés de liquide amniotique, les bébés se sentent aussi à l’aise dans l’eau que dans le ventre de leur maman et semblent apprécier de retrouver les sensations vécues in utero lors des séances de bébés nageurs cette activité ne semble pas sans risque…
Le problème viendrait du chlore qui est majoritairement utilisé pour la désinfection des piscines collectives en France. Or ce chlore mélangé à l’eau produit un acide hypochloreux qui, s’il joue son rôle à merveille comme bactéricide puissant, est également hautement réactif et va ainsi oxyder certaines substances produites par les bébés nageurs (phanères, sécrétions, urine, selles…). Ces réactions d’oxydation produisent d’une part des trihalométhanes et d’autre part de la trichloramine.
- Que sait-on sur les trihalométhanes et en particulier sur le chloroforme , l’espèce majoritaire ?
Après ingestion il est hépatotoxique et a été classé par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) depuis 2009 comme cancérigène possible. Une étude (Salas et al., 2015) semble confirmer cette hypothèse en concluant que les trihalométhanes induisent des modifications épigénétiques comme des changements de niveau de méthylation de l’ADN, de tels changements ayant étés constatés sur des gènes impliqués dans la survenue de cancer.
- Pour ce qui est de la trichloramine:
Les chercheurs la suspecte fortement d’augmenter le risque de survenue d’asthme ou de toute autre manifestation allergique malgré des études dans différents pays d’Europe aux résultats discordants.
Du coté des recommandations en Europe :
- Nos voisins allemands ont fortement déconseillé l’activité et cela depuis 2010.
- Plus proche de nous en Belgique le Conseil Supérieur de la Santé depuis 2012 n’encourage pas cette activité chez les enfants de moins d’un an.
- Quant à l’ANSES, elle recommande depuis 2012 une certaine vigilance quant à cette activité voire la déconseille s’il existe un terrain familial d’atopie de type eczéma par exemple.
Malgré tous les avantages de cette activité il semble donc qu’il faille bien les mettre en balance avec les risques encourus chez ces très jeunes enfants dont les systèmes immunitaires et respiratoires sont encore immatures !
Mise en ligne en novembre 2019