Les additifs alimentaires ont envahi notre alimentation : il existe aujourd’hui plus de 300 additifs autorisés dans l’alimentation conventionnelle en France (contre 47 dans l’alimentation issue de l’agriculture biologique). Les additifs alimentaires désignent « n’importe quelle substance habituellement non consommée comme un aliment en soi et non employée comme un ingrédient caractéristique de l’aliment, qu’il ait une valeur nutritionnelle ou non, dont l’addition intentionnelle à l’aliment pour un but technologique dans la fabrication, le traitement, la préparation, l’emballage, le transport ou le stockage devient, ou peut s’attendre raisonnablement à devenir, lui ou un de ses dérivés, directement ou indirectement, un composant de cet aliment » (Directive 89/107/EEC). Ils ont donc pour objectif d’améliorer les caractéristiques d’un produit alimentaire afin d’obtenir une meilleure conservation du produit, un meilleur aspect esthétique ou encore une meilleure qualité gustative. Les additifs alimentaires sont classés dans 24 catégories selon leur utilisation, et sont codifiés de E suivi d’un nombre compris entre 100 et 1518. Ci-dessous les 4 grandes familles d’additifs :
- E100 à E180 : colorants
- E200 à E287 : conservateurs
- E300 à E337 : antioxydants
- E400 : agents de texture = arômes, émulsifiants, gélifiants, etc.
Avant d’être autorisés par l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments), chaque additif doit pouvoir prouver le besoin technologique auquel il répond, son utilité pour le consommateur et son innocuité pour la santé. A partir de métadonnées sur la santé humaine et animale, une DES (dose sans effets) est fixée et permet de définir une DJA (dose journalière admissible) à ne pas dépasser (100 à 1000 fois inférieure à la DES). Cependant, on peut parfois se poser la question de l’utilité pour le consommateur dans le cas d’additifs ayant pour objectif principal de faire des économies sur la fabrication du produit (mettre de l’arôme de vanille synthétique plutôt que de la vraie vanille) ou d’en améliorer l’esthétisme (par exemple, l’utilisation de colorant dans le jambon afin qu’il soit bien rose). De plus, le calcul des DJA est flou : variation très forte des quantités pour un même additif entre différents produits (ce qui pose la question du rapport dose/efficacité), pas ou peu de prise en compte de groupes fragiles (femmes enceintes, enfants, personnes fragilisées) et de l’exposition à la combinaison de plusieurs additifs. Par ailleurs, les DJA peuvent parfois être dépassées dans le cas d’une consommation importante de certaines denrées (l’aspartame pour les produits allégés ou encore les sulfites présents dans le vin, la charcuterie et les biscuits apéritifs). Certaines DJA (datant parfois des années 1970) devraient être ré-évaluées afin de prendre en compte l’évolution des connaissances scientifiques et des modes de consommation. Ainsi, l’EFSA est en cours de réévaluation de la sécurité de tous les additifs alimentaires ayant été mis sur le marché avant 2009.
Pour autant, tous les additifs alimentaires ne sont pas à mettre dans le même panier : certains sont très utiles et ne présentent aucuns effets néfastes sur la santé . Pour d’autres, la question se pose fortement (allergènes, cancérigènes, hyperactivité, etc.). Ci-contre un lien vers le tableau de l’UFC Que-Choisir récapitulant l’ensemble des additifs pouvant présenter un effet potentiellement toxique pour la santé : http://www.quechoisir.org/alimentation/securite-hygiene/etude-liste-des-additifs-alimentaires
Aussi, concernant les additifs, et notamment pendant la grossesse et chez l’enfant, une règle d’or : « Moins on en consomme, mieux on se portera ». Faire la cuisine soi-même autant que possible et consommer de manière parcimonieuse des produits industriels (type plats cuisinés et autres préparations toutes prêtes) permettra de se prémunir d’une exposition trop importante aux additifs. De même, les étiquettes donnent des informations quant à la composition du produit : plus la liste est longue, plus on risque d’y retrouver des additifs.
Enfin, concernant l’alimentation infantile destinée au moins de 3 ans, le nombre d’additifs autorisés est très limité, et les colorants, édulcorants et exhausteurs de goût sont interdits.