J’entends de nombreuses informations dans les média sur le bisphénol A, est-il interdit ? Quels sont les conseils et informations à relayer aux patientes ?

Au début des années 2010, le bisphénol A (BPA) était principalement utilisé comme monomère du plastique polycarbonate (ex : biberons), monomère dans les résines époxy (ex : revêtements des conserves et canettes) et additif dans les papiers thermosensibles (ex : tickets de caisse).

Le BPA est défini comme perturbateur endocrinien par l’OMS et classé comme substance très préoccupante par l’Agence européenne des substances chimiques (ECHA). Ses effets délétères sur la santé ne semblent aujourd’hui plus à démontrer : effets sur la reproduction (INSERM, 2013), effets sur l’obésité et le diabète (ENS Lyon et Université de Lyon, 2014), altération de l’émail des dents (INSERM, 2013), intolérance alimentaire (INRA, 2014), etc.

En 2013, 80% de l’exposition alimentaire au BPA se faisait par voie alimentaire (ANSES). Et une expertise collective de l’ANSES (compilant les résultats de plusieurs centaines d’études) a poussé la France à interdire à partir de 2015, l’utilisation du BPA dans tout conditionnement, contenant ou ustensile en contact avec des aliments.

Malheureusement, le BPA a parfois été remplacé par d’autres bisphénols, comme le bisphénol S (BPS) ou le bisphénol F (BPF). En effet, la famille chimique des bisphénols compte de nombreuses molécules. Or, malgré un manque de données sur les autres bisphénols, il semblerait que leur structure chimique commune au BPA, leur confèrerait également des propriétés œstrogéniques.

Voici donc quelques conseils à transmettre pour réduire l’exposition par l’alimentation des femmes enceintes, allaitantes et jeunes enfants aux BPA, F et S :

  • Éviter d’utiliser des contenants alimentaires, dont les biberons, en polycarbonate (plastique n°7),
  • De manière plus générale, ne pas chauffer ou mettre d’aliments chauds dans du plastique,
  • Préférer les contenants en verre aux contenants en plastique et aux conserves en métal,
  • Limiter la consommation d’aliments pré-emballés, comme la viande ou le poisson.

On déconseille également d’utiliser des biberons d’occasion s’ils datent d’avant 2011 (année d’interdiction du BPA pour la fabrication des biberons en union européenne).

Pour en savoir plus (et trouvez plus d’informations sur les alternatives aux biberons en plastique):

Mis à jour en août 2023.

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Quelle tétine choisir pour préserver la santé de bébé ?

Depuis une quinzaine d’années, la tétine s’est répandue. Aujourd’hui, en France, on estime à peu près à 70 % le nombre d’enfants qui utiliseraient une tétine régulièrement. Ce petit objet qui apaise, calme les pleurs et réconforte l’enfant prend souvent la place du pouce. A ce jour il existe deux types de tétines : celles en caoutchouc (synthétique ou naturel), et celles en silicone. Les deux sont dépourvues de phtalates et de bisphénol A. Cependant, le caoutchouc synthétique et naturel présenterait des risques d’allergies et des risques de libération de substances chimiques, les nitrosamines. Les nitrosamines sont des substances classées cancérigènes par l’Organisation Mondiale de la Santé. Une directive européenne fixe les limites de migration de nitrosamines des sucettes et tétines en caoutchouc – mais elle n’est pas basée sur des études toxicologiques. Il y a quelques années, les Pays-Bas et d’autres pays européens avaient rappelé des tétines en caoutchouc pour cause de libération de nitrosamines.

Les tétines en silicone ne présenteraient pas ces risques et sont plus stables dans le temps (pas de vieillissement à la chaleur ou à la lumière).

Enfin, nous pouvons rappeler quelques conseils à ce sujet :

  • Changer la tétine tous les 2 mois même si elle est en bon état, et la vérifier tous les jours (changer dès qu’elle est abîmée)
  • Rester vigilant et critique face au marketing : aucune tétine n’est réellement sans risque de déformation de la mâchoire ou de la dentition
  • Ne pas accrocher au doudou (trop lourd)
  • Ne pas coucher bébé avec l’attache tétine

Mis à jour août 2022

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L’utilisation d’encens doit-elle être déconseillée aux futurs et jeunes parents?

Produit d’origine naturel fabriqué à partir de résine d’arbres, l’encens peut également être élaboré par trempage industriel.

Malgré son image positive auprès des utilisateurs, il constitue une source de pollution de l’air intérieur. En effet, lorsqu’il brûle, l’encens charge l’air de composés organiques volatiles (COV) et particulaires avec pour certains des taux dépassant les valeurs sanitaires.

A court terme, l’exposition à certaines de ces molécules peut entraîner des irritations des voies respiratoires et oculaires, des céphalées, des nausées. De plus, certains COV émis par l’encens (comme le benzène et le formaldéhyde), sont classés par le Centre International de Recherche contre le Cancer, comme cancérogène avéré pour l’homme (catégorie 1).

Il est donc conseillé d’éviter toute combustion d’encens en présence de femmes enceintes, jeunes enfants et personnes asthmatiques . 

 

Concernant la population générale, on retiendra quelques conseils :

Limiter la fréquence d’utilisation : ne pas brûler d’encens quotidiennement et éviter de brûler plusieurs produits simultanément.

Privilégier les bâtonnets d’encens plutôt que les cônes et ne pas hésiter à éteindre l’encens sans attendra sa combustion complète (cela diminue l’émission de polluants).

– Préférez l’encens 100% naturel.

Limiter la combustion à une seule pièce, en fermant les portes de cette pièce, et l’aérer au moins 10 minutes après utilisation.

Ne pas faire brûler d’encens dans les chambres (pièces où l’on passe le plus de temps).

 

Sources :

ADEME – Exposition aux polluants émis par les bougies et les encens dans les environnements intérieurs. Émissions et risques sanitaires associés, juillet 2017.

https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/benzene/

https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/formaldehyde/

Mis à jour août 2023

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Une femme enceinte habitant dans une zone concernée par la pollution aux perchlorates, peut-elle utiliser l’eau du robinet pour préparer le thé ou le café ?

Les ions perchlorates inhibent l’étape d’incorporation de l’iode dans la thyroïde, une des premières étapes de la synthèse des hormones thyroïdiennes. Ces ions ont été mis en évidence dans certaines eaux souterraines des Hauts-de-France (hypothèse d’un lien avec la première guerre mondiale). Compte tenu du mécanisme d’action des perchlorates, la vulnérabilité des personnes est liée au statut en iode de la thyroïde. C’est pourquoi, les personnes les plus à risque sont les femmes enceintes (plus sujettes aux perturbations thyroïdiennes), les fœtus et les nourrissons (immaturité de leur thyroïde). Sur la base des avis de l’ANSES, par principe de précaution, il est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes de consommer de l’eau dont la teneur en ions perchlorates dépasse 15 µg/L, y compris pour la préparation des boissons chaudes. En effet, la présence de perchlorates dans l’eau n’est pas modifiée par le fait de la faire chauffer ou bouillir.

Pour la préparation des biberons des nourrissons, le taux de perchlorates dans l’eau ne doit pas dépasser 4µg/L.

Pour vérifier le taux de perchlorates dans une commune : https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau

Mis à jour août 2022

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Que penser de la stévia ?

La stévia est un édulcorant naturel extrait des feuilles de la plante Stevia rebaudiana, originaire d’Amérique du Sud.

Les composés actifs de la stévia sont les glycosides de stéviol, qui ont un pouvoir sucrant environ 200 à 300 fois supérieur à celui du sucre. Ils ne contiennent pas de calories.

La stévia présente des avantages:

  • Contrairement au sucre, elle n’augmente pas la glycémie après sa consommation. Les glycosides de stéviol sont métabolisés différemment du sucre, ce qui peut être bénéfique pour les personnes atteintes de diabète.
  • Certaines études ont suggéré que la stévia pourrait avoir un effet bénéfique sur la tension artérielle, en l’abaissant chez les personnes atteintes d’hypertension.

De plus, la stévia a été considérée comme sûre par plusieurs organismes de réglementation, notamment la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et Santé Canada.

Cependant, il convient de prendre en compte que la recherche sur les effets à long terme de la consommation de stévia est limitée, et que certaines études ont montré des effets contradictoires.

En pratique:

  • Il est donc important de consommer la stévia avec modération et dans le cadre d’une alimentation équilibrée.
  • Les personnes souffrant d’allergies ou d’intolérances alimentaires doivent également être conscientes que la stévia peut provoquer des réactions allergiques.

 

Sources:

-Effect of Stevia rebaudiana on glucose tolerance in normal adult humans. Brazilian Journal of Medical and Biological Research, 19(6), 771-774 Curi, R., Alvarez, M., Bazotte, R. B., Botion, L. M., Godoy, J. L., & Bracht, A. (1986).

-Stevioside. Geuns, Phytochemistry, J. M. C. (2003). 64(5), 913-921

-Antihyperglycemic and blood pressure-reducing effects of stevioside in the diabetic Goto-Kakizaki rat. Metabolism, 49(2), 208-214. Jeppesen, P. B., Gregersen, S., Rolfsen, S. E., Jepsen, M., Colombo, M., & Agger, A. (2000).

-Stevia rebaudiana Bertoni, source of a high-potency natural sweetener: A comprehensive review on the biochemical, nutritional and functional aspects. Food Chemistry, 132(3), 1121-1132. Lemus-Mondaca, R., Vega-Gálvez, A., Zura-Bravo, L., & Ah-Hen, K. (2012).

Mis à jour juillet 2023

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Quels poissons faut-il conseiller aux femmes enceintes ?

Consommer du poisson est important pour la santé. En effet, c’est une source privilégiée en protéines, minéraux et vitamines.

De plus, selon les espèces, les poissons sont également des sources d’oméga-3 à longue chaine, particulièrement intéressants au plan nutritionnel car intervenant dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, ainsi que le développement et le fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux. Néanmoins, les poissons peuvent être contaminés par des polluants présents dans l’environnement (par exemple les dioxines, PCB ou le méthylmercure).

Afin de profiter des bienfaits des poissons tout en limitant les risques liés à leur contamination en polluants, l’ANSES a publié des recommandations précises. Voici ce que l’on peut conseiller aux femmes enceintes :

  • Manger 2 portions de poissons par semaine:
    • Une portion de poisson gras (ex : saumon, hareng, sardine, maquereau)
    • L’autre portion peut être du colin, du merlu, du cabillaud, de la sole…;
  • Limiter les poissons d’eau douce fortement bio-accumulateurs – 1 fois tous les 2 mois (ex : carpe, silure…) ;
  • Limiter les poissons prédateurs sauvages (ex : thon, lotte, dorade…) ;
  • Éviter l’espadon, siki, marlin, requin, lamproie ;
  • Varier les espèces et les lieux d’approvisionnement.

Il est important de rappeler qu’il convient aussi d’éviter la consommation :

  • de poissons crus ou insuffisamment cuits et de poissons fumés,
  • de coquillages crus ou peu cuits,
  • de crustacés décortiqués vendus cuits (cuire soi-même les crustacés).

Sources :

Mis à jour juillet 2023

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Que penser des biberons en inox ?

L’inox est un mélange d’éléments naturels pouvant avoir différentes compositions. Classiquement dans l’alimentation nous retrouvons l’alliage 18/10 (18% de chrome et 10% de nickel), reconnu pour sa stabilité. En effet l’inox est une matière inerte, les éléments qui le composent ne se transfèrent pas dans l’alimentation, et cela même lorsque qu’ils sont soumis à la chaleur (à la différence du plastique dont les additifs passent dans l’alimentation une fois chauffés) et lorsque les aliments sont gras ou acides.

Ainsi en terme de santé environnementale cela en fait un matériel de choix pour les différents contenants, ici particulièrement les biberons.

En pratique :

  • Matériel solide ne pouvant être cassé.
  • Difficulté de mesure : L’inox n’étant pas transparent il est difficile de quantifier précisément la quantité de liquide que l’on met dedans.
  • L’inox ne peut être chauffé au micro-onde (bien que d’ordinaire cela ne soit pas recommandé pour l’alimentation infantile).
  • Le chauffe-biberon est également peu conseillé car l’inox monte vite en température (attention aux brûlures).

Le verre, matériel également inerte, est aussi une bonne alternative aux biberons en plastique.

Mis à jour août 2022

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L’aluminium semble être partout, même dans les vaccins : doit-on continuer à vacciner nos enfants ?

La réponse à cette question est « oui », car l’exposition éventuelle à l’aluminium par la vaccination est minime, comparée à celle dans les produits alimentaires (additifs), les produits de consommation (ustensiles de cuisson et papier aluminium pour faire les papillotes ou conserver ses aliments au frigo), les cosmétiques (anti-transpirants)…

Concernant ce sujet, comme pour d’autres, il s’agit bien de hiérarchiser les expositions et les risques. La vaccination présente plus d’avantages, en termes de protection contre des maladies infectieuses graves, que de risques.

De plus, il faut savoir que l’on ajoute de l’aluminium aux vaccins dans le but d’augmenter la réaction du système immunitaire (défense de l’organisme) et de faciliter la production danticorps. L’aluminium n’est pas présent dans tous les vaccins. Le but de tout vaccin est d’obtenir, dans le sang, un taux élevé d’anticorps dirigés contre la maladie visée. Plus ce taux d’anticorps est élevé, plus le vaccin est considéré comme efficace.

Mis à jour août 2022

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Petits pots du commerce ou petits pots maisons : que choisir ?

Les petits pots du commerce :

Sachez que la nourriture préparée à destination des enfants de moins de 3 ans est très contrôlée (réglementation stricte) : pas ou peu d’ajout de conservateurs ou d’autres additifs, contrôle de la teneur en sel, contrôle des résidus de pesticides, etc… Ainsi, les jeunes parents n’ont aucune raison de culpabiliser s’ils n’ont pas le temps ou l’envie de faire.

Il y a tout de même quelques désavantages liés aux petits pots tout prêts :

  • Ils offrent moins de variété (en terme de goût et de texture),
  • Certains contenants sont en plastiques, préférez-les en verreSi toutefois vous les choisissez en plastique, veillez à transvaser leur contenu dans un contenant en verre pour les réchauffer.

 

Les petits pots maison:

Il est tout à fait possible de préparer soi-même la nourriture de son bébé, et faire des préparations « maison » présente même des avantages :

  • Une meilleure éducation au goût pour l’enfant,
  • Le choix des aliments à faire goûter, la possibilité de les faire goûter seul ou en mélange et d’assaisonner avec des aromates et/ou des herbes,
  • Faire les courses et cuisiner pour bébé en même temps que pour le reste de la famille, avec des recettes adaptables pour toute la famille.

Voici quelques conseils qui vous permettront de limiter les polluants lors de la préparation :

  • Préférez les produits locaux et de saison,
  • Privilégiez si possible les aliments biologiques (surtout pour les végétaux),
  • Lavez (bien frotter sous l’eau courante) et épluchez les fruits et légumes,
  • Privilégiez les cuissons douces comme la vapeur,
  • Adaptez les quantités à l’âge de l’enfant,
  • Ne faites pas réchauffer dans du plastique : préférez du verre ou une casserole en inox,
  • Respectez bien les règles d’hygiène (bien se laver les mains avec de l’eau et du savon, travailler sur un plan de travail propre…).

Enfin, que vous prépariez vous-même ou non, rappelez vous de varier la nourriture de votre enfant (types d’aliments et sources d’approvisionnement), en respectant les consignes de diversification pour chaque âge.

Pour en savoir plus :

Cliquez sur le lien des recommandations de Santé Publique France : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/brochure/pas-a-pas-votre-enfant-mange-comme-un-grand 

Retrouvez notre Faq sur les nitrates et l’alimentation des jeunes enfants en suivant ce lien : https://www.projetfees.fr/nitrates-dans-les-legumes-est-ce-que-ca-pose-probleme-pour-mon-bebe/ 

Mis à jour en juillet  2023

Publié dans : FAQ