- Qui sont-ils et où les trouve-t-on ?
Les phtalates sont des composés chimiques fortement utilisés dans la fabrication de plastifiants, ils sont essentiellement ajoutés au PVC (polychlorure de vinyle) pour le rendre souple et flexible.
Il existe plus d’une dizaine de phtalates, les plus couramment utilisés sont le DEHP, le BBP, le DBP, le DEP, le DINP …
Les phtalates peuvent entrer dans la composition d’innombrables produits du quotidien. Quelques exemples dans l’illustration ci dessous :
- Sommes-nous exposés ?
Au vu de l’utilisation importante de ces dérivés chimiques, nous sommes tous exposés à ces molécules.
Cette exposition peut se faire par différente voie : orale, aérienne et cutanée.
Toutefois, c’est par la voie alimentaire que nous sommes le plus exposés (elle représenterait 90 % de l’exposition totale d’après des données de Santé Publique France).
Des études ont montré que les déterminants majoritaires de l’imprégnation en phtalates sont les aliments à forte teneur en graisse, tels que les viandes, le lait, le beurre.
Les phtalates, qui ont une affinité forte pour les graisses et les alcools lourds, peuvent migrer des emballages au contact de liquide ou de graisse.
De plus, les phtalates sont des composés chimiques particulièrement légers et volatils, qui s’évaporent facilement et sont susceptible de contaminer l’air en se retrouvant dans les poussières domestiques.
Dans l’étude Esteban (2014-2016), l’ensemble de la population étudiée était exposé à au moins un phtalate à un niveau de concentration urinaire quantifiable.
- Sont-ils toxiques ?
Les Phtalates sont jugés comme étant des perturbateurs endocriniens, et pour la plupart sont classés comme « substances toxiques pour la reproduction ».
Des effets sont suspectés sur le système reproducteur masculin et sur la fonction thyroïdienne. Une exposition prénatale pourrait perturber le développement de certains tissus ou organes, avec des conséquences sanitaires possibles à l’âge adulte voire même après plusieurs générations, par des mécanismes épigénétiques.
Du fait de leurs effets cancérigènes et perturbateurs endocriniens, certains phtalates comme le DEHP (qui possède le potentiel toxique le plus élevé), le DBP, ou encore le BBP ont été bannis en Europe pour certains usages. Ainsi ils sont désormais interdits dans les cosmétiques, les emballages plastiques au contact d’aliments gras, ainsi que dans les jouets, les articles de puériculture et dans certains dispositifs médicaux.
- Quelques conseils afin de limiter son exposition :
* Utiliser des ustensiles et des contenants en verre, porcelaine ou acier inoxydable plutôt qu’en plastique.
* Éviter de réchauffer son repas au four micro-ondes dans des contenants en plastique (la chaleur fait augmenter le relargage des phtalates dans la nourriture).
* Limiter la consommation de produits ultra transformés type fast-food … (riches en graisse).
* Lire attentivement la liste des ingrédients des produits pour les soins corporels
→ privilégiez les produits naturels et qui contiennent peu d’ingrédients
→ évitez les cosmétiques avec des fragrances, parfums.
* Choisir des jouets en plastique « sans Phtalate », « sans PVC ».
* Dépoussiérer régulièrement son intérieur à l’aide de microfibres.
* Aérer son logement (10 minutes 2 fois /jour).
Sources :
https://www.anses.fr/fr/system/files/SUBCHIM2009sa0331Ra-104.pdf
https://www.santescience.fr/phtalates/
Publié en janvier 2023
Un commentaire sur “On parle beaucoup des phtalates, j’aimerais en savoir plus.”
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