A quoi servent les additifs alimentaires ? Sont-ils dangereux pour la santé ? Comment les éviter ?

Les additifs alimentaires ont envahi notre alimentation : il existe aujourd’hui plus de 300 additifs autorisés dans l’alimentation conventionnelle en France (contre à peine 50 dans l’alimentation issue de l’agriculture biologique).

Les additifs alimentaires sont définis par la directive européenne 89/107/EEC.

Ils ont pour objectif d’améliorer les caractéristiques d’un produit alimentaire afin d’obtenir une meilleure conservation du produit, un meilleur aspect esthétique ou encore une meilleure qualité gustative. Les additifs alimentaires sont classés dans 24 catégories selon leur utilisation, et sont codifiés avec la lettre E suivie d’un nombre compris entre 100 et 1518. Il est donc facile de les repérer dans une liste d’ingrédients.

Ci-dessous les 4 grandes familles d’additifs :

  • E100 à E180 : colorants
  • E200 à E287 : conservateurs
  • E300 à E337 : antioxydants
  • E400 : agents de texture = arômes, émulsifiants, gélifiants, etc.

Concernant l’alimentation infantile destinée aux moins de 3 ans, le nombre d’additifs autorisés est très limité, et les colorants, édulcorants et exhausteurs de goût sont interdits.

Avant d’être autorisé par l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments), chaque additif doit prouver son utilité et son innocuité pour la santé du consommateur.

Une DJA (dose journalière admissible) à ne pas dépasser est alors fixée, mais le calcul de ces DJA est parfois critiqué, et les DJA peuvent également être dépassées dans le cas d’une consommation importante de certaines denrées (l’aspartame pour les produits allégés ou encore les sulfites présents dans le vin, la charcuterie et les biscuits apéritifs).

Notons qu’une réévaluation européenne systématique de l’ensemble des additifs autorisés a été menée récemment par l’EFSA.

Alors que certains additifs ne présentent aucun effet néfaste sur la santé, d’autres sont suspectés d’être allergènes, cancérigènes ou, par exemple de favoriser une hyperactivité.  Pour s’y retrouver, l’UFC Que-Choisir a créé un tableau récapitulant l’ensemble des additifs pouvant présenter un effet potentiellement toxique pour la santé : http://www.quechoisir.org/alimentation/securite-hygiene/etude-liste-des-additifs-alimentaires

En gardant en tête le principe de précaution concernant ces substances « Moins on en consomme, mieux on se portera », voici également quelques conseils pour limiter son exposition aux additifs, notamment pendant la grossesse et chez l’enfant :

  • Faire la cuisine soi-même autant que possible ;
  • Encourager la consommation de produits frais ou surgelés, non transformés ;
  • Éviter les produits lights qui contiennent des édulcorants ;
  • Privilégier les listes d’ingrédients courtes sur les étiquettes des produits industriels ;
  • Favoriser les petits pots faits-maison en respectant certaines précautions pour les légumes (retrouvez notre FAQ à ce sujet en suivant ce lien : https://www.projetfees.fr/nitrates-dans-les-legumes-est-ce-que-ca-pose-probleme-pour-mon-bebe/ )
  • Varier son alimentation et ses sources d’approvisionnement.

Pour aller plus loin, consultez nos FAQ sur les nitrites et la stevia : https://www.projetfees.fr/on-parle-des-nitrites-dans-les-aliments-est-ce-dangereux-pour-les-femmes-enceintes/ https://www.projetfees.fr/que-penser-de-la-stevia/

Sources :

https://www.anses.fr/fr/content/le-point-sur-les-additifs-alimentaires 

https://agriculture.gouv.fr/tout-savoir-sur-les-additifs-alimentaires

Mis à jour en juillet 2023

Publié dans : FAQ

Ondes électromagnétiques : quels conseils pour mes patientes ?

Au quotidien, nous sommes principalement exposés à 3 types d’ondes électromagnétiques (OEM) :
– Les ondes extrêmement basses et basses fréquences (1 Hz à 8.3 kHz) : ligne à haute tension, planchers chauffants électriques et appareils électriques domestiques (sèche-cheveux, rasoir électrique…)
– Les radiofréquences ou ondes radio de moyennes fréquences (8.3 kHz à 300 MHz) : émetteurs radio, télévision, écran d’ordinateur, plaques à induction…
– Les hypers ou hautes fréquences (300MHz à 300 GHz) : technologies sans fil (Wifi, Bluetooth, babyphone, téléphonie 4G/5G), fours à micro-ondes, radars, antenne-relais…

* Que sait-on de leurs impacts sur la santé humaine?

Les études scientifiques sur le sujet font encore l’objet de controverse, mais il est important de rappeler que les niveaux d’exposition sont inférieurs aux limites règlementaires.

L’effet avéré, et le plus connu, des OEM est un effet thermique (échauffement des tissus). Les autres effets posent encore questions : le CIRC classe les radiofréquences et les ondes extrêmement-basses fréquences comme peut-être cancérogènes pour l’homme (groupe 2B).

Dans son rapport de 2016, l’ANSES montrait des effets possibles des radiofréquences sur les fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives, attention) des enfants. Un impact était également possible sur le bien-être de l’enfant mais il semblait plus lié à l’usage de la téléphonie mobile (et donc des écrans) qu’aux ondes.

Les organes du fœtus et de l’enfant sont plus perméables aux OEM : par exemple, le cerveau d’un enfant absorbe deux fois plus l’énergie des ondes qu’un cerveau d’adulte. Pour cette raison, les femmes enceintes et les enfants sont plus vulnérables à l’exposition à ces ondes. D’où l’importance de les exposer le moins possible et le plus tard possible.

* Quelques conseils généraux pour réduire l’exposition aux OEM :

  • Pour les enfants: limiter l’exposition en s’éloignant le plus possible des appareils émetteurs et diminuer le temps d’exposition. Limiter l’usage prolongé du téléphone, des tablettes, consoles de jeux, objets ou jouets connectés. On conseillera également d’éviter tout écran avant l’âge de 3 ans (https://www.projetfees.fr/les-ecrans-sont-ils-si-dangereux-pour-les-tout-petits/).
  • Pour les femmes enceintes: par principe de précaution, il est recommandé de s’exposer le moins possible. Pour cela, évitez de poser l’ordinateur ou le téléphone sur le ventre. S’éloigner lors de l’utilisation du micro-ondes et des plaques à induction.
  • Privilégier les connections filaires (câble Ethernet, oreillettes filaires) plutôt que les connections WIFI ou Bluetooth.
  • Débrancher les appareils non utilisés ou les programmer pour s’éteindre (box, Wifi …). Éviter de charger ses appareils à côté de la tête de lit ou sous son oreiller la nuit.

* Conseils pour le babyphone :

Se questionner d’abord sur son utilité.
– Le choisir plutôt analogique, à fil ou se déclenchant à la voix (mode VOX). Éviter la technologie DECT, les babyphones avec caméras et les applications smartphones reliées.
– Toujours placer le babyphone à plus d’1,50m du lit du bébé dans la direction des pieds plutôt que de la tête.

* Conseils pour l’utilisation des téléphones :

– Choisir un téléphone mobile dont la valeur de DAS est la plus basse possible.
– Privilégier les sms ou les mails plutôt que les appels téléphoniques.
Utiliser un kit main-libre filaire ou le haut-parleur pour garder le téléphone le plus éloigné possible de son oreille.
Privilégier les zones de bonne réception (4 barres de réseau).
– Éviter de porter son téléphone proche du corps (dans la poche par exemple) et le mettre en mode avion ou l’éteindre quand il n’est pas utilisé.
– Penser à l’exposition passive en s’éloignant des personnes vulnérables (enfants, femmes enceintes, personnes électrosensibles …).
– Se méfier des gadgets protecteurs d’ondes (patch dits « anti-ondes »), ils sont souvent inefficaces.

Sources:

Mis a jour en juillet 2024

Publié dans : FAQ

Comment choisir un jouet ?

Un jouet, qu’il soit en plastique ou en tissu, peut libérer des polluants chimiques et donc il peut exposer les enfants à ces polluants. Il faut également prendre en compte le risque lié à la sécurité du jouet.

Afin de limiter les risques, voici quelques conseils :

Pour des questions de sécurité :

  • Prendre en compte l’avertissement « Attention ! Ne convient pas aux enfants de moins de 36 mois (3 ans) » car un jouet dont le diamètre est inférieur à 4 cm ne convient pas à un bébé.                                    
  • Repérer la norme NF Petite enfance.
  • Veiller à ce que les tout-petits n’empruntent pas les jouets des plus grands.
  • Eviter les jouets qui servent de support publicitaire ou de décoration : ils ne font pas partie de la réglementation sur les jouets et ne répondent pas aux normes de sécurité.

Pour limiter les polluants :

  • Choisir des jouets présentant le marquage CE, qui atteste de la conformité aux réglementations européennes.
  • Privilégier l’achat de jouets d’occasion, fabriqués après 2015 afin de limiter la présence de bisphénols A (BPA) dans les jouets en plastique.
  • Privilégier les jouets faits de matériaux naturels, la laine, le coton, les jouets en bois brut et non vernis, de préférence non peints ou peints avec de la peinture de qualité alimentaire, aux jouets en plastique ou en métal.
  • Si le jouet est en plastique, choisissez celui qui mentionne « sans PVC », « sans BPA », « sans phtalates ».
  • Privilégier les jouets labélisés (GOTS, Ange Bleu, Nordic Swan, SpielGut Oeko-Te ou ÖkoTest).
  • Eviter d’acheter des jouets, des poupées comprenant des parfums: les parfums peuvent déclencher des allergies.
  • Laisser dégazer les jouets hors de leur emballage, quelques jours avant de les offrir et laver les peluches, les poupées en tissu avant utilisation.

En ce qui concerne la peinture et le maquillage :

  • Favoriser les gouaches solides, elles contiennent généralement moins de substances à risque.
  • Pour les kits de maquillage carnaval : repérez le label Cosmébio car le maquillage conventionnel peut contenir des polluants. 

 

Mis en ligne en mars 2023

Publié dans : FAQ

Que penser du papier cuisson et des tapis de cuisson réutilisables ?

 

Le terme de « papier cuisson » est un terme global désignant un ensemble de papiers alimentaires destinés à la cuisson et/ou à la conservation des aliments.

Comme leur nom l’indique, ils sont faits à partir de papier, mais peuvent également avoir subi différents traitement et/ou être enduits d’un revêtement leur conférant certaines propriétés (anti adhésives par exemple).

 

Le plus connu est peut-être le papier sulfurisé, c’est un papier traité de manière à être imperméable et à résister aux hautes températures. Il est utilisé en emballage, pour le conditionnement de corps gras, et en pâtisserie. Il peut se vendre en rouleau pour usage domestique et c’est aussi un accessoire pour l’emballage (notamment de pâtes à tarte prêtes à l’emploi dont il facilite le déroulage, la cuisson, et enfin le démoulage).

Ce type de papier est obtenu par trempage dans l’acide sulfurique. L’action de l’acide est immédiate et provoque la casse des fibres longues, qui restent alors plaquées sur le papier et assurent ainsi son imperméabilité. Le papier est ensuite immédiatement rincé à l’eau, puis séché. Recouvert ensuite d’un enduit de silicone, un film traité pour résister aux aliments gras, à l’air et à l’eau, le papier sulfurisé devient totalement imperméable.

 

De manière générale, dès lors qu’il est indiqué : « anti adhésif », « anti adhérent » ou « pas besoin de graisser », c’est que le papier est revêtu d’une couche lui apportant des propriétés anti adhésives. Cette couche est la plupart du temps composée de silicone (cf ci-dessous), mais la composition exacte de ces surfaces anti adhésives n’est pas toujours indiquée.

Concernant l’ensemble des papiers cuissons, on retiendra quelques conseils :

  • Privilégier les papiers non blanchis, n’ayant pas subi de traitement au chlore,
  • Préférer les papiers sans revêtement anti adhésif (en général dans ce cas il est indiqué d’utiliser une petite quantité d’huile ou de beurre pour graisser le papier),
  • Respecter les consignes d’utilisation, et notamment les températures maximales de cuisson.

 

En ce qui concerne les feuilles (ou tapis) de cuisson réutilisables, elles se sont généralisées ces dernières années, et s’inscrivent dans une tendance de réduction des déchets.

En effet, elles sont intéressantes de ce point de vue, mais des questions se posent quant à leur composition. Bien que la composition précise ne soit pas toujours disponible, le revêtement de ces ustensiles est bien souvent en silicone (tout comme pour le papier cuisson). Or des données de différents tests et études révèlent que ce matériau n’est pas toujours inerte et que des composants peuvent migrer vers les aliments lors de la cuisson.

Par précaution, on préférera donc les réserver à des utilisations plutôt ponctuelles (notamment lorsqu’il n’y a pas d’alternative possible) et éviter des trop fortes températures de cuisson. Les mêmes conseils s’appliquent aux papiers cuissons jetables anti adhérents.

Lorsque c’est possible, à la place du papier ou d’un tapis de cuisson, l’idéal est donc d’utiliser un plat en verre et de le chemiser avec un peu de graisse et de farine.

 

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Papier_sulfuris%C3%A9

https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/les-materiaux-au-contact-des-denrees-alimentaires

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35569599/

 

Mis en ligne en mars 2023

Publié dans : FAQ

Quel traitement anti-poux puis-je conseiller ?

Généralités sur les poux

Les poux se nourrissent de sang humain. Ils provoquent des démangeaisons avec de rares risques de surinfection bactérienne. L’infestation par les poux est appelée pédiculose.

Les poux ont une durée de vie de 20 à 30 jours. La femelle pond quotidiennement jusqu’à dix œufs. L’œuf du pou est protégé dans une coquille accrochée au cheveu : la lente. Une dizaine de jours après la création de la lente, une nymphe en éclot. Elle deviendra un pou adulte entre 9 et 15 jours plus tard, après plusieurs mues.

La contamination se fait par contact direct, le pou ne sautant ou ne volant pas. Cette contamination se fait généralement par contact cheveu à cheveu avec une personne atteinte. Elle peut également se faire par contact de la chevelure avec un objet porteur d’un pou : oreiller, bonnet, appui-tête, fauteuil… L’infestation par l’environnement est limitée, le pou de tête ou sa nymphe ne survivant qu’un à deux jours loin du cuir chevelu.

Les traitements anti-poux

  • Les produits à bases d’huiles essentielles :

Ces produits (à base d’huiles essentielles : lavande, ylang-ylang, prunus, arbre à thé, géranium, clou de girofle…) revendiquent une action répulsive sur les poux. Ces produits sont sous forme de sprays et pénètrent ainsi facilement dans les voies respiratoires. En fonction des huiles essentielles utilisées, le produit peut contenir des molécules ayant des propriétés de sensibilisant cutané, d’irritant cutané, d’irritant respiratoire, de perturbateur endocrinien ou de cancérogène.  Il n’existe pas de données solides sur l’efficacité de ces produits.  Ils ne doivent pas être utilisés chez les enfants de moins de six ans, ainsi que chez les femmes enceintes et allaitantes.

  •  Les huiles essentielles :

La prévention ou le traitement de la pédiculose ne font pas partis des usages traditionnels de l’huile essentielle de lavande vraie ou de tea-tree, contrairement à ce qu’on lit souvent. Du fait de l’absence de données sur leur innocuité, leur utilisation est déconseillée chez les enfants de moins de 12 ans, les femmes enceintes et les femmes allaitantes.

  • Les produits à base d’insecticides :

Il n’existe pas à l’heure actuelle, en France, de produits curatifs à base d’insecticides. Leur commercialisation s’est arrêtée dans les années 2010.

Cependant, certains produits répulsifs vendus en France, sont à base d’insecticide, l’ethylbutylacetylaminopropionate  (ou IR3535). Cette substance est un irritant oculaire. Elle est également en cours d’évaluation en tant que perturbateur endocrinien au niveau européen. Ces produits sont donc à éviter chez les enfants, femmes enceintes et femmes allaitantes.

  • Les produits asphyxiants :

On trouve différents produits étouffants :

  1. A base de diméthicone dont l’efficacité est prouvée (70 à 97%).
  2. On retrouve également des produits à base d’oxyphthirine, myristate d’isopropyle, d’huile de paraffine, d’huile de coco (coconut acid). On ne dispose que de peu de données sur leur efficacité.

Les produits asphyxiants agissent mécaniquement en étouffant les poux et les lentes. Ils s’utilisent avec un peigne anti-poux. Ils existent sous 3 formes : spray (à éviter chez les personnes asthmatiques ou en cas de bronchite), shampoings (moins efficaces) et lotions.

A noter que l’utilisation d’un peigne anti-poux seul sans produit est efficace pour 50% des personnes. Il faut alors 3 passages quotidiens de 30 minutes puis 2, durant 3 semaines, de la racine à l’extrémité du cheveu.

  • Les traitements anti-poux maison :

Mayonnaise, huile d’olive, vinaigre blanc… Il n’existe pas de données sur l’efficacité et l’innocuité de ces remèdes.

En résumé

  • Les traitements préventifs (répulsifs) sont déconseillés,
  • En cas d’infestation, on privilégie un traitement étouffant sous forme de lotion et un peignage minutieux avec un peigne anti-poux,
  • Il est important de bien lire les consignes d’utilisation du produit,
  • Si l’on souhaite, on peut laver en machine le linge potentiellement contaminé.

Sources :

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/poux

https://www.prescrire.org/fr/3/31/57181/0/NewsDetails.aspx

https://www.quechoisir.org/guide-d-achat-produits-antipoux-n56837/

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/poux/bons-reflexes

https://echa.europa.eu/fr/regulations/biocidal-products-regulation/product-types

https://presse.inserm.fr/halte-aux-poux-lefficacite-dun-nouveau-traitement-oral-demontree/15774/

https://www.anses.fr/fr/content/huiles-essentielles-risques-et-precautions

https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4294162

Mis à jour en décembre 2024

Publié dans : FAQ

On parle beaucoup des phtalates, j’aimerais en savoir plus.

 

  • Qui sont-ils et où les trouve-t-on ?

Les phtalates sont des composés chimiques fortement utilisés dans la fabrication de plastifiants, ils sont essentiellement ajoutés au PVC (polychlorure de vinyle) pour le rendre souple et flexible.

Il existe plus d’une dizaine de phtalates, les plus couramment utilisés sont le DEHP, le BBP, le DBP, le DEP, le DINP …

Les phtalates peuvent entrer dans la composition d’innombrables produits du quotidien. Quelques exemples dans l’illustration ci dessous :

 

  • Sommes-nous exposés ?

Au vu de l’utilisation importante de ces dérivés chimiques, nous sommes tous exposés à ces molécules.

Cette exposition peut se faire par différente voie : orale, aérienne et cutanée.

Toutefois, c’est par la voie alimentaire que nous sommes le plus exposés (elle représenterait 90 % de l’exposition totale d’après des données de Santé Publique France).

Des études ont montré que les déterminants majoritaires de l’imprégnation en phtalates sont les aliments à forte teneur en graisse, tels que les viandes, le lait, le beurre.

Les phtalates, qui ont une affinité forte pour les graisses et les alcools lourds, peuvent migrer des emballages au contact de liquide ou de graisse.

De plus, les phtalates sont des composés chimiques particulièrement légers et volatils, qui s’évaporent facilement et sont susceptible de contaminer l’air en se retrouvant dans les poussières domestiques.

Dans l’étude Esteban (2014-2016), l’ensemble de la population étudiée était exposé à au moins un phtalate à un niveau de concentration urinaire quantifiable.

 

  • Sont-ils toxiques ?

Les Phtalates sont jugés comme étant des perturbateurs endocriniens, et pour la plupart sont classés comme « substances toxiques pour la reproduction ».

Des effets sont suspectés sur le système reproducteur masculin et sur la fonction thyroïdienne. Une exposition prénatale pourrait perturber le développement de certains tissus ou organes, avec des conséquences sanitaires possibles à l’âge adulte voire même après plusieurs générations, par des mécanismes épigénétiques.

Du fait de leurs effets cancérigènes et perturbateurs endocriniens, certains phtalates comme le DEHP (qui possède le potentiel toxique le plus élevé), le DBP, ou encore le BBP ont été bannis en Europe pour certains usages. Ainsi ils sont désormais interdits dans les cosmétiques, les emballages plastiques au contact d’aliments gras, ainsi que dans les jouets, les articles de puériculture et dans certains dispositifs médicaux.

 

  • Quelques conseils afin de limiter son exposition :

* Utiliser des ustensiles et des contenants en verre, porcelaine ou acier inoxydable plutôt qu’en plastique.

* Éviter de réchauffer son repas au four micro-ondes dans des contenants en plastique (la chaleur fait augmenter le relargage des phtalates dans la nourriture).

* Limiter la consommation de produits ultra transformés type fast-food … (riches en graisse).

* Lire attentivement la liste des ingrédients des produits pour les soins corporels

privilégiez les produits naturels et qui contiennent peu d’ingrédients

→ évitez les cosmétiques avec des fragrances, parfums.

* Choisir des jouets en plastique « sans Phtalate », « sans PVC ».

* Dépoussiérer régulièrement son intérieur à l’aide de microfibres.

* Aérer son logement (10 minutes 2 fois /jour).

 

Sources :

https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/exposition-a-des-substances-chimiques/perturbateurs-endocriniens/documents/rapport-synthese/impregnation-de-la-population-francaise-par-les-phtalates-programme-national-de-biosurveillance-esteban-2014-2016

https://www.anses.fr/fr/system/files/SUBCHIM2009sa0331Ra-104.pdf

https://www.santescience.fr/phtalates/

Publié en janvier 2023

On parle des nitrites dans les aliments, est-ce dangereux pour les femmes enceintes ?

 

Les nitrites sont présents dans notre alimentation, majoritairement en tant qu’additifs (E249 et E250), ce sont des conservateurs utilisés pour leurs propriétés antimicrobiennes et ils permettent également de conférer à certaines viandes la couleur rose. On les retrouve principalement dans les produits carnés tels que la charcuterie.
En effet, la charcuterie représente entre 41 et 63% de nos apports en nitrites. Les deux produits contributeurs majeurs étant le jambon cuit et les saucisses-saucissons cuits.

Une fois ingérés, les nitrites peuvent être transformés lors de la digestion en composés toxiques, appelés composés N-nitrosés.
Ainsi, les nitrites, ingérés dans des conditions où ils peuvent entrainer la formation de composés endogènes nitrosés, ont été classés probablement cancérogène pour l’homme par le CIRC en 2010 (2A).
Notons que la consommation de viande transformée (incluant la charcuterie) a été elle-même classée cancérogène avéré pour l’homme.

Pour les femmes enceintes, comme pour le reste de la population, on retiendra donc de :
– Privilégier une alimentation fait maison et limiter les aliments transformés,
Et notamment limiter la consommation de viande transformée/charcuterie à 150g/semaine.

Précisons que les additifs nitrés sont de plus en plus controversés, et certains fabricants les suppriment donc progressivement. Attention toutefois, car ils sont parfois remplacés par des bouillons de légumes riches en nitrates qui conduisent finalement à la même exposition aux composés N-nitrosés.

En effet, les nitrates (présents également dans certains produits tels que charcuterie ou fromages en tant qu’additifs : E251 et E252), sont également classés probablement cancérogène pour l’homme par le CIRC. Tout comme pour les nitrites, ce classement concerne les nitrates ingérés dans des conditions où il peuvent entrainer la formation de composés endogènes nitrosés.
Mais, contrairement aux nitrites, nous les ingérons surtout dans notre alimentation végétale (certains légumes ayant une forte teneur en nitrates, cf https://www.projetfees.fr/nitrates-dans-les-legumes-est-ce-que-ca-pose-probleme-pour-mon-bebe/ ) et dans l’eau de boisson. La part des nitrates ingérée en tant qu’additif est très faible dans l’exposition totale.

 

Enfin, rappelons que la consommation de viande crue est déconseillée chez la femme enceinte à cause du risque de listériose, la viande (ainsi que le poisson et les œufs) doivent donc être préférentiellement consommés bien cuits pendant la grossesse.

 

Pour en savoir plus sur les nitrates et les nitrites, et le récent rapport de l’ANSES à ce sujet, cliquez sur ce lien : https://www.projetfees.fr/nitrates-et-nitrites-que-nous-apprend-le-recent-rapport-de-lanses/ .

 

Publié en octobre 2022

Publié dans : FAQ

Nitrates dans les légumes : est-ce que ça pose problème pour mon bébé ?

Les nitrates sont des dérivés de l’azote. Ils sont présents naturellement dans les légumes (cette présence naturelle peut être renforcée par des pratiques agricoles, telle que l’utilisation excessive d’engrais chimiques), et particulièrement dans certains légumes comme les épinards, la laitue, la roquette, le chou chinois, la betterave et le radis.

On trouve également des nitrates dans l’eau et en tant qu’additifs dans la charcuterie ; mais nos apports principaux proviennent des légumes.

Chez les enfants, l’ingestion d’une quantité importante de nitrates peut, suite à une transformation des nitrates en nitrites, conduire à une maladie rare nommée méthémoglobinémie (les nitrates ne sont pas les seules molécules susceptibles d’entrainer cette maladie). Cette maladie provoque plusieurs symptômes, dont le principal est la cyanose (d’où le nom plus commun de la maladie : « syndrome du bébé bleu »), et entraine une hypoxie tissulaire (c’est-à-dire un manque d’oxygène).

La transformation des nitrates en nitrites augmente :

  • Lorsque le temps entre la préparation et la consommation des légumes augmente,
  • Lorsque le stockage des légumes est inapproprié (stockage prolongé de légumes cuits à température ambiante),
  • Lorsque les légumes sont réduits en purée.

Elle est également favorisée quand l’enfant souffre d’une infection bactérienne intestinale.

Elle est en revanche stoppée par la congélation.

En s’appuyant notamment sur les conclusions de 2010 de l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments), pour l’alimentation des enfants de 1 à 3ans, et surtout en cas d’infection bactérienne intestinale, on conseillera donc de :

  • Éviter une trop forte consommation de légumes à forte teneur en nitrates (ex épinards) : >200g/jour au cours d’un jour donné,
  • Éviter l’ingestion de soupe de légumes cultivés avec engrais nitratés
  • Éviter l’ingestion de soupe de légumes conservée longtemps après cuisson.

En pratique, pour la préparation des petits pots pour bébé, on retiendra quelques astuces pour limiter la présence de nitrates :

  • Consommer moins de 24h après la préparation ou congeler,
  • Cuire les légumes riches en nitrates et jeter l’eau de cuisson,
  • Éplucher les légumes,
  • Ôter la nervure des légumes feuilles.

On peut noter qu’en France, le taux de nitrates dans l’eau est réglementée (la limite de qualité est fixée à 50mg/L), ainsi la consommation d’eau du robinet n’entraine pas de risque de méthémoglobinémie.

Pour en savoir plus sur les nitrates et les nitrites, et le récent rapport de l’ANSES à ce sujet, cliquez sur ce lien : https://www.projetfees.fr/nitrates-et-nitrites-que-nous-apprend-le-recent-rapport-de-lanses/

Sources :

 

Publié en octobre 2022

Publié dans : FAQ

Le limonène présent dans les cosmétiques a-t-il un impact sur notre santé ?

Le Limonène : qu’est-ce que c’est ?

C’est une substance naturelle retrouvée absolument partout dans l’atmosphère terrestre, aussi bien en milieu naturel, urbain, qu’à l’intérieur des habitations.

Il est spontanément produit et émis par certains végétaux, arbres, plantes, fruits qui le diffusent dans les airs.

Il tient son nom du citron, dans lequel il est présent en quantité importante.

Le limonène est une molécule aromatique, sous forme liquide et incolore, à l’odeur d’agrume obtenu après distillation.

Il est très utilisé dans les cosmétiques ainsi que dans les produits ménagers.

 

Ses multiples usages

Le Limonène est utilisé en très petites quantités dans les produits de consommation (alimentation) en tant qu’arôme ou parfum, dans les produits ménagers pour son odeur fraîche et ses propriétés nettoyantes et dégraissantes.

Il est également utilisé en tant que solvant dans les peintures, en tant qu’arôme et solvant dans les médicaments…

 

La Réglementation en Cosmétique

Le Limonène est classé parmi les 26 allergènes réglementés en Europe, ce composant est une partie isolée (des fractions) d’huiles essentielles, utilisé en cosmétique en tant que parfum naturel et en partie aussi pour la conservation.

Cela signifie également qu’il est présent en quantité très faible, généralement cité à la fin de la liste des ingrédients, lorsque sa concentration est :

> à 0,001 % dans les produits non-rincés,

> à 0,01 % dans les produits rincés.

La présence de cet ingrédient dans les cosmétiques ne pose guère de problème pour la plupart d’entre nous, néanmoins, chez les plus sensibles, il peut entrainer des réactions cutanées, tel que des irritations et/ou des allergies cutanées (rougeurs, irritations, démangeaisons, photosensibilisation…)

 

Quelques conseils :

  • Lire les étiquettes pour repérer les allergènes avant l’achat d’un produit,
  • Respecter le mode de conservation et d’utilisation,
  • Déconseiller chez les tout-petits (comme toute la liste des 26 allergènes),
  • Éviter les huiles essentielles pendant la grossesse, l’allaitement, et chez les enfants,
  • Pour les personnes ayant un terrain allergique, tester au préalable le produit, sur une partie du corps (mains, bras) plutôt que directement sur le visage,
  • Aérer après utilisation.

 

Autres cibles :  

Notons que le Limonène est une molécule très toxique pour les organismes aquatiques.

 

 

Sources :

https://ansm.sante.fr/

https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Limonene.html

Limonène – Limonene – Ingrédients cosmétiques – CosmeticOBS – L’Observatoire des Cosmétiques

Publication de la 17e ATP du CLP – Commission européenne (cosmeticobs.com)

https://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_227

 

Publié en octobre 2022

Publié dans : FAQ

Connaissez-vous l’importance des 1000 premiers jours sur la construction du microbiote ?

Un microbiote c’est l’ensemble des micro-organismes : bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes qui vivent en symbiose dans le corps humain.
Dans l’organisme, il existe différents microbiotes : au niveau de la peau, de la bouche, du vagin, des poumons… Le microbiote intestinal est le plus important du corps humain.
Il est crucial dans la physiologie humaine : il permet la digestion mais aussi la synthèse de bonnes molécules pour la santé.
Il joue un rôle très important dans la santé à venir de l’enfant.

Plusieurs facteurs peuvent influencer le développement du microbiote : le terme de naissance, ainsi que la voie d’accouchement par exemples. L’allaitement maternel joue également un rôle important dans la construction d’un « bon » microbiote chez le nourrisson : il permettra d’apporter de bonnes bactéries et a un effet prébiotique.

Un déséquilibre du microbiote (dysbiose) peut entrainer des maladies dysimmunitaires, allergiques, métaboliques….

La nutrition durant les 1000 jours est très importante pour apporter les bactéries essentielles à sa construction.

Afin de favoriser la construction d’un bon microbiote :
– Pour la maman, il est conseillé de s’alimenter de façon équilibrée durant la grossesse et l’allaitement, ainsi que de limiter son exposition aux produits de désinfection.
– Pour l’enfant, il est conseillé de privilégier une alimentation équilibrée, de favoriser le contact avec son environnement (animaux, nature) et de limiter son exposition aux produits de désinfection.

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Mis en ligne juin 2022

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