Je suis enceinte et je souhaite me colorer les cheveux. Est-ce une bonne idée ?

Il existe deux familles de teintures capillaires. La première, la coloration chimique, utilise une base, souvent l’ammoniaque, qui ouvre les écailles du cheveu pour y faire pénétrer les pigments synthétiques. La couleur rentre dans la fibre capillaire et la colore pour longtemps mais en l’abîmant. En revanche, la coloration végétale ne rentre pas dans le cheveu mais l’enveloppe et le gaine. Elle est moins agressive.

La coloration chimique utilise de nombreux ingrédients synthétiques qui peuvent entraîner des irritations du cuir chevelu et des problèmes d’allergies (paraphénylène diamine ou PPD, p-aminophénol, thiazolinones…), des brûlures cutanées ou encore des dérèglements hormonaux dus aux perturbateurs endocriniens (résorcinol) qui entrent dans leurs compositions. Cette technique est à éviter ; d’autant plus pendant la grossesse.

Les colorations végétales étant constituées de poudres de plantes, elles sont plus saines. Leur action est certes temporaire, mais plus douce pour les cheveux. Différentes plantes peuvent être utilisées : le henné (Lawsonia inermis), l’indigo (Indigofera Tinctoria), le brou de noix (Juglans regia), la camomille (Matricaria recutita), la garance (Rubia Tinctorum)… Les extraits végétaux (racines, fleurs, feuilles et parfois écorce) sont séchés puis broyés finement pour obtenir une poudre, que l’on mélangera à de l’eau. Cette pâte est ensuite appliquée consciencieusement sur l’ensemble de la chevelure et nécessite un temps de pause d’environ 1h30-3h00. Le rinçage se fait à l’eau et est suivi d’un shampoing doux. Une couleur au henné s’estompe naturellement en deux à trois mois. Conseil : 48h avant l’application, faites un test d’allergie dans le creux du coude pour vérifier votre tolérance à la teinture végétale choisie.

Mais attention, même avec une coloration végétale il faut être vigilant sur la composition et s’assurer de la « pureté » du produit. Le terme « végétal » n’est pas encadré. Certaines marquent jouent sur la confusion et leurs produits peuvent contenir les substances toxiques mentionnées plus haut. Pour vous aider, recherchez bien sur les emballages la présence des labels officiels : Ecocert, Cosmébio, BDIH…

FOCUS : vous êtes enceinte et travaillez dans un salon de coiffure ? N’hésitez pas à en parler à la médecine du travail car vous pouvez bénéficier de certains aménagements de votre poste. Plus d’infos : https://www.inrs.fr/metiers/commerce-service/coiffure/coiffure-solutions

Publié le 29.07.2021

Publié dans : FAQ

J’ai entendu dire qu’il fallait laver les vêtements neufs avant de les porter, pourquoi ?

Chaque année, un Français achète en moyenne 9 kg de vêtements. Ce chiffre est croissant car les enseignes de « fast fashion » proposent jusqu’à une vingtaine de collections différentes par an selon les marques. Les prix sont attractifs mais la qualité n’est pas au rendez-vous. Les conditions sociales et environnementales de fabrication sont souvent catastrophiques. La mode pour les plus petits n’est pas épargnée.

Cette industrie est l’une des plus polluantes au monde. Coton, lin, fibres alternatives… leurs cultures sont très gourmandes en eau, engrais et pesticides. Le polyester, une sorte de fil plastique, est fabriqué à partir de combustibles fossiles et non biodégradables. Lors du lavage en machine, des microparticules plastiques sont relarguées dans les milieux aquatiques.

Pour colorer les vêtements, plus de 1 900 produits chimiques sont utilisés par l’industrie de la mode (filature, tissage, teinture, brillance…) dont 165 classés par l’Union européenne comme dangereux pour la santé ou l’environnement. Dans les pays en développement où sont fabriqués bon nombre des vêtements occidentaux, la législation est souvent mal appliquée ou absente et les eaux usées sont rejetées sans filtre vers les cours d’eau naturels.

Parfois les industriels incorporent dans les tissus des traitement spécifiques pour leur conférer des propriétés anti-bactériennes, anti-odeurs, infroissables… Il s’agit de substances problématiques comme par exemple des nanoparticules d’argent ou des perfluorés.

Comble de tout cela, plus de 30 % de nos vêtements ne sont pas portés depuis au moins un an. Quand on s’en débarrasse plus de la moitié ne sont pas recyclés et finissent en déchets.

Voici quelques conseils pour faire attention à sa santé et à la planète :
– Se questionner avant d’acheter : simple envie ou réel besoin ?
Impératif : toujours laver les vêtements neufs avant de les porter ;
– Évitez les motifs et imprimés en plastique : ils peuvent contenir des phtalates ;
– Faites attention aux allégations anti-bactériennes, anti-odeurs, infroissables ;
– Pour les plus petits privilégiez le coton, bio de préférence ;
– Pensez aux vêtements d’occasion car les substances néfastes seront beaucoup moins présentes que dans des habits neufs.
– Recherchez certains labels, notamment pour les habits en contact direct avec la peau (bodys, sous-vêtements, collants…) : comme Oeko-Tex®, Nordic Ecolabel®, ou encore Ecolabel Européen.

Mis en ligne le 29.07.2021

Publié dans : FAQ

Les microplastiques : qu’est ce que c’est ?

Les microplastiques (MP) sont des plastiques dont la taille est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Comme beaucoup de polluants ils sont ubiquitaires. Ils sont retrouvés partout dans l’environnement : l’air, les habitations, les cours d’eau, les sols mais aussi les océans. L’ensemble des espèces vivantes, des plus petites comme le zooplancton, aux plus grandes comme les baleines, peuvent les ingérer. (Anses, 2020)

On les retrouve donc dans l’environnement, mais d’où viennent-ils ?

  • Microplastiques primaires : c’est-à-dire vendus comme tels => microbilles de plastiques Ex : exfoliants pour les cosmétiques. Ces MP primaires représentent 15 % à 30 % des MP retrouvés dans l’environnement.
  • Produits issus de la dégradation des microplastiques : UV, vagues, abrasion, frottements… 70 % des MP retrouvés dans l’environnement. Problématique amplifiée car la dégradation est continue jusqu’au nanoplastique.

Ils se retrouvent dans la nature, mais sommes-nous exposé.e.s ?

Oui, selon une méta-analyse effectuée par WWF nous ingérerions 5g de microplastiques par semaine, l’équivalent d’une carte de crédit. L’eau potable, les fruits de mer, la bière et le sel représentent les sources principales d’exposition.

Il semblerait que nous ne fassions pas que de manger les microplastiques, selon la même méta-analyse, nous respirons aussi ces microplastiques.

(Pour l’exposition des femmes enceintes voir : https://www.projetfees.fr/presence-de-microplastiques-dans-des-placentas-de-femmes-enceintes/)

Qu’en est-il des nourrissons ?

La source d’exposition majeure pour les bébés sont les biberons en plastique. Il est donc possible de limiter l’exposition. En effet les microplastiques se libèrent proportionnellement à la température à laquelle on chauffe le plastique (de la même manière que les additifs des plastiques, type phtalates).

Que nous conseillez-vous de faire ?

Si possible utiliser des biberons en verre ou en inox (voir aussi : https://www.projetfees.fr/que-penser-des-biberons-en-inox/)

Si vous optez pour les biberons en plastique (anti-collique, etc… ) :

  • Chauffez la préparation dans un récipient en verre puis versez la dans le biberon en plastique.
  • Ne secouez pas le biberon (sous l’effet mécanique des microplastiques se libèrent).

Quels effets sur la santé de l’ingestion de microplastiques?

En l’état actuel, aucune étude n’a encore pu montrer avec certitude un effet sur la santé humaine de cette ingestion prouvée de microplastiques.

Mais l’exposition aux plastiques, à leurs additifs notamment, entraînent des problèmes de santé prouvés (Ex : BPA, voire BPS, phtalates etc…) => rester sur les recommandations habituelles : ne pas faire chauffer d’aliments solides / liquides dans du plastique. Préférer le verre ou l’inox. Attention aux fausses bonnes solutions comme la fibre de bambou, mélamine etc…

Publié le 16/03/2021

Publié dans : FAQ

J’entends de plus en plus parler de bioplastique, mais qu’est-ce que c’est ? Sont-ils issus de l’agriculture biologique ?

Définition :

Terme généralement utilisé pour désigner deux types de plastiques. Les plastiques biosourcés et les plastiques biodégradables. Certains bioplastiques combinent les deux propriétés. (https://www.bioplasticseurope.eu)

  • Plastique biosourcé : Matériel ou produit, entièrement ou partiellement dérivé de la biomasse. La biomasse est de la matière organique issue de la biologie. Cela peut être des plantes, arbres, algues, des organismes marins, des micro-organismes, des animaux, etc. Le plastique biosourcé peut aussi être dérivé de déchets organiques. Ils ne sont pas forcément biodégradables.
  • Plastique biodégradable : Cela signifie qu’il peut se transformer en substance naturelle, telles qu’en eau, en CO2 sous l’action d’organismes vivants. Dans la plupart des cas la dégradation se fait par des micro-organismes. La biodégradation dépend fortement de la condition, pour ces micro-organismes, du sol et de l’eau et de la structure moléculaire du plastique.
  • Bioplastique ne veut pas dire qu’il est issu de l’agriculture biologique.

Pour quel usage les bioplastiques sont-ils utilisés ?

Le packaging (emballages, sachets, etc.) ; l’agriculture et l’horticulture ; les produits ménagers ; les jouets ; les applications médicales ; les appareils électroniques ; l’automobile, …

Le bioplastique ne représente qu’un pourcent des 359 millions de tonnes de plastique produites chaque année.

En conclusion :

Les bioplastiques sont une technologie en cours de développement, peu répandus pour le moment, dont l’effet sur la santé n’est pas étudié. Ils ne sont pas issus de l’agriculture biologique. Ils sont développés à des fins écologiques.

 

Publié le 12/03/2021

Publié dans : FAQ

Peut-on utiliser des cosmétiques contenant des huiles essentielles pendant la grossesse ou chez le nourrisson ?

Les huiles essentielles peuvent rentrer dans la composition de nos produits cosmétiques. Or, ces dernières sont contre-indiquées pendant la grossesse et chez l’enfant jusqu’à l’âge de 3 ans minimum. En effet, certaines huiles essentielles sont connues pour leur caractère neurotoxique, abortif, hépatotoxique ou encore hormone-like.

Les huiles essentielles sont utilisées en cosmétique pour 2 usages principaux :

  • Parfums
  • Substance conservatrice et antioxydante, purifiante, apaisante…

La réglementation sur les huiles essentielles se fait par type d’usage, ce qui peut entraîner parfois des contradictions entre les différentes réglementations (par exemple, l’huile essentielle de thym est classée comme « corrosive » dans le CLP – réglementation des produits chimiques – mais autorisée dans la réglementation cosmétique).

La réglementation cosmétiques n’impose pas de doses maximum pour l’utilisation des huiles essentielles dans les cosmétiques, cependant elle s’appuie sur la bibliographique scientifique et en toxicologie qui étudient l’utilisation d’huiles essentielles pures (et non diluées comme elles peuvent l’être dans les cosmétiques).

Bien qu’il n’y ait pas d’interdiction absolue de telle ou telles huiles essentielles, le fabriquant doit respecter certaines règles :

  • L’interdiction ou la restriction de substances jugées problématiques (pouvant être présentes dans certaines huiles essentielles)
  • Étiqueter les allergènes sur la liste INCI

En effet, les fabricants n’ont pas l’obligation de faire apparaître le nom de l’huile essentielle ou de la substance entrant dans la composition du parfum. Le fabricant doit juste faire mention sur la liste INCI du terme « Parfums » ou « Aroma » ainsi que des allergènes associés. Par contre, si l’huile essentielle est utilisée pour une autre fonction, elle doit être mentionnée sur l’étiquetage.

En parallèle, l’ANSM donne des recommandations sur l’utilisation de certaines substances chimiques. Par exemple : le camphre ou l’eucalyptol/menthol sont interdits dans les cosmétiques destinés aux enfants de moins de 3 ans.

Concernant le passage trans-cutané des huiles essentielles, cela dépend de plusieurs facteurs :

  • L’utilisation pure ou diluée
  • L’épaisseur du derme
  • Les caractéristiques physico-chimiques des molécules
  • Le poids moléculaire des substances aromatiques : plus ce poids est faible, plus la pénétration est importante
  • La température
  • La circulation cutanée : la vasodilatation augmente la pénétration
  • Une peau lésée
  • L’hydratation de la peau
  • L’âge : les jeunes enfants, les personnes âgées vont avoir une meilleure pénétration trans-cutanée

De manière générale, les études qui se sont penchées sur l’absorption des composés aromatiques par voie cutanée montrent qu’elle dépasse rarement 10% de la dose administrée. Or, les huiles essentielles étant relativement chères pour les fabricants de produits cosmétiques, on peut penser que la concentration utilisée dans le produit reste assez minime.

Les toxicités cutanées constatées sont essentiellement irritatives, allergiques ou liées à une exposition au soleil suite à l’utilisation de produits contenant des huiles essentielles.  Les atteintes des organes liées à l’exposition à une ou plusieurs huiles essentielles sont assez rares et sont liées à des cas d’empoisonnement accidentel aux huiles essentielles  en milieu domestique (utilisation d’huiles essentielles pures, sur une longue période, non-respect des posologie et du dosage).

Pour conclure :

  • On peut être assez rassurant sur l’utilisation de produits cosmétiques contenant des huiles essentielles chez la femme enceinte, allaitante et chez le nourrisson. Pour autant, il semble nécessaire de rappeler qu’il n’est pas conseillé de faire ses propres produits cosmétiques avec des huiles essentielles ou d’utiliser des huiles essentielles pures durant cette période, à moins d’être accompagné par un professionnel de santé formé en aromathérapie.
  • On peut orienter les femmes enceintes et les jeunes parents vers des produits peu parfumés voir formulés sans parfum afin de réduire le risque d’allergies. L’allégation « sans parfum » engage le fabricant à ce qu’il n’y ait aucune substance parfumante présente dans le produit fini, quelle que soit l’utilisation de cette substance.

Mise en ligne en août 2020

Publié dans : FAQ

Tabagisme Ultra-Passif: Respirer c’est déjà fumer

S’il est bien connu que respirer la fumée de cigarette c’est être soumis à un tabagisme passif, moins d’un tiers de la population est consciente que même en absence de fumée et de fumeur, nul n’est à l’abri du tabac1. En effet, la fumée du tabac, et les milliers de substances qui la composent, vont se déposer et s’accumuler sur les tissus et autres supports dans les maisons, les voitures, les vêtements, sur la peau, les cheveux et encore bien d’autres substrats. Ces différents supports deviennent alors de véritables réserves, capable de réémettre ces substances même après deux mois sans exposition à une nouvelle fumée de tabac2. Tabagisme ultrapassif, ou thirdhand smoking (THS) en anglais, est le nom donné à cette exposition bien involontaire. Parmi les substances réémises par le THS, on recense principalement de la nicotine, des produits d’oxydation de la nicotine comme la mysosmine et la cotinine ou encore des produits de la réaction de la nicotine avec les acides nitreux de l’environnement : les nitrosamines3. Ces dernières, dont certaines comme la NNA (4-(Methylnitrosamino)-4-(3-pyridyl)butanal) sont véritablement spécifiques du THS, montrent en laboratoire une génotoxicité et des effets cancérogènes avérés4,5.

Cependant, si la toxicité de ces substances est déjà préoccupante, leur ubiquité dans l’environnement l’est encore davantage. Ainsi, des études menées en 20166 et 20197 à Houston au Texas révèlent la présence de nicotine liée au THS au cœur même des lieux où elle devrait être strictement absente : les unités de soin intensif  de néonatologie; sur les dispositifs médicaux et dans les urines des bébés traités. La famille de ces nouveaux nés ainsi que le personnel médical étaient incriminés par ces études.

Une prise de conscience générale sur cette omniprésence du THS devient donc indispensable.

  • L’application de règle anti-tabac chez soi comme dans sa voiture serait une première étape pour sa diminution.
  • Un lavage systématique de ses mains après avoir fumé, bien qu’insuffisant pour en retirer l’ensemble des résidus de tabac, serait aussi une routine à assimiler.
  • Enfin, pour les jeunes parents, l’utilisation d’un vêtement dédié à la cigarette, gardé scrupuleusement à l’extérieur de la maison, pourrait aussi diminuer les risques liés au THS pour leur nourrisson.

Le THS est une problématique d’ordre public et sans frontière, sensibiliser un maximum de personnes de son entourage sur ses effets et son ubiquité reste donc le meilleur conseil sur lequel insister à ce jour.

Mise en ligne en avril 2020

1DÍEZ-IZQUIERDO, Ana, CASSANELLO, Pia, CARTANYÀ, Aurea, et al. Knowledge and attitudes toward thirdhand smoke among parents with children under 3 years in Spain. Pediatric research, 2018, vol. 84, no 5, p. 645.

2MATT, Georg E., QUINTANA, Penelope JE, ZAKARIAN, Joy M., et al. When smokers move out and non-smokers move in: residential thirdhand smoke pollution and exposure. Tobacco control, 2011, vol. 20, no 1, p. e1-e1.

3MATT, Georg E., QUINTANA, Penelope JE, DESTAILLATS, Hugo, et al. Thirdhand tobacco smoke: emerging evidence and arguments for a multidisciplinary research agenda. Environmental health perspectives, 2011, vol. 119, no 9, p. 1218-1226.4

4HANG, Bo, SARKER, Altaf H., HAVEL, Christopher, et al. Thirdhand smoke causes DNA damage in human cells. Mutagenesis, 2013, vol. 28, no 4, p. 381-391.

5CHEN, Yuxin, ADHAMI, Neema, et MARTINS-GREEN, Manuela. Biological markers of harm can be detected in mice exposed for two months to low doses of Third Hand Smoke under conditions that mimic human exposure. Food and chemical toxicology, 2018, vol. 122, p. 95-103.

6NORTHRUP, Thomas F., KHAN, Amir M., JACOB, Peyton, et al. Thirdhand smoke contamination in hospital settings: assessing exposure risk for vulnerable paediatric patients. Tobacco control, 2016, vol. 25, no 6, p. 619-623.

7NORTHRUP, Thomas F., STOTTS, Angela L., SUCHTING, Robert, et al. Medical staff contributions to thirdhand smoke contamination in a neonatal intensive care unit. Tobacco Induced Diseases, 2019, vol. 17.

Publié dans : FAQ

J’ai lu que l’activité des bébés nageurs comporterait des risques. Qu’en est-il vraiment?

Même si après neuf mois passés entourés de liquide amniotique, les bébés se sentent aussi à l’aise dans l’eau que dans le ventre de leur maman et semblent apprécier de retrouver les sensations vécues in utero lors des séances de bébés nageurs cette activité ne semble pas  sans risque…

Le problème viendrait du chlore qui est majoritairement utilisé pour la désinfection des piscines collectives  en France. Or ce chlore mélangé à l’eau produit un acide hypochloreux qui, s’il joue son rôle à merveille comme bactéricide puissant, est également hautement réactif et va ainsi oxyder certaines substances produites par les bébés nageurs (phanères, sécrétions, urine, selles…). Ces réactions d’oxydation produisent d’une part des trihalométhanes et d’autre part de la trichloramine.

  • Que sait-on sur les trihalométhanes et en particulier sur le chloroforme , l’espèce majoritaire ?

Après ingestion il est hépatotoxique et a été classé par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) depuis 2009 comme cancérigène possible. Une étude (Salas et al., 2015) semble confirmer cette hypothèse en concluant que les trihalométhanes induisent des modifications épigénétiques comme des changements de niveau de méthylation de l’ADN, de tels changements ayant étés constatés sur des gènes impliqués dans la survenue de cancer.

  • Pour ce qui est de la trichloramine:

Les chercheurs la suspecte fortement  d’augmenter le risque de survenue d’asthme ou de toute autre manifestation allergique malgré des études dans différents pays d’Europe aux résultats discordants.

Du coté des recommandations  en Europe :

  • Nos voisins allemands ont fortement déconseillé l’activité et cela depuis 2010.
  • Plus proche de nous en Belgique le Conseil Supérieur de la Santé depuis 2012 n’encourage pas cette activité chez les enfants de moins d’un an.
  • Quant à l’ANSES, elle recommande depuis 2012 une certaine vigilance quant à cette activité voire la déconseille s’il existe un terrain familial d’atopie de type eczéma par exemple.

Malgré tous les avantages de cette activité il semble donc qu’il faille bien les mettre en balance avec les risques encourus chez ces très jeunes enfants dont les systèmes immunitaires et respiratoires sont encore immatures !

Mise en ligne en novembre 2019

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Les matelas sont-ils la source de substances toxiques pour bébé ?

Si les adultes passent environ 8 heures par jour dans leur lit, pour les bébés la moyenne est de l’ordre de 14 heures. Ce temps considérable passé au contact du matelas nous amène à nous interroger sur l’innocuité de celui-ci. Néanmoins, il est difficile de connaître précisément la composition des matelas, et donc l’évaluation des risques liés à leur utilisation s’avère difficile.

La plupart des matelas conventionnels fabriqués aujourd’hui sont garnis de mousse de polyuréthane à laquelle des retardateurs de flamme sont souvent ajoutés. De plus, un grand nombre de propriétés (antitache, anti-acarien…) font appel à des traitements par des substances chimiques. Ces différentes caractéristiques donnent lieu à des émissions par dégazage de produits pouvant se révéler nocifs tels que les Composés Organiques Volatils (COV), les retardateurs de flamme ou encore les phtalates. Il faut aussi prendre en compte les émissions de poussières provenant de la mousse du matelas.

Une équipe américaine s’est penchée sur les éventuels dangers des matelas, il s’avère que :

  • Les émissions de COV sont plus importantes pour les matelas neufs que celles des usagés,
  • Les mousses en polyuréthane libèrent plus de COV que celles en polyester,
  • Il y a plus de phtalates dans les matelas anciens que dans les matelas récents (dû à une réglementation des utilisations des phtalates).

Les phtalates et les retardateurs de flamme peuvent interagir avec les hormones, puisque ce sont des perturbateurs endocriniens. Certains COV sont suspectés d’être un facteur de risque de cancers. Afin de disperser les polluants il est recommandé d’aérer quotidiennement la chambre de l’enfant.

Pour limiter les risques :

  • Il a été prouvé que l’utilisation d’un protège matelas limite l’émission des substances contenues dans la mousse du matelas.
  • Choisir un matelas en laine ou coton
  • Privilégier une alèse imperméable en polyéthylène au lieu du PVC qui peut libérer des phtalates et si l’enfant est propre la nuit, opter pour une alèse en laine
  • Éviter les matelas affichant des propriétés suggérant un traitement par un produit chimique
  • Pour le linge de lit, se tourner vers des draps 100% coton et peu colorés (éventuellement en coton biologique ou portant une certification garantissant moins de substances toxiques comme oeko-tex®ou gots®) et les laver avant la première utilisation.

Pour des questions de sécurité liées au couchage, il est recommandé d’acheter un matelas neuf pour l’arrivée de chaque nourrisson. De plus, les matelas d’occasion peuvent être contaminés (acariens, puces, galle…).

Brandon B et al. , 2014. Infant Exposure to Emissions of Volatile Organic Compounds from Crib Mattresses, Environmental Sciences & Technology, 48, pp. 3541-3549.

Mise en ligne en octobre 2018

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J’ai vu que certaines crèmes solaires contiennent des nanoparticules, j’aimerais en savoir plus sur ces substances, faut-il les éviter ?

Les nanoparticules sont des matériaux ayant une dimension comprise entre 1 et 100 nanomètres, utilisés, entre autres, dans les crèmes solaires comme filtre UV. Depuis 2013 les fabricants sont soumis à une obligation d’étiquetage de ces nanoparticules. On les retrouve dans les listes INCI sous l’écriture « [nano] » à la suite de la particule concernée. Lire la suite « J’ai vu que certaines crèmes solaires contiennent des nanoparticules, j’aimerais en savoir plus sur ces substances, faut-il les éviter ? »

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Actuellement, de nombreuses marques commercialisent des purificateurs d’air. Qu’en est-il de leur efficacité ?

Actuellement de nombreuses marques commercialisent des purificateurs d’air. Comment s’y retrouver et qu’en est-il de leur efficacité ?

L’épuration de l’air repose sur 2 grands principes : le piégeage des contaminants et/ou leur destruction.

Dans les techniques de piégeage :

  • La filtration consiste à piéger physiquement et mécaniquement des particules de l’air grâce à un support fibreux. Lors de son utilisation répétée le filtre, quel qu’il soit, s’encrasse ce qui réduit son efficacité (détérioration possible de la qualité de l’air). Une maintenance régulière avec changement du filtre est donc nécessaire.
  • La filtration par ionisation fonctionne en envoyant des ions qui réagissent avec les particules de l’air. Les particules ainsi chargées (ionisées) sont captées par les surfaces ou l’épurateur. Il faut savoir que l’efficacité de ce type de filtration est peu démontrée en condition réelle d’utilisation.  Par ailleurs, cette technique peut générer dans l’air, des polluants secondaires.

Abordons maintenant la seconde grande famille d’épurateur d’air qui fonctionne sur la destruction des polluants :

  • Le plasma froid génère des radicaux libres capables de décomposer par oxydation certains polluants de l’air. Or, en pratique cette décomposition est incomplète et produit des polluants secondaires
  • L’ozonation émet dans l’air de l’ozone pour permettre une oxydation des polluants de l’air intérieur. Malheureusement elle n’est performante qu’à des seuils d’émission d’ozone dangereux pour la santé humaine. De plus, elle génère des polluants secondaires
  • La photocatalyse repose sur l’activation par rayonnement lumineux d’un catalyseur (ex : TiO2) qui entraine une succession de réactions chimiques d’oxydo-réductions jusqu’à, en théorie du moins, la minéralisation complète du polluant organique en eau et carbone. Malheureusement en pratique cette photocatalyse génère des minéralisations incomplètes qui engendrent la formation de polluants secondaires (cétones, aldéhydes ou acides organiques).

 

En conclusion comme le rappelle l’ANSES dans son rapport de septembre 2017 concernant les épurateurs d’air « les éléments scientifiques collectés et analysés ne permettent pas de démontrer une efficacité en conditions réelles d’utilisation des dispositifs d’épuration de l’air intérieur ». Par ailleurs, l’Agence « recommande en outre d’informer la population que l’utilisation de certains dispositifs d’épuration (ozonation, plasma froid, photocatalyse,…) peut entraîner une dégradation de la qualité de l’air intérieur suite à une dégradation incomplète de polluants conduisant à la formation de composés potentiellement plus nocifs que les composés faisant l’objet d’un traitement ».

Ainsi, la seule façon efficace de limiter son exposition aux polluants de l’air intérieur c’est d’adopter des gestes simples :

  • Aérer toutes les pièces de son logement deux fois 10 minutes par jour,
  • Maintenir en bon état le système de ventilation de son logement,
  • Éviter d’utiliser des produits odorants (bougies, encens, etc.…),
  • Limiter le nombre de produits ménagers et les préférer écolabellisés ou naturels,
  • Ne pas fumer à l’intérieur de son logement et utiliser un vêtement dédié lorsque l’on sort fumer afin de ne pas exposer les autres occupants de son logement au tabagisme ultra passif.

Retrouvez l’avis complet de l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique en suivant ce lien :

Quelle place donner aux dispositifs mobiles d’épuration de l’air intérieur dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus SARS-CoV-2 dans les espaces clos ?

Sources :

https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2012SA0236Ra.pdf

https://www.anses.fr/fr/content/%C3%A9purateurs-d%E2%80%99air-int%C3%A9rieur-une-efficacit%C3%A9-encore-%C3%A0-d%C3%A9montrer

Mis à jour août 2022

Publié dans : FAQ