Les nanoparticules sont des matériaux ayant une dimension comprise entre 1 et 100 nanomètres, utilisés, entre autres, dans les crèmes solaires comme filtre UV. Depuis 2013 les fabricants sont soumis à une obligation d’étiquetage de ces nanoparticules. On les retrouve dans les listes INCI sous l’écriture « [nano] » à la suite de la particule concernée.
Ces nanoparticules ont un niveau d’interaction et de pénétration plus important que les macroparticules. Cela facilite leur passage à travers les cellules de l’organisme vers la circulation sanguine et les organes internes. Les nanoparticules ont en effet une surface spécifique (rapport surface/masse) très importante responsable de cette plus grande capacité d’interaction avec les organismes vivants. Elles pourraient également être des vecteurs pour d’autres polluants présents dans l’environnement.
Certaines études ont suggéré que ces nanoparticules induisent la production de radicaux libres susceptibles de provoquer une réponse inflammatoire de défense responsable de diverses pathologies. Mais les résultats des études de génotoxicité sont contradictoires. Selon l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) il n’est pas possible de conclure sur le potentiel génotoxique des nanoparticules utilisées dans les produits cosmétiques.
Une toxicité pulmonaire a également été mise en évidence chez le rat par voie respiratoire. Mais selon l’ANSM ces effets ne sont pas extrapolables à l’homme dans les conditions d’exposition aux cosmétiques. Les études de cancérogénèse restent ainsi limitées.
En 2006, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé le dioxyde de titane en catégorie 2B, potentiellement cancérogène, suite aux études démontrant les effets toxiques pulmonaires chez le rat lors des expositions par voie respiratoire. Concernant les données chez l’homme, la monographie du CIRC montre l’absence d’association entre exposition aux particules de dioxyde de titane et augmentation de cancers du poumon chez des professionnels travaillant dans la production de particules de dioxyde de titane. Pour les autres voies d’exposition, les études disponibles n’indiquent pas de potentiel cancérogène des nanoparticules de dioxyde de titane.
Au vu des données de toxicité chronique et de cancérogénèse limitées, l’ANSM recommande de poursuivre les recherches sur les risques liés aux nanoparticules dans les cosmétiques.
Selon l’AFFSAPS, la pénétration cutanée du dioxyde de titane et oxyde de zinc sous forme nanoparticules semble limitée aux couches supérieures sur une peau saine. L’agence précise qu’il n’est pas possible d’exclure ce risque sur une peau lésée.
L’ANSM rappelle également que l’oxyde de zinc ne peut pas être utilisé en tant que filtre UV tant qu’il n’est pas inscrit à l’annexe VII de la directive cosmétique.
Recommandation de l’ANSM :
- Ne pas utiliser de produits cosmétiques contenant du dioxyde de titane sous forme nano sur une peau lésée, par un « coup de soleil » par exemple.
- Ne pas utiliser ces produits autour du visage s’il s’agit d’un flacon en spray aérosol.
- Ne pas utiliser ces produits sous forme de spray aérosol dans des locaux fermés.
Sources : ANSM et Cancer-environnement.fr
Mise en ligne en avril 2016