Mobilisation des pharmaciens sur le choix des cosmétiques durant la grossesse

Tout comme les autres professionnels de santé et de la périnatalité, les pharmaciens se forment aux liens entre environnement et santé. Grâce au partenariat avec l’URPS Pharmaciens et la Faculté de Pharmacie, ainsi que le financement de l’ARS Hauts-de-France, des soirées de sensibilisation sont programmées afin d’aborder l’impact des substances présentes dans les produits cosmétiques sur la santé. la prochaine aura lieu :

  • le 17 mai 2018 à Le Quesnoy

Ces sessions donnent accès aux professionnels participant à un guide d’aide au conseil à l’officine ainsi qu’à un e-learning afin d’aller plus loin sur ces questions.

Vous êtes pharmacien et êtes intéressé par l’une de ces soirées ? Contactez l’URPS Pharmaciens Hauts-de-France pour vous y inscrire !

Offre de formation 2018 en Hauts-de-France !

Sous la forme de 3 ou 4 demi-journées, La Mutualité Française Hauts-de-France, l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique (APPA), et les réseaux de périnatalité Bien Naître en Artois, Hainaut, Ombrel, Pauline et Picardie vous proposent une sensibilisation sur la thématique « Environnement et santé de la femme enceinte et du nourrisson ».

Télécharger le programme de formation du premier semestre 2018 !

J’ai entendu qu’il y avait des pesticides dans les serviettes hygiéniques et les tampons, est-ce vrai ? Cela m’inquiète, comment faire pour les éviter?

Une étude de 60 millions de consommateurs a mis en évidence la présence de traces de substances toxiques (dioxines, résidus halogénés, glyphosate, pesticides organochlorés et pyréthrinoides) dans 5 sur 11 des références de tampons et de protections hygiéniques testés. Les niveaux relevés dans cette étude sont faibles cependant l’exposition répétée et prolongée à ces substances toxiques, dont certaines ont des propriétés de perturbateur endocrinien, pourrait être problématique. On estime en effet qu’une femme peut être amenée à utiliser environ 11 000 protections hygiéniques dans sa vie.
Comment faire pour limiter son exposition ?
Malheureusement les étiquettes ne donnent pas d’informations sur la composition du produit, il est donc difficile de faire un choix éclairé sur les produits proposés. Vous pouvez cependant vous tourner vers les serviettes et tampons « bio ». Vous pouvez également faire le choix d’utiliser des serviettes réutilisables en coton bio ou une coupe menstruelle, en silicone médical, des moyens plus sains mais aussi économiques et écologiques.

Mis à jour août 2022

Publié dans : FAQ

Je souhaite acheter des couches « plus écologiques » pour mon bébé, que me conseillez-vous ?

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a publié un rapport en janvier 2019 étudiant les couches jetables pour bébé :

On peut retrouver des substances chimiques préoccupantes dans les couches, à différents niveaux et liées à différents stades du procédé de fabrication (par exemple : il peut y avoir des pesticides dans la cellulose, ce qui dépend de la matière première ou alors on peut retrouver des HAP, créés lors du thermocollage, ce qui dépend de la fabrication, etc.).

L’ANSES conclut son rapport ainsi : « Il n’existe aucune donnée épidémiologique permettant de mettre en évidence une association entre des effets sanitaires et le port de couches. Toutefois, des substances chimiques dangereuses ont été retrouvées dans ces couches. […]. Cette EQRS a mis en évidence des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances. Aussi, à ce jour et en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible d’exclure un risque sanitaire lié au port des couches à usage unique. »

Une enquête de la DGCCRF a eu lieu suite à ce rapport (2019-2020 – 32 références testées). Que nous révèle-t-elle ?

Globalement, il y a une amélioration de la qualité des couches en France. Il n’y a pas de dépassement des seuils sanitaires ; cela, si l’on considère seulement l’exposition aux couches, et en ne prenant pas en compte les autres voies d’expositions.

Suite à son rapport l’ANSES a décidé de soumettre une proposition dans le cadre de la règlementation européenne des produits chimiques REACH, afin de limiter la présence des substances préoccupantes dans les couches des bébés.

Retrouver la vidéo explicative sur : https://youtu.be/lzEK84eTsf4

Nos conseils FEES :

Prévenir l’apparition d’érythème : choisir des couches suffisamment absorbantes et les changer régulièrement et être vigilant aux produits pour le change.

Bien lire la composition : Les phases de blanchiment des matériaux doivent être réalisées sans agents chlorés (tels que le dioxyde de chlore, l’hypochlorite de sodium ou de calcium).

Eviter les couches parfumées :  Moins il y en a, mieux c’est !

Les couches dites « écologiques » ont une part d’ingrédients biodégradables et/ou biosourcés plus importante que les couches dites classiques. Cependant, aucune couche jetable n’est 100% biodégradables. (Voir aussi l’article concernant les bioplastiques)

Certaines couches sont labellisées (nordic swan, ecolabel européen ou oeko-tex). Ces labels garantissent l’absence de certaines substances problématiques mais pas toutes.

Pour plus d’informations sur le change de bébé, retrouvez nos Faq sur le liniment, le talc et les couches lavables en suivant ces liens: https://www.projetfees.fr/le-liniment-pour-la-toilette-du-siege-est-ce-une-bonne-idee/ https://www.projetfees.fr/est-ce-une-bonne-idee-de-revenir-a-lutilisation-du-talc-pour-les-fesses-de-mon-bebe/ https://www.projetfees.fr/couches-lavables-conseils-et-precautions-demploi/

Bibliographie :

https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/substances-chimiques-dans-les-couches-pour-bebes-lenquete-de-la-dgccrf-confirme (consulté le 29.12.20)

https://www.anses.fr/fr/content/couches-jetables-consultation-des-parties-prenantes-pour-restreindre-au-niveau-europ%C3%A9en-les (consulté le 29.12.20)

Rapport DGCCRF couches : https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/dgccrf/presse/communique/2020/cp-substances-chimiques-dans-couches-bb.pdf (consulté le 29.12.20)

Mis à jour en février 2023

Publié dans : FAQ

Connaissances et besoins des professionnels de santé de la périnatalité relatifs aux expositions aux toxiques environnementaux : enquête du réseau de périnatalité Méditerranée

Le Réseau Méditerranée, réseau de périnatalité Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse et Monaco a mené une enquête auprès des professionnels de la périnatalité et de la petite enfance afin d’explorer leurs représentations et pratiques concernant la santé environnementale : la majorité des professionnels possède des connaissances en santé environnementale mais ceux-ci n’ont pas toujours suffisamment confiance en ces connaissances pour pouvoir les transmettre à leurs patients. Outre le manque de connaissances, les professionnels sont parfois gênés par le fait qu’ils n’aient pas de solutions à proposer aux patients pour faire face aux risques auxquels ils sont exposés. Les professionnels interrogés se sentent concernés par les questions de santé environnementale et reconnaissent la nécessité d’en parler avec leurs patients.

Retrouvez les résultats de l’enquête dans le rapport « La santé environnementale en périnatalité et petite enfance » – Représentations, connaissances et pratiques des professionnels.

Exposition des femmes enceintes aux métaux et métalloïdes

Santé publique France publie les tomes 2 et 3 du volet périnatal du programme national de biosurveillance sur l’imprégnation aux métaux et les recommandations. Ces données inédites analysent pour la première fois au niveau national l’exposition aux métaux et métalloïdes de plus de 4 000 femmes enceintes.

13 métaux et métalloïdes ont été dosés : l’aluminium, l’antimoine, l’arsenic total, le cadmium, le césium, le chrome, le cobalt, l’étain, le mercure, le nickel, le plomb, l’uranium et le vanadium. A l’exception de l’uranium, l’ensemble des polluants mesuré était présent dans l’organisme des femmes enceintes étudiées. L’exposition pendant la grossesse à ces polluants pourrait avoir des répercussions sur la santé de l’enfant et de la mère. C’est pourquoi, il est indispensable de limiter l’exposition des femmes à ces substances.

Télécharger le rapport complet sur le site de Santé Publique France.

Epurateurs d’air intérieur : une efficacité encore à démontrer

Ces dernières années, sont en effet apparus sur le marché des équipements revendiquant des propriétés d’épuration de l’air intérieur, ou encore des matériaux de construction et décoration « dépolluants » destinés au piégeage ou à la destruction de nombreux contaminants chimiques et microbiologiques de l’air intérieur. Dans son expertise, l’Agence souligne que les données disponibles ne permettent pas de démontrer l’efficacité et l’innocuité en conditions réelles d’utilisation des dispositifs d’épuration de l’air intérieur reposant sur ces technologies. Elle rappelle par ailleurs que pour réduire l’exposition aux polluants de l’air intérieur, il convient en priorité de limiter les émissions à la source, d’aérer et de ventiler les espaces intérieurs des bâtiments. En savoir plus…

16 janvier 2018 : Atelier « Maman, bébé, environnement et santé »

La Mutualité Française Hauts-de-France propose aux futurs et jeunes parents de la région des ateliers « Maman, bébé, environnement et santé ».

Prochain atelier :

  • le mardi 16 janvier de 14 h à 16 h à la Maternité Beaumont – CH de Roubaix – 80 rue de Beaumont 59 100 Roubaix.

Comment se déroule l’atelier ?
L’atelier est un moment convivial d’échange et de dialogue autour des liens entre environnement quotidien de la future maman et du nouveau-né, et leur santé. En petit groupe et accompagné d’un animateur, vous pourrez y poser toutes les questions que vous souhaitez : Que penser des lingettes pour bébé ? Puis-je m’occuper de l’aménagement de la chambre de bébé alors que je suis enceinte ? Puis-je me teindre les cheveux pendant la grossesse ? Quelle précaution prendre concernant les produits ménagers? Que penser du bio ?…
Durant 2 heures, ces ateliers ont pour but de vous apporter des réponses mais aussi vous conseiller en construisant avec vous des solutions pratiques et durables pour limiter l’exposition de bébé aux polluants.

Inscriptions et renseignements auprès de

Camille Geay
03 20 16 15 48
camille.geay@mutualite-hdf.fr

Puis-je utiliser des produits hydroalcooliques sans danger ? Est-ce également possible pour mon enfant ?

La composition de base des produits hydroalcooliques (PHA) est un mélange d’eau et d’alcool (éthanol, isopropanol et/ou n-propanol). Comme tous les alcools, l’éthanol et l’isopropanol sont des composés organiques volatils.

  • L’éthanol est considéré comme problématique. En effet, le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) a classé en 2007 « l’éthanol [en tant que substance présente] dans les boissons alcoolisées [à ingérer] » comme agent cancérogène certain pour l’homme (catégorie 1).  Il est donc avéré que l’éthanol est un produit dangereux, pour autant la toxicité par inhalation et par voie cutanée est négligeable. Le risque qu’il peut représenter est lié à la dose d’exposition ; son utilisation dans les PHA ne semble ainsi pas poser de problème.
  • Pour les deux autres alcools (isopropanol et n-propanol) : aucun potentiel génotoxique n’a été rapporté. L’isopropanol est produit à partir d’hydrocarbures.

Les PHA sont des produits que nous utilisons depuis longtemps, cela nous permet d’avoir un recul sur leur utilisation et de nombreuses études ont été réalisées.

On sait donc que l’absorption par voie cutanée et inhalée lors de la désinfection des mains est extrêmement faible, voire quasi nulle. Ainsi, avec une peau saine, en se frictionnent les mains de la manière qu’il convient nous ne sommes pas, ou très peu, exposés à l’éthanol. L’utilisation de cette méthode de désinfection ne présente donc aucun risque pour l’adulte.

Concernant les enfants: la peau d’un enfant né à terme est mature au bout d’une heure environ. Cela ne présente donc pas non plus de danger pour un enfant, de se frictionner les mains avec des PHA, sous surveillance, lorsqu’il n’est pas à proximité d’un point d’eau.

En conclusion, l’exposition aux alcools liée à l’utilisation des PHA ne semble présenter aucun risque pour la santé humaine en termes de toxicité cutanée et respiratoire.

Quelques précautions :

Pour les enfants :

  • Il est recommandé de prendre les PHA à base d’éthanol dénaturé (mauvais goût), et de proscrire les produits à base d’arôme (fraise, banane, etc.) risquant de rendre ceux-ci trop appétant pour l’enfant.

Pour tous :

  • Privilégier les procédures d’hygiène des mains par le lavage à l’eau et au savon dès lors qu’un point d’eau est disponible.
  • Appliquer sur peau sèche. L’application des PHA sur peau humide augmente l’irritation.
  • Éviter les PHA avec des parfums. (La règle d’étiquetage des biocides n’est pas la même que celle des cosmétiques, il est possible qu’un allergène devant figurer sur la liste INCI des cosmétiques n’apparaissent pas sur le PHA). L’allergie au PHA est extrêmement rare.
  • Utiliser ces produits sur une peau saine. Nous ne disposons pas d’études sur le passage de l’éthanol dans le système alors que la peau est lésée. Il est recommandé de restaurer la barrière cutanée grâce à l’utilisation de crèmes hydratantes.

 

Comment choisir mon PHA ?

Choisir une composition simple, sans parfum, sans colorant, indiquant :

  • Composition recommandée par l’OMS (éthanol, peroxyde d’hydrogène, glycérol, eau purifiée)
  • Norme NF EN 14476
  • Présence d’alcool entre 60 et 70%

 

Bibliographie :

https://monographs.iarc.fr/fr/agents-classes-par-les-monographies-du-circ-2/  consulté le 14.12.2020

https://www.ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/3c6cccea290f8d00e649160cd5d4a9aa.pdf  consulté le 15.12.2020

https://www.anses.fr/fr/content/evaluation-des-risques-li%C3%A9s-%C3%A0-l%E2%80%99%C3%A9thanol  consulté le 14.12.2020

Monique Manche, Thèse de doctorat en toxicologie, Université Lille II, 2017, https://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxeo/site/esupversions/ae8ab6ab-d52c-426a-a2c1-e0557884845a consulté le 22.12.2020.

COVID_Menage_Quels_Produits_Utiliser.pdf (sante.fr) consulté le 22.12.2020

En ligne le 15.02.2021, mis à jour en juillet 2023.

Publié dans : FAQ

J’entends de nombreuses informations dans les média sur le bisphénol A, est-il interdit ? Quels sont les conseils et informations à relayer aux patientes ?

Au début des années 2010, le bisphénol A (BPA) était principalement utilisé comme monomère du plastique polycarbonate (ex : biberons), monomère dans les résines époxy (ex : revêtements des conserves et canettes) et additif dans les papiers thermosensibles (ex : tickets de caisse).

Le BPA est défini comme perturbateur endocrinien par l’OMS et classé comme substance très préoccupante par l’Agence européenne des substances chimiques (ECHA). Ses effets délétères sur la santé ne semblent aujourd’hui plus à démontrer : effets sur la reproduction (INSERM, 2013), effets sur l’obésité et le diabète (ENS Lyon et Université de Lyon, 2014), altération de l’émail des dents (INSERM, 2013), intolérance alimentaire (INRA, 2014), etc.

En 2013, 80% de l’exposition alimentaire au BPA se faisait par voie alimentaire (ANSES). Et une expertise collective de l’ANSES (compilant les résultats de plusieurs centaines d’études) a poussé la France à interdire à partir de 2015, l’utilisation du BPA dans tout conditionnement, contenant ou ustensile en contact avec des aliments.

Malheureusement, le BPA a parfois été remplacé par d’autres bisphénols, comme le bisphénol S (BPS) ou le bisphénol F (BPF). En effet, la famille chimique des bisphénols compte de nombreuses molécules. Or, malgré un manque de données sur les autres bisphénols, il semblerait que leur structure chimique commune au BPA, leur confèrerait également des propriétés œstrogéniques.

Voici donc quelques conseils à transmettre pour réduire l’exposition par l’alimentation des femmes enceintes, allaitantes et jeunes enfants aux BPA, F et S :

  • Éviter d’utiliser des contenants alimentaires, dont les biberons, en polycarbonate (plastique n°7),
  • De manière plus générale, ne pas chauffer ou mettre d’aliments chauds dans du plastique,
  • Préférer les contenants en verre aux contenants en plastique et aux conserves en métal,
  • Limiter la consommation d’aliments pré-emballés, comme la viande ou le poisson.

On déconseille également d’utiliser des biberons d’occasion s’ils datent d’avant 2011 (année d’interdiction du BPA pour la fabrication des biberons en union européenne).

Pour en savoir plus (et trouvez plus d’informations sur les alternatives aux biberons en plastique):

Mis à jour en août 2023.

Publié dans : FAQ