L’Anses propose un outil pour hiérarchiser les risques chimiques et biologiques liés à l’alimentation

Depuis la production à la consommation, les produits alimentaires peuvent être contaminés par des agents biologiques ou chimiques. L’Anses a développé un outil d’aide à la décision pour hiérarchiser les risques sanitaires associés à ces contaminants.

L’Anses a d’abord identifié 35 agents biologiques et 11 familles d’agents chimiques susceptibles de contaminer les aliments ainsi que plusieurs milliers de couples aliment-danger jugés pertinents. Elle a ensuite défini des critères de hiérarchisation, en fonction de la probabilité de survenue du risque et de la sévérité des effets sanitaires. Dans une dernière étape, l’Anses a collecté les données disponibles et a renseigné et agrégé les critères au sein de l’outil mis au point.

Cet outil a été testé sur plusieurs contaminants et couples aliment-contaminant, ce qui a permis de montrer son potentiel. En complément, l’Anses conseille la création et la mise à jour d’une base de données pérenne, le déploiement de l’outil grâce à des partenariats nationaux et internationaux, l’application de la méthodologie à l’ensemble des dangers et des couples aliment-danger, l’accompagnement des gestionnaires de risques et l’étude des dangers émergents.

Consultez le communiqué de l’Anses sur https://www.anses.fr/fr/content/s%C3%A9curit%C3%A9-sanitaire-des-aliments-l%E2%80%99anses-propose-un-outil-pour-hi%C3%A9rarchiser-les-dangers

Crèmes solaires pour enfants : encore des substances controversées

Cette enquête menée par le WECF et Agir pour l’Environnement montre que les produits solaires pour enfants contiennent encore trop de substances nocives. Entre mars et mai 2020, le WECF et Agir pour l’Environnement ont recensé les substances controversées figurant dans la composition de 71 produits solaires pour enfants. Les deux associations ont également contrôlé si les industriels respectaient l’obligation d’information de la présence de substances à l’état nanoparticulaire, par l’analyse en laboratoire de trois produits.

Cette enquête a permis de mettre en valeur la présence de 29 substances controversées, dont 5 perturbateurs endocriniens classés comme extrêmement préoccupants. Tous les produits analysés contenaient au moins une substance controversée, et neuf contenaient 10 substances problématiques au minimum. Concernant les substances nanoparticulaires, les trois produits solaires analysés en laboratoire en contenaient effectivement, sans qu’il n’en soit fait mention sur l’emballage.

Cependant, il faut également prendre en compte les risques liés à l’exposition au soleil. Celle-ci, et a fortiori lorsqu’il s’agit d’enfants, présente également des risques sanitaires réels en cas de protection insuffisante. Dans ce contexte, l’usage de produits solaires demeure important bien qu’ils ne soient pas idéaux du point de vue de leur composition.

Deux autres bons réflexes sont d’éviter l’exposition aux heures les plus chaudes de la journée et de vêtir les jeunes enfants pour les protéger du soleil. On peut également citer l’usage de produits après-solaires, peu à risques et que l’on peut facilement fabriquer soi-même, pour parfaite la protection.

Consultez le rapport de l’enquête sur https://petition.agirpourlenvironnement.org/wp-content/uploads/2020/07/Rapport_ProduitsSolairespourEnfants_wecffrance_agirpourlenvironnement20200702.pdf et l’article de 60 millions de Consommateurs à son propos sur https://www.60millions-mag.com/2020/07/07/cremes-solaires-pour-enfants-toujours-des-ingredients-controverses-17546.

Retrouvez aussi d’autres recommandations concernant l’exposition au soleil sur https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2020/les-risques-de-l-ete-quelques-precautions-a-prendre

Fiche « Coronavirus et produits chimiques: comment faire le bon ménage? » de l’ARS Nouvelle-Aquitaine

L’ARS Nouvelle-Aquitaine a publié une fiche concernant l’hygiène des mains, le nettoyage des sols et des surfaces et les produits à utiliser à la maison comme à l’extérieur, pour neutraliser le virus en évitant les produits potentiellement inappropriés, voire néfastes pour la santé.

Cette fiche a été réalisée en collaboration avec la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine et l’Agence de conseil scientifique Alicse.

Voir l’article et télécharger la fiche sur le Site de l’ARS Nouvelle Aquitaine

18 septembre 2020 – WEBINAIRE « Emissions des produits ménagers et impacts sur la santé respiratoire, une question d’actualité »

Le Réseau ÎSEE (Réseau Île-de-France Santé Environnement) organise un Webinaire le 18 septembre 2020 de 14 heures à 15 heures 30.

A cette occasion, le Dr Fabien Squinazi, membre du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), Mélanie Nicolas, chercheuse-responsable du laboratoire de mesures des polluants à l’émission au CSTB et Nicole Le Moual, épidémiologiste à l’Inserm, échangeront autour des émissions des produits ménagers et leurs impacts sur la santé respiratoire.

Pour plus d’informations et pour accéder aux inscriptions, cliquez ici

Facteurs environnementaux & santé : la cohorte E3N-E4N

Coordonnée par l’Inserm, la cohorte E3N-E4N permet d’évaluer sur le long terme l’impact des habitudes de vie et de l’environnement sur la santé des membres d’une même famille. Elle se compose aujourd’hui de deux générations d’individus, la génération E3N (la première) et la génération E4N (la seconde). A partir de 2021, la cohorte sera complétée de la troisième génération. Elle rassemblera alors plus de 200 000 individus de trois générations successives. Les premiers travaux conduits sur la cohorte E3N concernaient les habitudes de vie, l’alimentation et la prise de médicament. Ils prenaient aussi en compte d’autres paramètres non modifiables dont l’âge, le sexe ou encore les antécédents familiaux. Au fil des observations, les scientifiques ont progressivement commencé à étudier l’influence des facteurs environnementaux. Ils se sont notamment intéressés à l’influence des contaminants alimentaires ou des polluants atmosphériques. C’est ainsi qu’ils ont par exemple établi des liens entre les retardateurs de flamme polybromés et le cancer du sein. La cohorte E3N-E4N a peu à peu motivé des collaborations nationales et internationales. Ceci a permis non seulement de multiplier les travaux mais aussi d’élargir la collecte des données. Aujourd’hui, la banque de données contient 25 000 échantillons de sang et 65 000 échantillons de salive des participants. Consultez l’article de l’Inserm sur https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/e3n-e4n-trois-generations-pour-explorer-qui-influence-notre-sante

Moins de substances chimiques dans les couches pour bébé

En janvier 2019, l’Anses a publié un avis sur la sécurité de la composition des couches pour bébé. Cet avis dénonçait la présence de substances controversées, parmi lesquelles des polychlorobiphényles, des dioxines ou encore des furanes. Suite à l’avis de l’Anses, les industriels s’étaient engagés en février 2019 à travailler à l’amélioration de la composition des couches. 

Afin d’évaluer les progrès faits, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a mené une enquête qui s’est achevée début 2020. L’enquête a permis de constater des améliorations concrètes au niveau de la composition de ces produits. Notamment, il n’y a plus de dépassement des seuils sanitaires liés à l’exposition aux couches pour les différentes substances controversées ciblées par l’avis de l’Anses. La DGCCRF a d’autre? constaté le respect de l’engagement des industriels à afficher clairement la composition des couches pour bébés de manière dématéralisée.

Consultez le communiqué de presse : https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/dgccrf/presse/communique/2020/cp-substances-chimiques-dans-couches-bb.pdf

Des ateliers à distance pour les futurs et jeunes parents en Île-de-France

Dans le cadre du projet Femmes Enceintes Environnement et Santé, l’Espace Parentèle du GHU (groupe hospitalier Université) Sorbonne Université en partenariat avec la Mutualité Française Île-de-France, a proposé aux futurs parents, des ateliers FEES en visioconférence du 7 au 13 juillet.

Deux cycles de trois ateliers thématiques d’une heure chacun, animés par deux Ambassadrices FEES, ont permis d’aborder la qualité de l’air intérieur, l’alimentation et les cosmétiques avec 6 futures mamans et 2 futurs papas.

Ils ont été l’occasion d’échanger autour des liens entre l’environnement intérieur et la santé de la future maman et du nouveau-né, de permettre de mieux connaître les polluants de l’environnement quotidien et de prévenir les risques d’exposition en trouvant des solutions alternatives simples et durables.

Par ailleurs, le format visioconférence a permis de poursuivre la sensibilisation des futurs parents dans le contexte sanitaire actuel mais également de mobiliser des participants qui ne pourraient pas se rendre aux ateliers en présentiel (futures mamans ne pouvant pas se déplacer, futurs parents indisponibles, etc…).

Suite à cette expérience enrichissante et concluante, l’Espace Parentèle, accompagné par la Mutualité Française Île-de-France, propose de nouveaux ateliers par visioconférence dès le mois de septembre :

  • un cycle de 3 ateliers FEES (air intérieur, alimentation et cosmétiques), pour les futurs parents, les 8, 14 et 15 septembre de 14h30 à 15h30 (ANNULES)
  • un atelier spécial futurs et jeunes papas abordant les liens entre l’environnement intérieur et la santé du nouveau-né, le 28 septembre de 18h30 à 20h00.

Pour vous inscrire à ces ateliers : 01 44 73 52 23 – espace.parentele.trs@aphp.fr

Peut-on utiliser des cosmétiques contenant des huiles essentielles pendant la grossesse ou chez le nourrisson ?

Les huiles essentielles peuvent rentrer dans la composition de nos produits cosmétiques. Or, ces dernières sont contre-indiquées pendant la grossesse et chez l’enfant jusqu’à l’âge de 3 ans minimum. En effet, certaines huiles essentielles sont connues pour leur caractère neurotoxique, abortif, hépatotoxique ou encore hormone-like.

Les huiles essentielles sont utilisées en cosmétique pour 2 usages principaux :

  • Parfums
  • Substance conservatrice et antioxydante, purifiante, apaisante…

La réglementation sur les huiles essentielles se fait par type d’usage, ce qui peut entraîner parfois des contradictions entre les différentes réglementations (par exemple, l’huile essentielle de thym est classée comme « corrosive » dans le CLP – réglementation des produits chimiques – mais autorisée dans la réglementation cosmétique).

La réglementation cosmétiques n’impose pas de doses maximum pour l’utilisation des huiles essentielles dans les cosmétiques, cependant elle s’appuie sur la bibliographique scientifique et en toxicologie qui étudient l’utilisation d’huiles essentielles pures (et non diluées comme elles peuvent l’être dans les cosmétiques).

Bien qu’il n’y ait pas d’interdiction absolue de telle ou telles huiles essentielles, le fabriquant doit respecter certaines règles :

  • L’interdiction ou la restriction de substances jugées problématiques (pouvant être présentes dans certaines huiles essentielles)
  • Étiqueter les allergènes sur la liste INCI

En effet, les fabricants n’ont pas l’obligation de faire apparaître le nom de l’huile essentielle ou de la substance entrant dans la composition du parfum. Le fabricant doit juste faire mention sur la liste INCI du terme « Parfums » ou « Aroma » ainsi que des allergènes associés. Par contre, si l’huile essentielle est utilisée pour une autre fonction, elle doit être mentionnée sur l’étiquetage.

En parallèle, l’ANSM donne des recommandations sur l’utilisation de certaines substances chimiques. Par exemple : le camphre ou l’eucalyptol/menthol sont interdits dans les cosmétiques destinés aux enfants de moins de 3 ans.

Concernant le passage trans-cutané des huiles essentielles, cela dépend de plusieurs facteurs :

  • L’utilisation pure ou diluée
  • L’épaisseur du derme
  • Les caractéristiques physico-chimiques des molécules
  • Le poids moléculaire des substances aromatiques : plus ce poids est faible, plus la pénétration est importante
  • La température
  • La circulation cutanée : la vasodilatation augmente la pénétration
  • Une peau lésée
  • L’hydratation de la peau
  • L’âge : les jeunes enfants, les personnes âgées vont avoir une meilleure pénétration trans-cutanée

De manière générale, les études qui se sont penchées sur l’absorption des composés aromatiques par voie cutanée montrent qu’elle dépasse rarement 10% de la dose administrée. Or, les huiles essentielles étant relativement chères pour les fabricants de produits cosmétiques, on peut penser que la concentration utilisée dans le produit reste assez minime.

Les toxicités cutanées constatées sont essentiellement irritatives, allergiques ou liées à une exposition au soleil suite à l’utilisation de produits contenant des huiles essentielles.  Les atteintes des organes liées à l’exposition à une ou plusieurs huiles essentielles sont assez rares et sont liées à des cas d’empoisonnement accidentel aux huiles essentielles  en milieu domestique (utilisation d’huiles essentielles pures, sur une longue période, non-respect des posologie et du dosage).

Pour conclure :

  • On peut être assez rassurant sur l’utilisation de produits cosmétiques contenant des huiles essentielles chez la femme enceinte, allaitante et chez le nourrisson. Pour autant, il semble nécessaire de rappeler qu’il n’est pas conseillé de faire ses propres produits cosmétiques avec des huiles essentielles ou d’utiliser des huiles essentielles pures durant cette période, à moins d’être accompagné par un professionnel de santé formé en aromathérapie.
  • On peut orienter les femmes enceintes et les jeunes parents vers des produits peu parfumés voir formulés sans parfum afin de réduire le risque d’allergies. L’allégation « sans parfum » engage le fabricant à ce qu’il n’y ait aucune substance parfumante présente dans le produit fini, quelle que soit l’utilisation de cette substance.

Mise en ligne en août 2020

Publié dans : FAQ

Biosurveillance de la présence de substances perfluoroalkylées (PFAS) dans le lait maternel en République Tchèque

Les substances perfluoroalkylées (PFAS) sont des polluants chimiques persistants et bioaccumulables. Ils sont classés perturbateurs endocriniens, mais on les suspecte d’autres effets sanitaires néfastes (par exemple d’être cancérogènes). Dans cette étude, des chercheurs ont analysé des échantillons de lait maternel collectés en 2006, 2011, 2014 et 2017 pour en analyser les concentrations en sulfonate de perfluorooctane (PFOS), en acide perfluorooctanoïque (PFOA) et en acide perfluorononanoïque (PFNA), trois PFAS.

Les chercheurs ont détecté du PFOS et du PFOA dans plus de 90% des échantillons analysés. Les concentrations de PFOA étaient significativement supérieures à celles de PFOS. Les concentrations de ces deux substances dans les échantillons de lait maternel ont diminué, ce qui peut être attribué aux restrictions mises en place ces dernières années. Cependant, les concentrations observées restent susceptibles d’effets sanitaires néfastes chez l’enfant si l’on considère les recommandations de 2018 de l’European Food Safety Agency . Ces substances restent donc très présentes, et l’étude témoigne de la nécessité de poursuivre les efforts européens pour réduire l’usage du PFOS et du PFOA et renforcer la surveillance des principales voies d’exposition.

Références : Černá M., Grafnetterová A. P., Dvořáková, D., 2020 : Biomonitoring of PFOA, PFOS and PFNA in human milk from Czech Republic, time trends and estimation of infant’s daily intake. [En ligne]. Environmental Research, vol. 188, 9 p. Disponible en accès payant sur https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0013935120306563?via%3Dihub

Exposition par l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants aux résidus de pesticides : quels risques sanitaires ?

Les auteurs ont étudié l’exposition chronique aux pesticides par l’alimentation d’enfants français âgés de moins de 3 ans. 516 pesticides et leurs métabolites ont été analysés dans 309 échantillons d’aliments, comprenant des échantillons de nourriture pour bébé et des échantillons d’aliments classiques. A partir de ces analyses, les auteurs ont pu estimer l’exposition chronique des enfants à ces pesticides par l’alimentation selon deux scénarios, et déterminer en conséquence les risques sanitaires associés.

67% des échantillons présentaient des résidus de pesticides, soit 27% des échantillons d’aliments pour bébé et 60% des échantillons d’aliments classiques. Pour 278 pesticides, les concentrations restaient toujours en dessous des valeurs toxicologiques de référence. Cependant, des analyses plus précises seraient à mener pour une partie des pesticides étudiés. D’autre part, l’absence de valeurs toxicologiques de référence pour certains pesticides gêne l’estimation précise du risque sanitaire. De plus, l’EFSA recommande désormais que l’exposition des très jeunes enfants à certains résidus de pesticides par l’alimentation soit inférieure aux concentrations maximales admises dans les aliments à destination des nourrissons et jeunes enfants.

Références : Nougadere A., Sirot V., Cravedi J. P. et al., 2020 : Dietary exposure to pesticide residues and associated health risks in infants and young children – Results of the French infant total diet study. [En ligne]. Environment International, vol. 137, 12p. Disponible sur : https://doi.org/10.1016/j.envint.2020.105529