Retour sur les webinaires à destination des professionnels du 93

Au cours du premier semestre 2021, le projet FEES a étendu ses actions en Ile-de-France en proposant des temps de sensibilisation et de formation  aux professionnels de santé du département de la Seine Saint Denis. Pour mener cette action, l’APPA et la Mutualité Française Ile-de-France (co-porteurs du projet sur le territoire) ont pu compter sur le soutien de plusieurs partenaires dont le réseau Naître dans l’Est Francilien (NEF), l’APHP 93, la PMI du 93, ainsi que sur le financement de l’ARS 93. 

Pour débuter les interventions sur le territoire, deux webinaires SANTÉ – ENVIRONNEMENT – PÉRINATALITÉ ont été proposés: les 15 avril et 04 mai 2021

Ces deux temps forts ont rassemblé 82 professionnels, dont 28 personnes exercent dans le département de la Seine Saint Denis. 

L’objectif de la mise en place de ces webinaires résidait dans la sensibilisation des professionnels de santé à la question de la santé environnementale en période périnatale. Ainsi, les enjeux relatifs à cette question ont été soulevés, des conseils pour réduire l’exposition aux polluants environnementaux ont été donnés, et des outils et supports de prévention ont été présentés. 

Trente et une personnes ont répondu au questionnaire d’évaluation e : 

  • 93,5% jugent le webinaire utile pour leur pratique professionnelle ;
  • 100% des répondants sont capables de citer au moins un conseil à l’issue du webinaire ; 
  • 90,3% souhaitent approfondir leur connaissances sur cette thématique. 

Ces temps d’informations marquaient ainsi le début du projet dans le territoire, puisque des formations vont être proposées aux professionnels de santé qui souhaitent aller plus loin. La première session a d’ailleurs pu être menée en distanciel les 21 et 22 juin dernier, en partenariat avec le réseau NEF. 

 

Retrouvez toutes les offres de formations de la région

Recommandations pour la pratique clinique “les interventions pendant la période périnatale”

Les “interventions pendant la période périnatale” sont les deuxièmes grandes Recommandations pour la pratique clinique du Conseil National des Sages-femmes de France (CNSF). Ces textes, fruits d’un travail de nombreux experts pluridisciplinaires sont un socle de connaissances permettant la diffusion d’un message clair et unique.

“Ces recommandations de pratique clinique (RPC) ont pour but de définir les messages et les interventions de prévention à délivrer aux femmes et aux co-parents par les différents professionnels de la périnatalité. Les recommandations sont divisées en dix chapitres, réparties sur quatre axes :
1/ l’adaptation des comportements maternels (activité physique, substances psychoactives) ;
2/ les comportements alimentaires ;
3/ l’exposition domestique aux agents toxiques (usages domestiques, cosmétiques) ;
4/ la promotion de la santé de l’enfant (allaitement maternel, liens d’attachement, écrans, mort inattendue du nourrisson, syndrome du bébé secoué).

Une hiérarchie des différents messages de prévention a été proposée selon les périodes afin de tenir compte des contraintes de temps rencontrées par les professionnels.”

Accéder à l’ensemble des RPC : https://www.cnsf.asso.fr/pratiques-professionnelles/rpc-du-cnsf/interventions-periode-perinatale/

L’APPA a participé à la rédaction de ces RPC, pour le chapitre concernant les expositions domestiques aux agents chimiques : produits ménagers, matériaux de construction, décoration et pesticide.
Retrouvez le chapitre « Exposition domestique aux agents chimiques » : https://hal.uca.fr/hal-03283266

Exposition prénatale aux pesticides et conséquences sur la santé

Deux études françaises sont parues dernièrement et se sont penchées sur l’exposition prénatale aux pesticides et aux conséquences sur la santé.

La premier travail est une expertise collective provenant de l’Inserm. Cette revue de la littérature (5300 documents étudiés) a permis une actualisation des connaissances sur le sujet de l’exposition aux pesticides et la santé humaine. Parmi ces informations, le lien entre exposition prénatale de la mère aux pesticides et développement de leucémie chez l’enfant a été précisé. Ainsi la présomption de liens s’est renforcée entre usage domestique de pesticides et risque de développement de leucémie aiguës, tout comme l’exposition professionnelle et le risque de leucémie aiguë myéloïde. Un nouveau lien, à confirmer avec d’autres données, a été également découvert entre le risque de leucémie aiguë lymphoblastique en cas d’exposition professionnelle paternelle en période préconceptionnelle.

Ces travaux ont aussi confirmé la présomption d’une association forte entre exposition professionnelle aux pesticides des parents durant la période prénatale et risque de développement de tumeurs du système nerveux central chez l’enfant. D’autres études de cohortes mère-enfant indiquent des liens entre expositions à certaines familles de pesticides et d’autres complications de santé. On peut citer par exemple l’exposition aux organophosphorés et le risque troubles du développement neuropsychologique et moteur chez l’enfant. Les pyréthrinoïdes, utilisés de plus en plus en remplacement des organophosphorés, sont quant à eux associés avec certains de troubles du comportement intériorisés comme l’anxiété.

La seconde étude, publiée dans la revue Environmental Research, est un travail collectif entre des chercheurs de l’Inserm, EHESP, Ineris et l’Anses. Cet article s’intéresse au lien entre exposition prénatale aux pesticides et risque de pré-éclampsie et exploite des données provenant de la cohorte ELFE (Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance).

Les données de l’étude écartent l’exposition par l’alimentation mais la proximité du lieu de vie près de zones agricoles ainsi que l’utilisation domestique de pesticides sont deux facteurs associés avec le risque de développement de pré-éclampsie. Ce constat mérite cependant d’autres études pour être confirmé.

Les auteurs rappellent dans les conclusions de ces deux travaux qu’il est nécessaire de rester vigilant face à l’exposition aux pesticides. Cette vigilance vaut évidemment à proximité de terres agricoles mais aussi au sein de la maison. Ainsi l’utilisation d’insecticides/biocides dans l’espace domestique doit se faire avec précaution ou si possible être remplacé par d’autres usages.

Références :
Expertise collective de l’Inserm : https://presse.inserm.fr/publication-de-lexpertise-collective-inserm-pesticides-et-effets-sur-la-sante-nouvelles-donnees/43303/

Article d’Environmental Research :
Enderle I., Costet N., Cognez N., et al., 2021 : Prenatal exposure to
pesticides and risk of preeclampsia among pregnant women: Results from the ELFE
cohort [En ligne] Environmental Research, vol.197 https://doi.org/10.1016/j.envres.2021.111048

Définition des nanomatériaux dans les cosmétiques

La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) et l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) ont publié dernièrement une note d’information sur le sujet de la définition des nanomatériaux dans les cosmétiques.

Le site du Ministère de l’Economie présente la note à travers ce texte :

« L’usage des nanomatériaux dans les produits cosmétiques est possible, mais dans des conditions strictement définies afin de permettre une utilisation sûre pour la santé humaine. Elles sont fixées par un règlement européen (règlement (CE) n°1223/2009 du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques) qui constitue le cadre réglementaire pour les produits cosmétiques.

Dans le cadre de ce règlement, un nanomatériau est défini comme un « matériau insoluble ou bio-persistant, fabriqué intentionnellement et se caractérisant par une ou plusieurs dimensions externes, ou une structure interne, sur une échelle de 1 à 100 nm ».

L’ANSM et la DGCCRF sont chargées de la surveillance du marché des produits cosmétiques sur le territoire français. Dans ce cadre, leurs actions concertées de contrôle (enquêtes, inspections et analyses en laboratoire) ont mis en évidence la présence de nanomatériaux non autorisés dans certains produits cosmétiques contrôlés ainsi que l’absence sur l’étiquette de la mention dans la liste d’ingrédients de certains nanomatériaux autorisés (un ingrédient sous forme de nanomatériau doit être mentionné dans la liste des ingrédients par son nom suivi du terme « nano » entre crochets).

Les actions engagées par l’ANSM et la DGCCRF ont d’ores et déjà permis d’obtenir une mise en conformité à la réglementation ou le retrait du marché français de plusieurs produits par les industriels concernés, notamment des dentifrices, des produits de maquillage et des produits solaires.

Les échanges avec les parties prenantes sur la définition d’un nanomatériau ont montré la nécessité de fournir une présentation pédagogique des termes de la définition du règlement « cosmétiques » s’appuyant sur la pratique de contrôle des autorités françaises de surveillance du marché. L’ANSM et la DGCCRF publient donc une note d’information qui reflète l’état actuel de la réglementation  mise en œuvre par les autorités françaises lors de leurs contrôles. Ce document a également vocation à contribuer à une plus grande transparence sur une thématique particulièrement complexe, et à contribuer aux débats en cours au niveau européen. »

L’ensemble de la note d’information est disponible ici : https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/dgccrf/securite/produits_non_alim/Note-dinformation-application-definition-des-nanomateriaux.pdf

Exposition de la population française aux métaux

Santé publique France a publié début juillet des résultats provenant de l’étude ESTEBAN décrivant l’exposition aux métaux de l’échantillon de personnes observées. L’étude ESTEBAN est une étude française menée entre 2016 et 2017 sur un échantillon représentatif de la population générale de 2503 adultes et 1104 enfants âgés de 6 à 74 ans et centrée sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition.

Les prélèvements biologiques des participants ont révélé pour la quasi-totalité une présence de métaux dans l’organisme (97% pour les adultes et 100% pour les enfants). Les métaux concernés sont le cadmium, le nickel, le cuivre, le chrome, le mercure et l’arsenic. Ces substances peuvent être susceptibles de favoriser de développement de cancers, maladies chroniques et/ou auto-immunes. Les niveaux relevés en France pour les adultes et les enfants sont plus élevés par rapport à d’autres pays d’Europe ou d’Amérique du Nord sauf pour le nickel et le cuivre. Par rapport aux chiffres de l’Etude Nationale Nutrition Santé de 2006-2007, on note chez les adultes une augmentation des niveaux mesurés pour l’arsenic, le cadium et le chrome ainsi qu’une stagnation pour les niveaux de mercure et de nickel.

Des sources d’expositions ont pu être identifiées et permettent de confirmer des études et observations antérieures. Parmi ces déterminants, on peut noter la consommation de tabac (cadmium et cuivre), les implants médicaux (chrome), les plombages dentaires (mercure). Concernant l’alimentation, l’étude indique que les concentrations de métaux sont liées avec la consommation de poissons et de fruits de mer (arsenic, chrome, cadmium et mercure), céréales (cadmium), céréales et légumes issus d’agriculture biologique (cuivre).

Afin de réduire l’exposition à ces métaux, Santé publique France préconise d’intensifier la lutte contre le tabagisme et le tabagisme passif. Pour l’alimentation, l’agence recommande de diversifier les sources d’aliments, notamment pour les poissons et les produits de la mer, et se réfère aux conseils du site manger-bouger.fr .

Références : https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2021/exposition-aux-metaux-de-la-population-francaise-resultats-de-l-etude-esteban

Le liniment pour la toilette du siège, est-ce une bonne idée ?

Dans la pharmacopée, le liniment calcaire est défini comme une préparation composée de 50% d’une solution d’hydroxyde de calcium (eau de chaux) et de 50% d’huile d’olive vierge. La fonction de l’hydroxyde de calcium est d’être un agent neutralisant et celle de l’huile d’olive d’être un adoucissant. Le liniment calcaire est destiné à un usage dermatologique émollient et protecteur.

Produit simple et peu couteux, il a été largement plébiscité ces dernières années, conduisant à des mésusages. On fait donc le point sur ce sujet.

Un produit sans tensioactif

Ce n’est pas un produit détergent car il ne contient pas de tensioactif. S’il est utilisé à la place d’un nettoyant, il peut favoriser la prolifération de levures[1]. Le « nettoyage » réalisé quand on utilise du liniment n’est pas dû au produit mais à l’action mécanique du coton sur les fesses de l’enfant. Il ne peut donc pas se substituer à un nettoyage avec un savon doux.

Cependant, c’est un produit intéressant pour des changes occasionnels, notamment souillé d’urine. En effet, le côté pratique du liniment rend son usage aisé en dehors du domicile. De plus, le pH alcalin de l’eau de chaux va venir neutraliser l’acidité de l’urine et le pouvoir filmogène de l’huile d’olive protégera la peau en l’isolant de l’urine et des selles. Dernier argument, il n’est pas irritant contrairement à bon nombre de lingettes jetables.

Un produit sans rinçage

Applications fréquentes, sur une grande surface de peau et dans une zone humide et sous occlusion, il convient d’être particulièrement vigilant aux cosmétiques appliqués sur le siège de bébé. Or le liniment est un produit sans rinçage. Ainsi son temps de contact avec l’épiderme est plus important qu’un produit rincé, facilitant le passage de ses composants à travers la barrière cutanée. C’est une des raisons pour lesquelles, il est recommandé d’utiliser plutôt de l’eau claire et éventuellement un savon surgras sur cette zone.

En effet, même si initialement le liniment ne se compose que de deux ingrédients, il n’est pas rare de rencontrer des liniments contenant pas moins de 10 ingrédients. De plus, souvent conditionné dans des flacons en plastique, le caractère gras du liniment (50% d’huile d’olive) pourrait favoriser la migration de contaminants du contenant vers le contenu.

Utiliser uniquement sur la zone du siège

Le liniment peut provoquer de l’acné s’il est appliqué sur le visage et des folliculites si on l’utilise sur le corps. En effet, l’huile d’olive qui le compose est comédogène[2].

Utiliser uniquement sur une peau saine

Dès lors que l’enfant présente un érythème fessier, il faut cesser d’y appliquer du liniment. On se contentera alors d’eau clair en prenant soin de bien sécher et de tenter de laisser au maximum les fesses de bébé à l’air.

Une préparation qui se déphase

Le faire soi-même semble a priori une bonne idée pour s’assurer d’une composition correcte. Or le mélange eau de chaux et huile d’olive a tendance à se déphaser naturellement et c’est l’eau de chaux qui se présente alors en premier. Or celle-ci a des propriétés corrosives. Le risque est de provoquer des brûlures cutanées[3]. Il est donc préférable d’opter pour un liniment stabilisé prêt à l’emploi.

Conseils :

  • Privilégier pour la toilette du siège l’eau claire + / – le savon surgras (en cas de selles),
  • Bien sécher les fesses de bébé et changer régulièrement ses couches pour prévenir l’apparition d’érythème fessier,
  • Utiliser le liniment occasionnellement sur le siège, notamment quand il n’y a pas d’accès à l’eau,
  • Choisir un liniment oléo-calcaire prêt à l’emploi, stabilisé, avec une liste courte d’ingrédients et si possible labellisé.

[1] Korsaga-Somé N, Maruani A, Nadal M, Dannepond C, Le Bidre E. Acné et folliculites du nourrisson liées à un mésusage du liniment oléo-calcaire. 2015

[2] Korsaga-Somé N, Maruani A, Nadal M, Dannepond C, Le Bidre E. Acné et folliculites du nourrisson liées à un mésusage du liniment oléo-calcaire. 2015

[3] AFFSAPS  – Bulletin des vigilances n°42 – Décembre 2010

Publié le 03.08.2021

Publié dans : FAQ

J’ai lu que le fait de faire cuire les fruits et les légumes enlevait une grande partie des résidus de pesticides. Est-ce vrai ?

Les pesticides sont des substances chimiques dont la terminaison en « cide » indique qu’ils ont pour fonction de tuer des êtres vivants. Ce sont donc des produits toxiques pour leur cible à savoir les champignons pour les fongicides, les insectes pour les insecticides, les herbes pour les herbicides etc… Mais malheureusement ils présentent également un risque toxique pour certains organismes qu’ils ne ciblent pas et notamment pour l’homme comme le montrent de nombreuses études en particulier chez les agriculteurs qui constituent la population la plus exposée.

La cohorte Pelagie a mis en lumière par exemple un accroissement du risque de troubles congénitaux (fentes orales et hypospadias) chez des nouveau-nés de mères travaillant en milieu agricole, horticole, dans les serres ou en médecine vétérinaire (Chevrier C et al ; 2009).

Les mêmes observations ont été faites à Montpellier dans un échantillon de 1442 nouveau-nés issus de familles d’agriculteurs.  Les anomalies concernaient cette fois-ci des hypospadias, des cryptorchidies et des micropénis (Gaspari L et al ; 2011).

Toutes ces observations ont étés constatées chez des femmes exposées aux pesticides de par leur activité professionnelle et donc pour une exposition importante mais qu’en est-il pour une exposition minime chronique par l’alimentation en population générale ?

Très récemment l’EFSA a réalisé deux études visant à évaluer les risques de l’exposition chronique aux résidus de pesticides par l’alimentation, d’une part pour le fonctionnement du système nerveux, et d’autre part pour les fonctions thyroïdiennes.

D’après les résultats de ces études l’EFSA indique que le risque pour le consommateur d’une exposition cumulée par l’alimentation est inférieur au seuil qui requiert une action réglementaire et ce pour tous les groupes de populations couverts (de l’enfant en bas-âge à l’adulte).

Malgré ces derniers résultats très rassurants, au vu de la fragilité de notre public cible et au vu des impacts sanitaires préoccupants que nous avons cités plus haut il semble primordial d’appliquer le principe de précaution et donc de limiter au maximum l’exposition des femmes enceintes et des très jeunes enfants aux résidus de pesticides par la voie alimentaire.

Mais alors comment s’y prendre ?

Tout d’abord et c’est maintenant bien connu du grand public en lavant, frottant et épluchant les fruits et légumes.

Et les modes de cuisson alors ? Ont-ils tous la même efficacité sur les résidus de pesticides ?

Une revue de la littérature belge parue en 2009 concluait que dans la majorité des cas cuire les fruits et légumes réduisait les résidus de pesticides. (Keikhotlhaile BM et al, 2009).

Si l’on regarde les choses d’un peu plus près il semblerait que la diminution des résidus de pesticides soit dépendante de plusieurs paramètres :

–          la localisation physique des résidus de pesticides

–          leurs propriétés physico-chimiques telles que leur solubilité ou leur volatilité

–          leurs caractère hydrophile ou lipophile

–          leurs dégradation thermique.

C’est ainsi par exemple qu’une étude sino-américaine de 2015 (Huan Z et al ;2015) a montré que le blanchiment (le fait de faire cuire à 100 degrés pendant 1 minutes puis à 10 degrés pendant 1 minute) réduisait les résidus de pesticides hydrophiles mais qu’à l’inverse cela pouvait entrainer une concentration des résidus de pesticides lipophiles notamment lorsque l’on utilisait un système de cuisson ouvert.

Une étude Polonaise en 2018 a montré également une concentration des résidus de pesticides lipophiles après ébouillantage dans un système de cuisson ouvert sur les fraises et les cassis. (Jankowska M. et al ; 2018)

En conclusion on peut être rassurant : les résidus de pesticides dans leurs grandes majorités diminuent la plupart du temps lors de la cuisson.

Si l’on souhaite aller plus loin on peut également recommander d’utiliser des systèmes de cuisson fermés lorsque l’on fait mijoter afin d’être certain de ne pas risquer de concentrer certains résidus de pesticides.

Publié le 29.07.2021

Publié dans : FAQ

Je suis enceinte et je souhaite me colorer les cheveux. Est-ce une bonne idée ?

Il existe deux familles de teintures capillaires. La première, la coloration chimique, utilise une base, souvent l’ammoniaque, qui ouvre les écailles du cheveu pour y faire pénétrer les pigments synthétiques. La couleur rentre dans la fibre capillaire et la colore pour longtemps mais en l’abîmant. En revanche, la coloration végétale ne rentre pas dans le cheveu mais l’enveloppe et le gaine. Elle est moins agressive.

La coloration chimique utilise de nombreux ingrédients synthétiques qui peuvent entraîner des irritations du cuir chevelu et des problèmes d’allergies (paraphénylène diamine ou PPD, p-aminophénol, thiazolinones…), des brûlures cutanées ou encore des dérèglements hormonaux dus aux perturbateurs endocriniens (résorcinol) qui entrent dans leurs compositions. Cette technique est à éviter ; d’autant plus pendant la grossesse.

Les colorations végétales étant constituées de poudres de plantes, elles sont plus saines. Leur action est certes temporaire, mais plus douce pour les cheveux. Différentes plantes peuvent être utilisées : le henné (Lawsonia inermis), l’indigo (Indigofera Tinctoria), le brou de noix (Juglans regia), la camomille (Matricaria recutita), la garance (Rubia Tinctorum)… Les extraits végétaux (racines, fleurs, feuilles et parfois écorce) sont séchés puis broyés finement pour obtenir une poudre, que l’on mélangera à de l’eau. Cette pâte est ensuite appliquée consciencieusement sur l’ensemble de la chevelure et nécessite un temps de pause d’environ 1h30-3h00. Le rinçage se fait à l’eau et est suivi d’un shampoing doux. Une couleur au henné s’estompe naturellement en deux à trois mois. Conseil : 48h avant l’application, faites un test d’allergie dans le creux du coude pour vérifier votre tolérance à la teinture végétale choisie.

Mais attention, même avec une coloration végétale il faut être vigilant sur la composition et s’assurer de la « pureté » du produit. Le terme « végétal » n’est pas encadré. Certaines marquent jouent sur la confusion et leurs produits peuvent contenir les substances toxiques mentionnées plus haut. Pour vous aider, recherchez bien sur les emballages la présence des labels officiels : Ecocert, Cosmébio, BDIH…

FOCUS : vous êtes enceinte et travaillez dans un salon de coiffure ? N’hésitez pas à en parler à la médecine du travail car vous pouvez bénéficier de certains aménagements de votre poste. Plus d’infos : https://www.inrs.fr/metiers/commerce-service/coiffure/coiffure-solutions

Publié le 29.07.2021

Publié dans : FAQ

J’ai entendu dire qu’il fallait laver les vêtements neufs avant de les porter, pourquoi ?

Chaque année, un Français achète en moyenne 9 kg de vêtements. Ce chiffre est croissant car les enseignes de « fast fashion » proposent jusqu’à une vingtaine de collections différentes par an selon les marques. Les prix sont attractifs mais la qualité n’est pas au rendez-vous. Les conditions sociales et environnementales de fabrication sont souvent catastrophiques. La mode pour les plus petits n’est pas épargnée.

Cette industrie est l’une des plus polluantes au monde. Coton, lin, fibres alternatives… leurs cultures sont très gourmandes en eau, engrais et pesticides. Le polyester, une sorte de fil plastique, est fabriqué à partir de combustibles fossiles et non biodégradables. Lors du lavage en machine, des microparticules plastiques sont relarguées dans les milieux aquatiques.

Pour colorer les vêtements, plus de 1 900 produits chimiques sont utilisés par l’industrie de la mode (filature, tissage, teinture, brillance…) dont 165 classés par l’Union européenne comme dangereux pour la santé ou l’environnement. Dans les pays en développement où sont fabriqués bon nombre des vêtements occidentaux, la législation est souvent mal appliquée ou absente et les eaux usées sont rejetées sans filtre vers les cours d’eau naturels.

Parfois les industriels incorporent dans les tissus des traitement spécifiques pour leur conférer des propriétés anti-bactériennes, anti-odeurs, infroissables… Il s’agit de substances problématiques comme par exemple des nanoparticules d’argent ou des perfluorés.

Comble de tout cela, plus de 30 % de nos vêtements ne sont pas portés depuis au moins un an. Quand on s’en débarrasse plus de la moitié ne sont pas recyclés et finissent en déchets.

Voici quelques conseils pour faire attention à sa santé et à la planète :
– Se questionner avant d’acheter : simple envie ou réel besoin ?
Impératif : toujours laver les vêtements neufs avant de les porter ;
– Évitez les motifs et imprimés en plastique : ils peuvent contenir des phtalates ;
– Faites attention aux allégations anti-bactériennes, anti-odeurs, infroissables ;
– Pour les plus petits privilégiez le coton, bio de préférence ;
– Pensez aux vêtements d’occasion car les substances néfastes seront beaucoup moins présentes que dans des habits neufs.
– Recherchez certains labels, notamment pour les habits en contact direct avec la peau (bodys, sous-vêtements, collants…) : comme Oeko-Tex®, Nordic Ecolabel®, ou encore Ecolabel Européen.

Mis en ligne le 29.07.2021

Publié dans : FAQ

26 Juin 2020 : Webinaire 10 conseils pour les « 1000 premiers jours » réussis

La période des 1000 jours, qui débute lors de la conception de l’enfant et se poursuit jusqu’à ses deux ans, est déterminante. Elle influence son développement et, par conséquent, sa santé de futur adulte. Il est donc particulièrement important de guider les futurs et nouveaux parents pendant cette période. La clé est d’impulser chez eux des habitudes de vie et de consommation pour maintenir des environnements favorables au développement harmonieux du fœtus et du nouveau-né.

Découvrez lors de cette conférence comment limiter l’exposition des femmes enceintes et des jeunes enfants aux polluants environnementaux.

Intervenants :

Olivier Bugnard est sage-femme et échographiste. Depuis 2019, il est également chargé de projets pour l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique sur le projet
« Femmes Enceintes Environnement et Santé » dans les Hauts-de-France. Ce projet a pour objectif de former les professionnels sur la santé des femmes enceintes et des nourrissons.

Pierre-Yves Cardon est docteur en écotoxicologie et chargé de projets à l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique Grand-Est. Il travaille depuis 2019 sur le projet Femmes Enceintes Environnement et Santé.