Ateliers « Grandir au naturel » | Villers-Lès-Nancy

Ces ateliers à destination des femmes enceintes et jeunes parents visent à informer les participants des polluants du quotidien présents dans les produits cosmétiques... Il s'agit de sensibiliser et de donner des alternatives aux parents afin de préserver l'enfant à venir et lors de ses premières années, période de vulnérabilité importante aux substances chimiques et aux perturbateurs endocriniens.

Que penser des vêtements anti-UV et comment les choisir ?

La dangerosité des rayons du soleil est bien connue et en particulier concernant les enfants. En effet le mélanome (l’un des cancers de la peau les plus dangereux) résulte d’une exposition trop importante au soleil, notamment dès l’enfance. Il existe une corrélation entre la fréquence et la sévérité des coups de soleil reçus dans l’enfance et le risque de mélanome.

Santé publique France recommande ainsi de :

  • Préférer rester à l’ombre, en particulier entre 12h et 16h en France métropolitaine et 11h et 15h dans les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer) dès que l’indice UV est supérieur à 3.
  • Porter :
    • des vêtements couvrants (tee-shirt ou chemise avec des manches et un bas arrivant en dessous du genou au moins),
    • un chapeau à large rebord,
    • des lunettes de soleil avec filtre anti UV
  • Pour les parties découvertes, ou s’il n’est pas possible de rester à l’ombre, appliquer généreusement de la crème solaire.
  • Ne jamais exposer un bébé de moins de 1 an au soleil.
  • Etre vigilant à l’exposition au soleil pendant la grossesse, qui peut provoquer une hyperpigmentation de la peau (le « masque de grossesse » ou une ligne brune sur le ventre).

Retrouvez le détail de toutes les recommandations sur les liens suivants :

https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2020/les-risques-de-l-ete-quelques-precautions-a-prendre

https://www.1000-premiers-jours.fr/fr/proteger-bebe-de-lexposition-au-soleilcautions-a-prendre

 

Dans ce cadre, que penser des vêtements anti-UV ?

Ce sont des vêtements fabriqués dans des textiles qui respectent les normes européennes de protection solaire.

Le caractère anti-UV d’un vêtement résulte de plusieurs facteurs : la construction dense avec un tissage serré du textile, la composition des fils (le polyester est plus efficace que le coton), le poids du tissu (un tissu lourd et épais protège mieux), sa couleur (les couleurs foncées ou vives bloquent mieux les rayons UV) ou encore l’ajout d’un additif pour augmenter son efficacité.

Plusieurs processus existent pour conférer à un textile une protection anti-UV : la conception d’un maillage très serré, l’imprégnation du tissu par un filtre anti-UV ou encore l’ajout de particules de céramiques ou de dioxyde de titane à la fibre textile.

Les vêtements anti-UV doivent répondre à des normes d’efficacité. L’UPF (Ultra Violet Protection Factor) doit être indiqué sur le vêtement, il s’agit du niveau de protection du textile et plus exactement la proportion des UV bloqués.

Par exemple, pour l’UPF 50+ :  le textile bloque au minimum 95 % des UVA et 98 % des UVB  

Plusieurs normes d’efficacité existent. Parmi elles, UV-Standard 801 certifie les qualités anti-UV des produits textiles en conditions d’utilisation intensives « réelles » (produits lavés, humidifiés et étirés). Cette norme semble ainsi être la plus favorable aux utilisateurs.

En effet, plus un tissu est mouillé, distendu ou vieilli, plus sa protection contre les rayons UV sera diminuée.

En conclusion, les mesures classiques de protection du soleil citées plus haut restent les plus importantes à appliquer. Les vêtements anti-UV peuvent être utiles en apportant une protection supplémentaire. Pour cela, vérifiez qu’ils assurent au minimum une protection UPF50 + (dans l’idéal certifié par UV-Standard 801). Privilégiez des vêtements anti-UV dont l’efficacité est garantie grâce à un tissage serré, sans traitement chimique. Le label de qualité Oeko-tex peut être un « plus ».

Il est nécessaire de renouveler régulièrement les vêtements anti-UV car leur efficacité peut diminuer lorsqu’ils sont vieillis ou distendus.

Si vous préférez vous en tenir aux vêtements classiques, tournez-vous vers un vêtement foncé, au tissage serré, en polyester plutôt qu’en coton, et non distendu (plutôt ample). En effet, l’UPF d’un T-shirt blanc en coton est compris entre 4 et 15 alors qu’un T-shirt noir neuf peut atteindre 50.

Dans tous les cas, veillez à ce que les enfants de moins de 1 an ne soient jamais exposés au soleil.

 

Mis à jour en février 2023

Publié dans : FAQ

Webinaire : Prévenir les expositions aux polluants environnementaux pendant la période périnatale

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, la Mutualité Française Auvergne-Rhône-Alpes et l’APPA, en partenariat avec les réseaux de périnatalité de la région Auvergne-Rhône-Alpes, organisent un webinaire à destination des professionnels de santé de la région pour leur présenter le projet FEES ainsi qu’une sensibilisation sur la thématique « santé environnementale et périnatalité ». Ce webinaire sera ainsi l’occasion de détailler les « 10 conseils à transmettre pour limiter l’exposition des femmes enceintes et des nourrissons aux polluants environnementaux ».

Substances perfluoroalkylées et air intérieur

Une étude américaine, publiée dans la revue Environmental Science & Technology Letters, s’intéresse aux composés perfluoroalkylés (PFAS) pouvant être présents dans l’air intérieur. Ces substances sont utilisées principalement pour leur propriétés anti-adhésives, anti-tâches et imperméables. On en retrouve donc potentiellement dans une large gamme de produits : textiles, emballages, revêtements, ustensiles, cosmétiques, produits ménagers, etc.
Les PFAS sont impliqués dans la survenue de cancers, des maladies thyroïdiennes, des maladies auto-immunes, des lésions hépatiques, de l’obésité ou encore des problèmes de fertilité. Ils sont qualifiés de « produits chimiques éternels » (forever chemical) en raison de leur caractère persistant dans l’environnement et le corps : ces substances s’accumulent et ne se décomposent pas naturellement. La voie d’exposition aux PFAS la plus commune est l’ingestion. Les auteurs ont exploré avec cette étude l’exposition par inhalation.

Cette voie d’exposition a été évaluée via la mise en place de mesures de PFAS dans l’air intérieur dans différents types de bâtiments/espaces clos : écoles, boutiques de vêtements, bureaux, laboratoires et salles universitaires ou encore ascenseurs. Les résultats sont révelateurs concernant les mesures en écoles maternelles : les moquettes des salles de classe ainsi que la poussière sont sources importantes de PFAS, notamment les volatils (alcools fluorotélomères). Certains composés comme le 8:2 FTOH, en principe interdits depuis plusieurs années, ont également été retrouvés lors des mesures. Cette présence s’explique soit par la mauvaise volonté des industriels soit par l’importation de produits de pays où ces interdictions n’existent pas. Le caractère persistant de ces substances est aussi une des explications possibles à cette présence :  ils ont peut-être été utilisés (et/ou sont présents dans les matériaux) depuis longtemps et restent détectables.

Les auteurs concluent en demandant aux industriels et pouvoirs publics de faire le nécessaire pour interdire l’usage de ces composés afin de pour réduire au maximum l’exposition aux PFAS .

Références : Morales-McDevitt M., Becanova J., Blum A., et al., 2021 : The Air That We Breathe: Neutral and Volatile PFAS in Indoor Air [En ligne] Environmental Science & Technology Letters
https://doi.org/10.1021/acs.estlett.1c00481

Perturbateurs endocriniens : obligation d’information dès 2022

Un décret paru le 23 août 2021 dans le Journal Officiel oblige les industriels à informer les consommateurs sur la présence de perturbateurs endocriniens dans leurs produits.

Cette obligation entrera en vigueur dès le 1er janvier 2022. Le décret indique que les produits concernés sont les denrées alimentaires, les produits biocides, les produits phytopharmaceutiques, les cosmétiques, les jouets et les dispositifs médicaux. Les médicaments sont exclus de cette liste.

Les substances incriminées comme étant perturbateurs endocriniens seront identifiées par un arrêté qui se conformera aux avis de l’Anses sur le sujet. A partir de là les producteurs auront 6 mois après la publication de cet arrêté pour fournir les informations liées à la présence de perturbateurs endocriniens de leurs produits mis sur le marché.

Le public pourra accéder à ces informations par voie numérique. Cet accès reste encore à définir mais prendra la forme d’une application ou d’une page Internet avec interface de programmation applicative. Des associations de consommateurs déplorent cet accès à l’information strictement en ligne mais l’initiative reste néanmoins inédite en Europe. De plus, dans le cadre de la loi AGEC, des solutions de pictogrammes sur les étiquetages sont actuellement toujours à l’étude, notamment pour les produits destinés aux femmes enceintes et contenant possiblement des perturbateurs endocriniens.

Le décret est consultable à cette adresse : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043964950

Abandon officiel de l’essence plombée dans le monde

Le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) a confirmé le 30 août 2021 la fin de l’utilisation du plomb dans les carburants. Utilisé comme additif pour améliorer les performances des moteurs de véhicules, le plomb fut peu à peu abandonné à partir des années 80 en raison de conséquences sanitaires et environnementales. Le dernier pays a proposer de l’essence plombée était l’Algérie jusqu’en juillet dernier. Le PNUE rappelle ainsi que l’exposition au plomb provoque des cancers, des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux. Ce métal lourd touche aussi le développement du cerveau humain, en particulier chez les enfants : des études scientifiques suggèrent des liens entre exposition au plomb et perte de 5 à 10 points de QI. Le programme indique que selon ses estimations, l’abandon officiel de l’essence au plomb permettra d’éviter plus d’1,2 millions de décès prématurés et d’économiser près de 2450 milliards par an. Le communiqué de l’ONU est disponible à cette adresse : https://www.unep.org/fr/actualites-et-recits/communique-de-presse/lepoque-de-lessence-au-plomb-est-revolue-une-menace

Webinaire : Pourquoi et comment intégrer la santé environnementale dans votre pratique?

A l’occasion de la rentrée 2021, un webinaire dédié aux sages-femmes, médecins et autres professionnels de santé se déroulera le mardi 14 septembre 2021 de 14H30 à 16h.

Ce rendez-vous en ligne sera l’occasion non seulement d’aborder la santé environnementale en période périnatale du point de vue des ses enjeux en terme de santé publique mais aussi d’évoquer les principales réponses à apporter à nos patientes dans ce domaine

Interdiction de la mise en vente de vaisselle en bambou

Une note de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) parue en juin 2021 annonce que la vaisselle composée du mélange bambou / plastique ne peut plus être mise en vente en France. Pour le moment, aucune procédure de rappel ou de retrait n’a été lancée donc actuellement ces produits peuvent être encore achetés en magasin et sur Internet jusqu’à épuisement des stocks.

La DGCCRF propose aux fabricants de déposer un dossier de commercialisation à destination de l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) pour faire valider une nouvelle mise sur le marché. Au niveau européen, un règlement datant de 2011 liste les substances que les industriels sont autorisés à ajouter au matières plastiques et le bambou n’y figure pas.

Le risque sanitaire évoqué par la DGCCRF lié à l’utilisation de ces produits n’est pas expliqué précisément mais se base sur plusieurs études et avis. Ainsi l’agence sanitaire allemande a démontré dernièrement dans un rapport que certaines substances comme le formaldehyde ou la mélamine pouvaient migrer vers les aliments lors de fortes températures. Ces substances potentiellement à risque pour la santé proviennent du liant pour le plastique et la poudre/fibres de bambou. Une note de la Commission européenne indique aussi que 10% des signalements liés à ces produits et effectués dans le cadre du Système d’alertes rapides pour les produits alimentaires indiquaient un dépassement d’un facteur de plus de 10 de la limite des migrations de formaldéhyde vers l’aliment. Enfin d’autres études indiquent que l’utilisation de matières de bambou déstabilise le matériau plastique et provoque ainsi des migrations plus importantes de substances à risques que dans le cas des produits en plastique conventionnel.

Dans le numéro de septembre 2021 de son magazine, l’association Que Choisir recommande aux possesseurs de ce type de vaisselle de ne l’utiliser qu’avec des denrées froides afin de réduire tout risque de migration.

La note d’information relative aux matériaux et objets destinés au contact des denrées alimentaires en plastique et bambou est consultable à cette adresse : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/note-dinformation-relative-aux-materiaux-et-objets-destines-au-contact-des-denrees

Transmission des messages de prévention en santé environnementale

Les femmes enceintes et les nourrissons font partie des catégories de personnes les plus sensibles aux conséquences de l’environnement sur la santé. Les 1000 premiers jours de l’enfant constituent en effet une période critique concernant la vulnérabilité aux polluants environnementaux. Tout comme leurs sources, ces polluants sont multiples et l’accès à la bonne information et aux bons gestes de prévention n’est pas toujours aisé. La transmission des informations par les professionnels de santé vers les patients est une étape cruciale qui peut dépendre du contexte et des individus.

Céline Carlier s’est intéressée à ce sujet dans le cadre de son mémoire de fin d’études au sein de l’Ecole de Sages-femmes de Lille : La transmission des messages de prévention en santé environnementale par les sages-femmes libérales lors de la période anténatale. Afin d’obtenir une étude qualitative, la méthodologie de ce mémoire s’est basée sur une enquête par entretiens semi-directifs auprès de 21 sages-femmes exerçant dans les Hauts-de-France.

Les résultats de ces entretiens indiquent que le prévention en santé-environnement est abordée par la très grande majorité des sages-femmes avec leurs patientes. En termes de temps passé, les discussions entre patientes et professionnels sur cette prévention totalisent en moyenne moins d’une heure sur la période du suivi de grossesse. Ces discussions sont généralement spontanées mais peuvent se heurter à certaines barrières. Chez les patientes, certains facteurs socio-économiques ou un manque d’intérêt pour le sujet peuvent ainsi apporter des difficultés dans la transmission. Du côté des sages-femmes, des solutions pourraient permettre de pallier cette situation mais elles dépendent souvent des politiques de santé. Les formations en santé environnementale comme celle du projet FEES constituent aussi une clé pour faciliter la transmission de conseils. Les sages-femmes ont ainsi indiqué que ce type de formation répondaient à ce besoin de renforcer leur expertise et de conseiller efficacement. Ce mémoire conclut en posant la question de la sensibilisation des patientes issues de milieux défavorisés et des moyens possibles pour ne pas les écarter des conseils de prévention.

Références : Carlier C., 2021 : La transmission des messages de prévention en santé environnementale par les sages-femmes libérales lors de la période anténatale, Ecole de Sages-femmes du CHU de Lille, mémoire de fin d’études
http://cosf59.fr/wp-content/uploads/2021/06/Memoire-Celine-CARLIER-La-transmission-des-messages-de-prevention-en-sante-environnementale-par-les-SF-liberales-lors-de-la-periode-antenatale.pdf

Nanoparticules de dioxyde de titane: le E171 traverse la barrière placentaire

Dans cette étude, plusieurs institutions se sont intéressées à l’exposition fœtale au dioxyde de titane sous forme de nanoparticules. Sous cette forme, le dioxyde de titane est utilisé pour ses propriétés opacifiantes et colorantes dans l’alimentation, les cosmétiques ainsi que les médicaments.

Les résultats montrent que:

  • Le E171 passe le placenta : dosage dans 22 placentas de mères volontaires → le dioxyde de titane s’accumule dans le placenta majoritairement sous forme de nanoparticules. Afin de déterminer si l’alimentation pouvait être une source de contamination, les chercheurs ont perfusé le côté maternel des placentas avec du E171 pour ensuite observer le côté foetal, afin de voir si le E171 s’y retrouvait. Résultat : des nanoparticules de dioxyde de titane de l’additif E171 passent du compartiment maternel au compartiment fœtal.
  • Le nouveau-né est exposé in utero au dioxyde de titane : Le dioxyde de titane a été dosé également dans le méconium, excellent témoin de l’exposition aux substances chimiques pendant la grossesse. Résultat : des nanoparticules de dioxyde de titane sont retrouvées dans le méconium, signe que l’organisme fœtal a été exposé à cette substance.

Cette étude du CNRS confirme pour la première fois chez l’homme des résultats que l’on avait observé auparavant chez l’animal.
D’autres travaux sur le sujet sont à prévoir pour confirmer ces conclusions. Néanmoins les auteurs de l’article indiquent qu’une évaluation des risques concernant l’exposition chronique de l’E171 durant la grossesse est nécessaire afin d’aider les autorités publiques à statuer sur l’utilisation de cet additif et pour fournir des recommandations.

Retrouvez le communiqué de presse : https://www.cnrs.fr/sites/default/files/press_info/2020-10/CP_Houdeau_E171%20placenta_vf.pdf

Références de l’étude : Guillard A., Gaultier E., C. Cartier, et al., 2021 : Basal Ti level in the human placenta and meconium and evidence of a materno-foetal transfer of food-grade TiO2 nanoparticles in an ex vivo placental perfusion model [En ligne] Particle and Fibre Toxicology
https://doi.org/10.1186/s12989-020-00381-z