Faut-il se méfier des diffuseurs à phéromones pour chats?

Nos amis les chats peuvent parfois être stressés lors d’un voyage, ou être agressifs à l’arrivée d’un nouveau venu dans le foyer. L’une des solutions proposées par les vétérinaires consiste en l’utilisation de diffuseurs de phéromones au domicile.

Mais cela est-il sans danger pour nous, êtres humains ?

Inodores et imperceptibles par l’homme, les phéromones sont des sécrétions de substances chimiques naturelles sous forme d’odeurs que les chats captent et envoient pour communiquer. Elles leur permettent notamment de s’apaiser, de communiquer, de se socialiser et de marquer leur territoire.

Lorsqu’un chat ne sécrète pas assez de phéromones naturelles pour se rassurer ou pour faire face à un changement d’environnement, il peut être recommandé d’avoir recours à des phéromones de synthèse. Ces substances ont été développées par des laboratoires pour aider les chats à apaiser leur stress, leur agitation, leur agressivité et leurs troubles en cas de changement ou d’événement perturbant. Les phéromones de remplacement qui ont été synthétisées et les plus utilisées sont les phéromones apaisantes telles que F3 et F4. Elles peuvent être utilisées par diffuseur, vaporisateur ou spray.

Les diffuseurs de phéromones pour chats sont souvent utilisés 1 mois minimum mais, en cas d’utilisation permanente, cela expose de façon chronique les habitants du domicile. Les produits proposés contiennent des phéromones de synthèse et des solvants.

Concernant les phéromones de synthèse en elles-mêmes, à l’heure actuelle : aucune étude ne s’est intéressée au risque sanitaire de l’exposition à ces molécules, que ce soit pour la santé humaine ou animale ; il n’y a donc pas de danger connu.

Concernant les solvants, il peut s’agir de substances reconnues comme Cancérigène, Mutagène, Reprotoxique (CMR). Il convient donc de toujours bien lire l’étiquette, notamment les conditions d’utilisation, et d’être attentif aux pictogrammes de dangers et aux mentions d’avertissement.

Prudence également, car certains diffuseurs, sprays ou vaporisateurs peuvent contenir (avec ou sans phéromones de synthèses) des huiles essentielles pour leur vertus apaisantes. L’Anses a très récemment publié un article précisant que  » Les huiles essentielles sont déconseillées aux enfants et aux femmes enceintes en raison notamment de la présence de substances neurotoxiques ou toxiques pour le fœtus ou l’embryon », nous rappelons également les recommandations du Conseil National des Sages-Femmes qui préconisent d’éviter l’utilisation des huiles essentielles chez la femme enceinte.

Pour limiter l’exposition à ces différents composants, des substitutions naturelles existent comme l’herbe à chat, la cataire, les pousses de graminées, la valériane officinale et la germandrée des chats.

Pour résumer, voici les conseils pour habitations occupées par des femmes enceintes, allaitantes et des jeunes enfants :

  • Demander conseil à un vétérinaire avant utilisation,
  • Privilégier l’utilisation de produits à usage occasionnel (type spray pour une exposition plus courte),
  • Pour tout produit, respecter les recommandations d’utilisation (surtout lorsque le produit est sous forme de diffuseur),
  • Privilégier l’utilisation de produits à base de substances naturelles, type herbe à chat (mais sans huiles essentielles).

Enfin, on rappelle le conseil principal concernant la qualité de l’air intérieur :

  • Aérer le logement 2fois / jour 10 minutes.

Sources :

  • https://www.irsea-institute.com/les-pheromones/
  • Institut de recherche privé dédié à l’étude du comportement des animaux et de l’homme, de leurs interactions et tout spécialement de leur communication chimique
  • https://www.med-vet.fr/hygiene-feliway-optimum-p1488
  • Le Med’Vet, recueil des médicaments vétérinaires
  • INRS
  • ECHA
  • Chevalier A-J. Marquages et facteurs environnementaux chez le chat domestique. 2016
  • Faure C. Le comportement du chat et la relation homme-chat : étude après enquête auprès de 471 propriétaires. 2007

Publié en décembre 2024

Les microplastiques : qu’est-ce que c’est ?

Les microplastiques (MP) sont des plastiques dont la taille est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petits que l’épaisseur d’un cheveu. Comme beaucoup de polluants ils sont ubiquitaires. Ils sont retrouvés partout dans l’environnement : l’air, les habitations, les cours d’eau, les sols mais aussi les océans. L’ensemble des espèces vivantes, des plus petites comme le zooplancton, aux plus grandes comme les baleines; peuvent les ingérer. (Anses, 2020)

On les retrouve donc dans l’environnement, mais d’où viennent-ils ?

  • Microplastiques primaires : ils sont fabriqués volontairement sous forme de microparticules (ex microbilles de plastiques). Ils peuvent être utilisés par exemple dans des détergents, certains engrais, des produits d’entretien et certains cosmétiques (comme agent de texture, parfum ou colorant). Ils représentent 15 à 31 % des MP retrouvés dans l’océan. Le 25 septembre 2023, La Commission Européenne a fixé des mesures d’interdiction de mise sur le marché pour certains produits. Les paillettes libres et les cosmétiques contenant des microbilles exfoliantes sont désormais interdits. Progressivement, ces interdictions concerneront les détergents ou encore d’autres produits cosmétiques. (Une interdiction existait déjà en France depuis 2018 concernant les microbilles dans tous les « produits cosmétiques rincés à usage d’exfoliation ou de nettoyage ».)
  • Produits issus de la dégradation des microplastiques : UV, vagues, abrasion, frottements… Ils représentent 69 à 81 % des MP retrouvés dans l’océan. Cette problématique est amplifiée car la dégradation est continue jusqu’au nanoplastique.

Ils se retrouvent dans la nature, mais sommes-nous exposé.e.s ?

Oui, selon une méta-analyse effectuée par WWF nous ingérerions 5g de microplastiques par semaine, l’équivalent d’une carte de crédit (Toutefois, cette quantité ingérée est toujours débattue entre les études).

L’eau potable, les fruits de mer, la bière et le sel représentent les sources principales d’exposition par ingestion. De plus, selon la même méta-analyse, nous sommes aussi exposés aux microplastiques par inhalation. Enfin, des études semblent également observer des expositions par voie cutanée.

Ces micro- et nanoplastiques auraient la capacité de traverser les barrières biologiques, de passer dans le sang et d’atteindre d’autres organes. De plus, ils pourraient s’accumuler dans l’organisme. Par exemple, des microplastiques ont été détectés dans le sperme, le placenta, le méconium et le lait maternel.

Qu’en est-il des nourrissons ?

Les bébés et enfants peuvent être exposés par inhalation (dont l’air intérieur et les poussières) et par ingestion (aliments, poussières, boissons, etc.). De plus, des questions se posent concernant les expositions par voie cutanée.

L’une des sources majeures d’exposition par ingestion pour les bébés sont les biberons en plastique. Il est donc possible de limiter l’exposition. En effet les microplastiques se libèrent proportionnellement à la température à laquelle on chauffe le plastique (de la même manière que les additifs des plastiques, type phtalates).

Quels sont les effets sur la santé de l’exposition aux microplastiques ?

En l’état actuel, aucune étude n’a encore pu montrer avec certitude un effet sur la santé humaine de ces expositions aux microplastiques. Toutefois, de plus en plus d’études toxicologiques portent sur les expositions aux microplastiques et leurs impacts potentiels. Des études chez l’animal ont notamment observé des phénomènes d’inflammation et de stress oxydatif.

Chez l’Homme, une première étude épidémiologique a observé des corrélations significatives entre l’abondance de microplastiques dans le placenta et des diminutions du poids de naissance, de la taille, de la circonférence de la tête et du score Apgar à 1min.

Ces premiers résultats nécessitent d’être confirmés par davantage de travaux. Des études épidémiologiques (comme le projet AURORA visant à étudier l’exposition aux micro- et nanoplastiques ainsi que leurs effets biologiques et sanitaires pendant la grossesse et au début de la vie) sont en cours.

A cette exposition aux plastiques s’ajoute l’exposition à leurs additifs qui entraînent des problèmes de santé prouvés (ex : BPA, voire BPS, phtalates, etc…) ; ainsi qu’un risque de contamination biologique. En effet, les bactéries ont la capacité de se fixer à la surface des plastiques.

Quels conseils peut-on donner aux patientes ?

Utiliser de préférence des biberons en verre ou en inox (voir aussi : https://www.projetfees.fr/que-penser-des-biberons-en-inox/)

En cas d’utilisation de biberons en plastique (anti-coliques, etc. ) :

  • Chauffer la préparation dans un récipient en verre puis la verser dans le biberon.
  • Ne pas secouer le biberon (sous l’effet mécanique des microplastiques se libèrent).

Comme l’inhalation est également une voie importante d’exposition aux microplastiques, on conseillera également de :

  • Aérer 2x 10 minutes par jour,
  • Dépoussiérer (par exemple avec un chiffon microfibre pour attraper la poussière),
  • Éviter les sprays/aérosols pour les produits d’entretien et les cosmétiques (car ces derniers pourraient contenir des microplastiques).

Pour en savoir plus sur l’exposition des femmes enceintes, lisez notre article d’actualité en santé-environnement https://www.projetfees.fr/presence-de-microplastiques-dans-des-placentas-de-femmes-enceintes

Sources :

https://www.anses.fr/fr/content/les-microplastiques-un-risque-pour-lenvironnement-et-la-sante

https://www.europarl.europa.eu/topics/en/article/20181116STO19217/microplastics-sources-effects-and-solutions

https://single-market-economy.ec.europa.eu/publications/commission-regulation-eu-amending-reach-regulation-regards-synthetic-polymer-microparticles_en?prefLang=fr

https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/certains-produits-contenant-des-microplastiques-interdits-a-la-vente

Sangkham S et al. A review on microplastics and nanoplastics in the environment: Their occurrence, exposure routes, toxic studies, and potential effects on human health. 2022

Zuri G et al. Human biomonitoring of microplastics and health implications: A review. 2023

Zhao Q et al. Detection and characterization of microplastics in the human testis and semen. 2023

Sripada K et al. A Children’s Health Perspective on Nano- and Microplastics. 2022.

Amereh F et al. Placental plastics in young women from general population correlate with reduced foetal growth in IUGR pregnancies. 2022

Durkin AM et al. Investigating Exposure and Hazards of Micro- and Nanoplastics During Pregnancy and Early Life (AURORA Project): Protocol for an Interdisciplinary Study. 2024

Publié en décembre 2024

Publié dans : FAQ

Conférence Grand Public le 18 décembre : Sea, Crème and Sun; décrypter les étiquettes pour protéger la vie marine.

La fondation Evertéa propose ce mercredi 18 décembre à la Médiathèque Latour-Maubourg à Valence, une conférence  gratuite (inscription obligatoire) autour des crèmes solaires. Les enjeux environnementaux pour les écosystèmes aquatiques des crèmes solaires et de certains filtres UV seront présentés, ainsi que des conseils pour choisir au mieux sa protection solaire, bénéfique pour la santé humaine et respectant l’environnement.

Plus d’informations et inscription en suivant ce lien : https://fcsrovaltain.placeminute.com/event/conference/conference-sea-creme-and-sun-decrypter-les-etiquettes-pour-proteger-la-vie-marine,44331.html?_locale=fr

Bannière pour le poster scientifique FEES - Evaluation nationale FEES

Le poster sur les résultats de l’évaluation FEES

Que retiennent les professionnels de leur formation FEES ?
Transmettent-ils des conseils à leurs patientes ? Ont-ils utilisé les outils FEES ?

C’est à ces questions que l’évaluation des formations Femmes Enceintes Environnement et Santé (FEES) menée par l’APPA en fin d’année 2023 a cherché à répondre. Plus de 300 professionnels de santé formés (sages-femmes, puéricultrices, auxiliaires de puériculture, médecins…) ont répondu à un questionnaire détaillé sur les conseils retenus, la fréquence de transmission de ces conseils aux patientes, les circonstances de sensibilisation ou encore les freins et leviers rencontrés.

Quelques chiffres clés :

  • 100 % des répondants transmettent des conseils « santé environnement » à leurs patientes depuis la formation, cela de manière systématique pour 33% d’entre eux
  • 28 % des répondants ont mis en place des ateliers « santé environnement » à destination des futurs et jeunes parents
  • 29% ont affiché ou diffusé de la documentation FEES dans leur service
  • 41% de professionnels rapportent des changements dans les services à la suite de la formation (aération, changements de produits d’entretien…)

Le conseil le plus transmis ? Préférer l’utilisation de l’eau et du savon pour le change du nourrisson !

Si le manque de temps dédié à la sensibilisation ressort comme le principal frein à la transmission de conseils, la mise à disposition des outils FEES et la synergie entre professionnels formés ressortent comme des leviers majeurs.

12 décembre | Conférence sur l’usage des écrans par les enfants de 0 à 6 ans

La Mutualité Française Occitanie, la ville de Montpellier et le Service Territorial de Protection Maternelle et Infantile du Département de l’Hérault (STPMI), invitent les professionnels de la petite enfance et les parents à participer à une conférence sur l’usage des écrans par les enfants de 0 à 6 ans.

Au Programme :

  • L’impact d’une surexposition des écrans sur la santé des enfants (sommeil, alimentation, apprentissages…) ;
  • Les recommandations pour soutenir les parents et les bonnes pratiques d’utilisation des écrans : Où ? Quand ? Avec qui ? À quel âge ?
  • Comment remplacer les écrans dans le quotidien ?
  • Présentation du STPMI, des missions et des actions de prévention en matière d’exposition des enfants aux écrans et des possibilités d’alternatives
  • Quels sont les lieux ressources et de socialisation pour les familles et leurs enfants ?

Date : 12 décembre 2024 de 9h30 à 11h00

Lieu :  Maison pour tous Louis Feuillade 416 Le Grand Mail à Montpellier

Participation gratuite, sur inscription, nombre de places limité.

Pour plus d’informations, veuillez consulter le lien suivant :

https://occitanie.mutualite.fr/evenements/conference-les-enfants-face-aux-ecrans/