Bisphénol B : l’Anses propose une identification de la substance au niveau européen

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a délivré un avis en décembre 2020 portant sur le bisphénol B. Le bisphénol B est une substance utilisée aujourd’hui dans des pays hors Union Européenne comme additif pour des revêtements et emballages alimentaires en substitution du bisphénol A. Cependant, bien que non-utilisée ou fabriquée en Europe, des traces de cette substance sont observées chez des populations européennes.

L’avis délivré va dans le même sens que l’alerte donnée par l’agence en 2019 sur la nocivité du bisphénol B et sur ses propriétés de perturbations endocriniennes qui sont similaires voire légèrement supérieures à celles du bisphénol A. L’effet perturbateur endocrinien a été observé chez des rongeurs et rapporté in vitro sur des récepteurs humains. Il se caractérise par une augmentation de la production d’œstrogènes (hormones femelles) et par la réduction de la production quotidienne de spermatozoïdes. L’effet sur l’environnement est également préoccupant car la substance affecte différents groupes comme les poissons en altérant notamment leur reproduction.

L’Anses demande de faire identifier le bisphénol B en tant que substance extrêmement préoccupante (SVHC) afin d’être répertorié par le règlement REACh qui enregistre, évalue et autorise les substances chimiques au sein de l’Union Européenne. Cette classification permettra d’empêcher l’utilisation de cette substance au sein de l’Union Européenne et obligera les importateurs de produits en contenant de déclarer sa présence. Un dossier d’identification est actuellement en consultation publique sur le site de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA).

Références : https://www.anses.fr/fr/content/le-bisph%C3%A9nol-b-un-perturbateur-endocrinien-pour-l%E2%80%99homme-et-l%E2%80%99environnement

L’ANSES demande la reconnaissance du résorcinol comme substance extrêmement préoccupante

Le résorcinol est une substance utilisée dans des produits variés : pneus, caoutchouc, colles, résines industrielles, mais aussi dans certains produits cosmétiques (colorations capillaires et mascaras) ainsi que dans certains produits alimentaires (par exemple les crevettes).

Dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, l’Anses a étudié un ensemble de substances susceptibles d’affecter le système endocrinien, dont le résorcinol. Les travaux de l’Anses ont permis de caractériser les effets négatifs de cette substance sur le système endocrinien et plus particulièrement sur la fonction thyroïdienne, notamment chez la femme enceinte.

Suite à son expertise, l’Agence a estimé que le résorcinol remplissait tous les critères pour être identifié en tant que perturbateur endocrinien selon les critères de l’OMS mais également selon les recommandations de 2013 de la Commission européenne. Dans ce contexte, l’Anses a déposé un dossier pour faire reconnaître le résorcinol en tant que perturbateur endocrinien par l’ECHA. Si le dossier est accepté, le résorcinol intégrera la liste des substances soumises à autorisation par le règlement REACh. La présence de résorcinol dans les produits à raison de plus de 0,1% de la composition devra alors notamment être impérativement notifiée par le producteur.

Le dossier déposé par l’Anses est en consultation publique jusqu’au 17 avril : https://echa.europa.eu/documents/10162/53d2eb0e-b0e8-fabb-b4b0-a56c246cb0a3

Consultez l’avis de l’Anses sur https://www.anses.fr/fr/system/files/REACH2018SA0110.pdf