Nanoparticules de dioxyde de titane: le E171 traverse la barrière placentaire

Dans cette étude, plusieurs institutions se sont intéressées à l’exposition fœtale au dioxyde de titane sous forme de nanoparticules. Sous cette forme, le dioxyde de titane est utilisé pour ses propriétés opacifiantes et colorantes dans l’alimentation, les cosmétiques ainsi que les médicaments.

Les résultats montrent que:

  • Le E171 passe le placenta : dosage dans 22 placentas de mères volontaires → le dioxyde de titane s’accumule dans le placenta majoritairement sous forme de nanoparticules. Afin de déterminer si l’alimentation pouvait être une source de contamination, les chercheurs ont perfusé le côté maternel des placentas avec du E171 pour ensuite observer le côté foetal, afin de voir si le E171 s’y retrouvait. Résultat : des nanoparticules de dioxyde de titane de l’additif E171 passent du compartiment maternel au compartiment fœtal.
  • Le nouveau-né est exposé in utero au dioxyde de titane : Le dioxyde de titane a été dosé également dans le méconium, excellent témoin de l’exposition aux substances chimiques pendant la grossesse. Résultat : des nanoparticules de dioxyde de titane sont retrouvées dans le méconium, signe que l’organisme fœtal a été exposé à cette substance.

Cette étude du CNRS confirme pour la première fois chez l’homme des résultats que l’on avait observé auparavant chez l’animal.
D’autres travaux sur le sujet sont à prévoir pour confirmer ces conclusions. Néanmoins les auteurs de l’article indiquent qu’une évaluation des risques concernant l’exposition chronique de l’E171 durant la grossesse est nécessaire afin d’aider les autorités publiques à statuer sur l’utilisation de cet additif et pour fournir des recommandations.

Retrouvez le communiqué de presse : https://www.cnrs.fr/sites/default/files/press_info/2020-10/CP_Houdeau_E171%20placenta_vf.pdf

Références de l’étude : Guillard A., Gaultier E., C. Cartier, et al., 2021 : Basal Ti level in the human placenta and meconium and evidence of a materno-foetal transfer of food-grade TiO2 nanoparticles in an ex vivo placental perfusion model [En ligne] Particle and Fibre Toxicology
https://doi.org/10.1186/s12989-020-00381-z

Une étude démontre que les particules présentes dans l’air peuvent passer à travers le placenta

Le passage des particules à travers le placenta était suspecté depuis déjà plusieurs années, mais jusqu’à présent aucune étude n’avait démontré le phénomène en contexte réel. Cette étude a permis de mettre en valeur la présence de carbone suie, un polluant de l’air, dans le placenta humain. Ce polluant a été détecté dans le placenta de toutes les femmes ayant fait l’objet de l’étude, y compris chez celles faiblement exposées. De plus, la teneur en carbone suie dans le placenta a été positivement associée à l’exposition de la mère au cours de la grossesse : plus cette exposition est importante, plus les concentrations de carbone suie présentes dans le placenta sont élevées. Cette étude a mis en valeur la présence de particules de carbone suie du côté du fœtus, et démontre ainsi qu’il existe un transfert des particules à travers le placenta. Cette étude démontre ainsi que le placenta ne protège pas le fœtus des particules, et que l’exposition à la pollution de l’air est très précoce. Ceci explique que les problèmes de santé liés à la pollution atmosphérique puissent se développer très tôt dans la vie.

Retrouvez l’étude (en anglais) en cliquant ici. L’article est téléchargeable gratuitement.

Références : BOVE H., BONGAERTS E., SLENDERS E. et al. Ambient black carbon particles reach fetal side of human placenta. Nature Communications, 2019, vol. 10, 7 p.