Pollution environnementale et périnatalité : un ennemi invisible

Les 7 réseaux de santé périnatale d’Ile-de-France avec la collaboration de certains réseaux transversaux (RPSOF, DAPSA et SOLIPAM) et de l’ARS IDF ont organisé une journée d’études à destination des professionnels du champ de la périnatalité. A cette occasion, ils ont dû créer un poster sur des thématiques qu’ils souhaitent mettre en avant.

Le jeudi 24 novembre 2022, le réseau Périnat IF Sud a présenté son poster « Pollution environnementale et périnatalité : un ennemi invisible ». Il a été créé par le réseau et mis en page par une graphiste, Mme Nathalie GUELTON.

Il présente quelques résultats d’un des 2 sondages adressés aux adhérents du réseau Périnat IF Sud sur leurs connaissances relatives à cette thématique, les freins et leviers et leurs besoins.

De nouvelles données sur les arômes des cigarettes électroniques.

Une étude sur l’usage de la cigarette électronique durant la grossesse est très récemment parue (Lin et al (2023). E-cigarette use during pregnancy and its association with adverse birth outcomes in the US. Preventive Medicine 2023. doi: 10.1016/j.ypmed.2022.107375).

Cette étude de cohorte prospective a eu pour point de départ un échantillon de 23000 femmes adultes âgées de 18 à 44 ans (en âge de procréer), ayant répondu à un questionnaire standardisé au cours des années 2013 à 2018 dont 597 ont effectivement été enceintes au cours de cette période.

L’objet de l’étude était de rechercher une corrélation entre la pratique du vapotage durant la grossesse et l’issue de celle-ci, en particulier concernant l’impact des arômes. Globalement, les femmes ayant vapoté avant leur grossesse ou pendant la grossesse n’ont pas davantage de complications obstétricales (avortements spontanés, placenta previa, rupture de placenta, accouchements prématurés) et pas plus souvent d’enfants hypotrophiques ou malformés par rapport aux femmes qui n’ont pas vapoté. Par contre, les auteurs ont mis en évidence un risque doublé de mort fœtale chez les mères qui avaient consommé durant leur grossesse des cigarettes électroniques mentholées.

Les résultats obtenus vont à l’encontre des études expérimentales et épidémiologiques déjà publiées sur le sujet. Les auteurs soulignent le fait que l’influence de la nicotine n’a pas été considérée et que le nombre de sujets inclus dans l’étude est faible ce qui en limite la puissance. La mise en évidence du rôle délétère de l’arôme mentholé s’appuie aussi sur un faible effectif. On rappellera toutefois que les cigarettes mentholées ont été, à l’échelon européen, proscrites à compter du mois de mai 2020 du fait qu’elles seraient plus addictives en raison de leur meilleure tolérance (moins tussigènes).

 

Retrouvez cette étude en suivant ce lien : https://doi.org/10.1016/j.ypmed.2022.107375

14 mars 2023 │ Alimentation : un enjeu santé pour maman et bébé

Journée gratuite ouverte aux professionnels de la périnatalité et de la santé ainsi qu’au grand public.
Organisée par le  Projet Fédératif Hospitalo-Universitaire (FHU) « 1000 jours pour la santé : prendre soin avant de soigner »
Avec la présence de Laurent STORME : Pédiatre, responsable du service de néonatalogie du CHU de Lille. Membre de la commission nationale des 1000 premiers jours et Coordonnateur du FHU

Voici le lien d’inscription :  

Alimentation : un enjeu santé pour maman et bébé Billets, Le mar 14 mars 2023 à 09:00 | Eventbrite

 

Retrouvez le programme ainsi que les intervenants de la journée :

Lancement du plan d’actions « PFAS » 2023-2027

 

Le 17 janvier dernier, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a lancé un plan d’actions « PFAS », dont l’objectif est de renforcer la protection des Français et de l’environnement contre les risques liés aux PFAS*.

Les différentes actions viseront ainsi à mieux connaitre ces substances, les quantifier et les mesurer ; mais également à réduire leurs émissions à la source chez les principaux émetteurs.

En effet, l’utilisation des substances per- et polyfluoroalkylées, dont les propriétés sont très diverses, est devenue extrêmement répandue. Or elles appartiennent à la catégorie des polluants éternels (ou polluants organiques persistants) et leurs impacts sur la santé humaine et celle des écosystèmes, entrainent des préoccupations grandissantes.

Des travaux menés en 2022 ont permis de définir les 6 axes d’actions de ce plan:

  • disposer de normes pour guider l’action publique ;
  • porter au niveau européen une interdiction large pour supprimer les risques liés à l’utilisation ou la mise sur le marché des PFAS ;
  • améliorer la connaissance des rejets, ainsi que l’imprégnation des milieux pour réduire l’exposition des populations ;
  • réduire les émissions des industriels de façon significative ;
  • assurer une transparence complète sur les informations disponibles ;
  • intégrer les actions sur les PFAS dans le plan micropolluants.

Vous trouverez le plan d’actions en détail en cliquant sur ce lien : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/22261_Plan-PFAS.pdf

 

* L’acronyme PFAS désigne les substances per- et polyfluoroalkylées.

 

Le sujet des PFAS vous intéresse ? Retrouvez 2 autres actualités les concernant ci-dessous :

https://www.projetfees.fr/une-etude-evalue-lexposition-aux-pfas-par-lalimentation-durant-les-premiers-mois-de-vie/

https://www.projetfees.fr/composes-perfluores-des-traces-de-pfoa-toujours-retrouvees-dans-des-poeles-et-de-nouvelles-donnes-sur-leur-impact-sanitaire/

Webinaires « Comprendre et agir en promotion de la santé » de l’Ireps Grand Est.

L’Ireps Grand Est a organisé cette fin d’année trois webinaires « Comprendre & agir en promotion de la santé ». 

Les thèmes abordés étaient :

  • Les inégalités sociales et territoriales de santé,
  • La participation,
  • La santé environnement.

Au programme : des éléments de connaissances, des outils méthodologiques et des échanges entre les personnes participantes pour amorcer, ou renforcer, l’intégration de notions phares dans les pratiques et les projets.

L’enregistrement de chacun de ces webinaires, ainsi que leurs supports de présentation, est d’ores et déjà disponible sur le site de l’Ireps Grand Est : http://ypwk.mjt.lu/nl3/3x3XYIUqD2x983ZxiHbpFA?m=AVcAAAWXymwAAciyR3oAALPptpoAABZ27U8AmOtyAAulVgBjnCgfCd4avXU7QvypUstBBXX-OgALvVg&b=375af91e&e=10ec15e6&x=tDqF-U2ig5K1Asea6uA_xfn6ie_tEpHVPcEZfQYmsIA

Retrouvez notamment le replay du webinaire « Santé environnement » en suivant ce lien : https://www.ireps-grandest.fr/index.php/l-ireps-grand-est/nos-projets/item/1600-webinaire-comprendre-agir-en-promotion-de-la-sante-la-sante-environnement-8-decembre-2022 .

Nouvelles données du programme national de biosurveillance Esteban 2014-2016.

De nouvelles données concernant l’imprégnation de la population française par certains pesticides (amitraze, fipronil, méthomyl, bromoxynil et carbendazime) ont récemment été publiées par Santé Publique France .

Ces données viennent de la cohorte Esteban avec un sous-échantillon de 1000 adultes (18-74 ans), les dosages n’ont pas pu être réalisés chez les enfants.

Les pesticides sériques analysés dans ce rapport sont issus de la priorisation débutée pour l’élaboration du programme national de biosurveillance. Dans la littérature scientifique, il y a peu de données concernant l’exposition et l’imprégnation en ces pesticides.

 

Parmi les différentes substances et métabolites recherchés, seul le bromoxynil a été quantifié chez tous les adultes. Le fipronil-sulfone, métabolite du fipronil, a également été quantifié pour plus de la moitié de la population étudiée (53,4%).

Les autres pesticides ou métabolites étaient peu ou pas quantifiés. Notons qu’ils n’étaient plus utilisés en France en usage phytopharmaceutique, en effet à cette date, parmi les substances recherchées, seuls le bromoxynil et le fipronil étaient encore autorisés pour cet usage.

Le bromoxynil est une substance active de produit phytopharmaceutique, présentant un effet herbicide. Sur le plan de la réglementation des produits
phytopharmaceutiques, au niveau de l’Union européenne, l’approbation a expiré au 31 juillet 2021.

Le fipronil est un insecticide dont l’approbation dans la réglementation des produits phytopharmaceutiques a été retirée en 2017. Aucun usage phytopharmaceutique n’est plus autorisé pour le fipronil. Il est autorisé en usage biocide dans certains produits destinés à lutter contre les fourmis, les blattes/cafards ou les termites, destinés au grand public et aux professionnels. Il n’est autorisé pour aucun autre usage biocide. En France, il est aussi présent dans certains médicaments vétérinaires (traitements antiparasitaires externes à usage topique destinés à traiter les chiens, les chats et les furets).

 

Les déterminants de l’imprégnation ont pu être recherchés pour le bromoxynil uniquement. Des associations ont été retrouvées entre l’imprégnation et l’environnement résidentiel, la saison de prélèvement sanguin et la consommation de légumes du potager (également appelée autoconsommation de légumes).

Ainsi, une tendance à l’augmentation de l’imprégnation était retrouvée pour les personnes :

  • Habitant à moins de 200m de cultures,
  • Résidant dans une ferme,
  • Habitant à moins de 200m d’une voie ferroviaire.

L’imprégnation était également plus importante chez les personnes vivant en maison individuelle, par rapport à celles vivant en appartement.

D’autre part, les adultes consommant 1fois/semaine ou plus des légumes de leur propre jardin, avaient des concentrations sériques plus élevées. Neuf adultes présentaient des niveaux supérieurs au 99è percentile de la distribution (1638ng/L, la concentration moyenne des adultes pour cette substance était de 324ng/L), parmi eux tous sauf un consommaient leurs propres légumes et 7 utilisaient des pesticides dans leur potager (7 de ces personnes vivaient également à moins de 200m d’une zone de culture).

 

Il n’y a pas de comparaison possible avec d’autres études françaises ou étrangères.

En revanche, la répétition du dosage permettra de voir si l’interdiction du bromoxynil et du fipronil en usage phytopharmaceutique, aura une incidence sur les prochains niveaux mesurés dans la population française.

 

Retrouvez plus d’informations concernant ces nouvelles données, sur le site de Santé Publique France, en suivant ce lien : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/exposition-a-des-substances-chimiques/pesticides/documents/enquetes-etudes/impregnation-de-la-population-francaise-par-l-amitraze-le-fipronil-le-methomyl-le-bromoxynil-et-la-carbendazime.-programme-national-de-biosurvei

Santé environnementale et reproductive : découvrez le centre REPROTOXIF

Constitué d’experts en santé environnementale, reproductive et en pathologie professionnelle, le Centre REPROTOXIF (basé à l’hôpital Fernand Widal) offre une prise en charge individualisée et gratuite visant à prévenir les expositions à risque pour la fertilité et la grossesse. Notre public cible concerne l’ensemble des couples franciliens ayant un projet de grossesse ainsi que toutes femmes enceintes franciliennes.

Concrètement, dans votre pratique, vous pouvez référer vos patientes vers le Centre REPROTOXIF dès que vous les rencontrez.

Une analyse rigoureuse de leurs expositions à risque dans leur environnement domestique et professionnel sera réalisée, et au besoin, une consultation environnementale leur sera proposée.

Que met-on derrière les expositions environnementales ? Sur le lieu de travail, il peut s’agir de produits chimiques dangereux, de virus, du port de charges lourdes ou encore d’un niveau de stress élevé. À la maison, nos habitudes de vie et de consommation influencent la qualité de notre environnement, certains produits du quotidien peuvent dégrader la qualité de l’air intérieur et constituent des leviers de prévention à connaître et faire connaître !

Pour en savoir plus sur le Centre, n’hésitez pas à consulter la vidéo de présentation en cliquant ici.

Bon à savoir :

Les sages-femmes du Centre proposent des consultations en santé environnementale dans trois maternités parisiennes : Necker, Tenon (service maternité et AMP), la Pitié Salpêtrière.

Des ateliers en santé environnementale seront prochainement proposés une fois par mois à la maternité de Necker et à la Pitié Salpêtrière.

CONTACT

Consultez leur site, véritable mine d’informations sur le sujet de la santé environnementale : www.reprotoxif.fr

Pour tous renseignements, distribution de flyers & dépliants pour vos cabinets/salles d’attente, contactez Flavie Cocher et Estelle Dordeins (sages-femmes) : contact@reprotoxif.fr / 01 40 05 44 94

Découvrez le nouveau DU 2022-2023 sur les 1000 premiers jours

PARCOURS DES 1000 PREMIERS JOURS : ACCOMPAGNER LA FAMILLE

L’objectif général de cette formation est d’assurer le suivi du
capital santé et du développement de l’enfant durant les 1000ers
jours
Les objectifs spécifiques sont :
• S’approprier le concept des 1000ers jours
• Approfondir ses connaissances sur le développement de
l’enfant et ses besoins en s’appuyant sur les nouvelles
recherches.
• Acquérir des connaissances théoriques et pratiques dans
le soutien à la parentalité pour renforcer le parcours des
1000ers jours
• Animer des groupes de pair aidance au sein d’une maison
des 1000ers jours.
• Travailler en mode projet au sein de son territoire pour
développer une culture de prévention au cours des 1000ers
jours.

PUBLIC VISÉ
• Professionnels de santé (Infirmières, puéricultrices,
sages-femmes, pédiatres, obstétriciens, pédopsychiatres,
psychiatres, psychologues…)
• Professionnels de la petite enfance, éducation nationale,
périscolaire, la protection de l’enfance.

Retrouvez ci-dessous le lien d’inscription ainsi que le programme du DU 

(date limite de Candidature au 1er novembre 2022)
INSCRIPTION
medecine.univ-lille.fr

Personne en charge de l’inscription :
Yamna Anjar
Mail : yamna.anjar@univ-lille.fr
03 20 62 68 12

Une étude évalue l’exposition aux PFAS par l’alimentation durant les premiers mois de vie.

Une étude, publiée en juin dernier, s’est intéressée à l’exposition du nourrisson aux PFAS par son alimentation. (Retrouvez l’étude en suivant ce lien : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S016041202200201X?dgcid=raven_sd_search_email )

Rappelons que les PFAS (poly- et perfluoroalkylés), sont des substances  chimiques synthétiques appartenant à la grande classe des polluants organiques persistants.

Elles s’accumulent donc dans l’environnement et les organismes vivants, avec de potentiels effets nuisibles.

En raison de leur caractère hydrofuge, anti-salissure et anti-graisse, elles sont utilisées entre autres dans les matériaux d’emballage alimentaire et les revêtements antiadhésifs des ustensiles de cuisson.

372 nouveau-nés à terme en bonne santé néerlandais ont été inclus dans cette étude.

Le but était d’évaluer les apports quotidiens en PFAS par l’alimentation durant les 3 premiers mois de vie.

Les taux de certains PFAS (PFOA et PFOS) ont donc été mesurés :

  • dans le lait maternel aux âges de 1 et 3 mois ,
  • dans 6 marques de lait infantile,
  • dans le plasma des enfants à 3 mois et 2 ans.

Parmi les résultats, on peut noter une baisse des taux dans le lait maternel entre 1 et 3 mois (que l’allaitement soit exclusif ou non).

Pour les enfants allaités exclusivement ou de façon mixte, un apport quotidien + élevé en PFAS a été corrélé à :

  • un âge maternel + élevé,
  • une parité inférieure,
  • le fait d’allaiter pour la 1ère fois,
  • une quantité plus faible de lait infantile ingérée.

Un apport quotidien plus élevé en PFAS à 3 mois, était quant à lui associé à des taux plasmatiques plus élevés au même âge, mais également à l’âge de 2ans.

Précisons qu’aucun PFAS n’a été détecté dans les différentes marques de lait infantile.

Les auteurs concluent qu’au regard des bénéfices reconnus de l’allaitement maternel, ces résultats appellent à effectuer des recherches supplémentaires, notamment sur l’impact plus tardif de cette exposition précoce aux PFAS.

 

Nous tenons à rappeler qu’en effet, l’allaitement maternel présente de multiples bénéfices sanitaires prouvés, et reste donc le mode d’alimentation recommandé pour les nourrissons.

 

Au sujet des PFAS, notons qu’un congrès international : « PFAS : gestion des pollutions et des risques sanitaires » se tiendra à Paris le 20 octobre 2022.

Pour plus d’information sur ce congrès, cliquez ici : https://www.webs-event.com/fr/event/PFAS 

Enquête de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes

L’Agence régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec l’Observatoire régional de la santé (ORS) et les réseaux de santé en périnatalité réalisent une enquête auprès des centres périnataux de proximité et des services de maternité et de néonatologie de la région. Cette enquête vise à identifier les pratiques et les besoins des services et des professionnels en termes de prévention de l’exposition de la femme enceinte et du jeune enfant aux substances toxiques.

Cette enquête a pour objectifs de :

  • connaître ce qui est actuellement mis en place dans les services et par les professionnels ;
  • avoir connaissance de ce que les acteurs souhaiteraient développer sur ce sujet.

Cette enquête se compose donc de 2 volets :

  • Volet 1 :  à destination des centres périnataux de proximité et des services de maternité et de néonatologie. Il vise à présenter les pratiques professionnelles en santé environnementale déployées par les services et leur application au sein de l’établissement.
  • Volet 2 : à destination de l’ensemble des professionnels concernés : médecin spécialiste en gynécologie-obstétrique, médecin spécialiste en pédiatrie, sage-femme / maïeuticien, Infirmière et/ou puéricultrice et auxiliaire de puériculture) afin de connaître les conseils de prévention données aux femmes enceintes et femmes venant d’accoucher.

Les résultats anonymisés, publiés et transmis aux établissements et aux professionnels de santé, permettront de proposer des outils adaptés aux besoins, de faciliter les échanges entre les établissements autour de leurs pratiques et d’accompagner les projets des services sur ce sujet.

Le questionnaire est accessible en ligne, jusqu’au 21 octobre 2022, pour le remplir vous pouvez suivre ce lien : https://tinyurl.com/enq-se-cpp-mater-neonat-ara (le temps de remplissage n’excède pas 5 minutes).