Impact de l’exposition prénatale à la pollution atmosphérique particulaire sur la fonction respiratoire du nouveau-né et du jeune enfant

Sachant la vulnérabilité aux aérocontaminants du fœtus et du jeune enfant, ces auteurs grenoblois ont mis sur pied, au sein de la cohorte « SEPAGES » une étude auprès de « couples » mère-enfant pour évaluer l’impact de l’exposition au potentiel oxydatif des particules atmosphériques sur la fonction respiratoire.

L’étude a porté sur 356 couples mère-enfant recrutés sur l’agglomération grenobloise de 2014 à 2017. Ces femmes ont bénéficié d’un suivi pendant leur grossesse et les nouveaux nés ont été inclus dès leur naissance. L’exposition aux particules a été évaluée par un capteur individuel de particules (MicroPEM, RTI International) fonctionnant en continu durant 7 à 8 jours consécutifs durant au moins une période de la grossesse dans un tiers des cas et durant deux périodes pour les deux autres tiers. A partir des filtres des capteurs, un dosage pondéral des PM2,5 a été effectué et le potentiel oxydatif des particules a été calculé.

La fonction respiratoire a été évaluée par des techniques non invasives et passives chez le nouveau-né à l’âge de 6 semaines puis chez l’enfant à l’âge de 3 ans. Globalement, les auteurs observent, en relation avec une augmentation de l’exposition au potentiel oxydant des PM2,5, une réduction des volumes pulmonaires dès l’âge de 6 semaines et une hétérogénéité ventilatoire. Par contre on ne trouvait pas d’association entre taux pondéral des PM2,5 et les paramètres de la fonction respiratoire.

Ces résultats illustrent l’impact des polluants de l’air sur la croissance pulmonaire in utero, par l’intermédiaire du stress oxydatif qui génère des dommages tissulaires placentaires. Plus largement, ces résultats s’intègrent dans le concept des racines pédiatriques des maladies respiratoires chroniques.

Retrouvez la publication complète : https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/EHP11155

Les nitrosamines dans les aliments : un problème de santé publique

Les nitrosamines sont des composés qui peuvent se former dans les aliments au cours de leur préparation et de leur transformation.

Ils sont présents  dans différents types de denrées alimentaires, comme des produits de charcuterie et de salaison, du poisson transformé, du cacao, de la bière et d’autres boissons alcoolisées…

Le groupe alimentaire le plus important qui contribue à l’exposition aux nitrosamines est la viande et les produits à base de viande.

L’exposition des consommateurs aux nitrosamines suscite des préoccupations en matière de santé. L’EFSA a mener un examen en évaluant les dommages potentiels causés par les nitrosamines chez les humains et chez les animaux et en évaluant l’exposition effective des consommateurs à ces substances.

Le Dr. Dieter Schrenk, président du groupe scientifique sur les contaminants dans la chaîne alimentaire, a déclaré : «Notre évaluation conclut que, pour tous les groupes d’âge de la population de l’UE, le niveau d’exposition aux nitrosamines dans les aliments constitue un problème sanitaire

L’EFSA déclare qu’actuellement, nous faisons face à des lacunes dans les connaissances disponibles sur la présence de nitrosamines dans certaines catégories d’aliments spécifiques, et équilibrer son régime alimentaire en consommant une variété d’aliments pourrait aider les consommateurs à réduire leur consommation de nitrosamines. 

L’avis de l’EFSA sera partagé avec la Commission européenne qui se penchera, avec les autorités nationales, sur les mesures de gestion des risques requises.

Retrouvez cette étude en cliquant sur ce lien :

https://www.efsa.europa.eu/fr/news/nitrosamines-food-raise-health-concern

 

 

Du 22 au 24 novembre 2023 │Congrès de la SFSE : PRESSIONS ANTHROPIQUES GLOBALES SUR LA SANTÉ HUMAINE – Enjeux et solutions de l’international au local pour la mise en œuvre du concept « Une seule santé »

Les pressions anthropiques globales ont déjà provoqué plusieurs dépassements de limites planétaires. Seules ou combinées, leurs influences sont largement négatives sur les piliers interdépendants du cadre « Une seule santé » : la santé des personnes, des animaux, des végétaux et des écosystèmes.

Pour sa 14ème éditions du congrès annuel en santé environnement, la SFSE souhaite mobiliser sur ce thème tous les secteurs, disciplines et communautés d’acteurs, de l’international au local, pour présenter et échanger des résultats scientifiques, des retours d’expériences, des programmes d’action ou politiques (publiques ou expérimentales) ayant des influences sur la santé humaine.

L’enjeu du congrès est d’étudier et promouvoir, en prenant en compte le cumul des effets des pressions globales, les possibilités de solutions régionales et locales s’appuyant sur une mobilisation sociétale.

La SFSE vous donne rendez-vous pour 3 jours de conférences : du mardi 22 au vendredi 24 novembre 2023 à Paris

Retrouvez la présentation et le programme en cliquant sur le lien ci-dessous :

https://www.sfse.org/congres/presentation/20

Ouverture des inscriptions au 15 avril

Enquête « Formation en Santé Environnement » de l’ASEF

La formation des professionnels de santé aux risques et enjeux environnementaux est une action de santé publique prioritaire.

L’association Santé Environnement France (ASEF) a souhaité faire un état des lieux des perceptions relatives à ces enjeux et des besoins des professionnels et acteurs de santé en France. L’accès à la formation professionnelle est-elle suffisante et adaptée ?
Cette enquête menée sur le deuxième trimestre 2022 auprès de professionnels de santé et d’acteurs de la santé sur toute la France, a mis en évidence le besoin grandissant de ces professionnels de se former sur ce sujet.

Voici quelques résultats de cette enquête:

– les professionnels sont inquiets face au sujet: 91 % des répondants confient qu’ils sont assez à très préoccupés par les conséquences des enjeux environnementaux locaux ou globaux sur la santé physique et/ou mentale des individus,

– l’accès à l’information est jugé insuffisant en formation initiale et continue : 75 % des professionnels ayant répondu à l’enquête estiment qu’ils ne sont pas bien formés et informés des enjeux de santé environnement et ne pas savoir maîtriser les risques en lien pour les patients.

 

Retrouvez les résultats complets de l’enquête en suivant ce lien : https://www.asef-asso.fr/actualite/enquete-formation-acteurs-sante-environnement-3-professionnels-sur-4-affirment-ne-pas-etre-assez-formes/?back=ok&filter=-1

Pollution environnementale et périnatalité : un ennemi invisible

Les 7 réseaux de santé périnatale d’Ile-de-France avec la collaboration de certains réseaux transversaux (RPSOF, DAPSA et SOLIPAM) et de l’ARS IDF ont organisé une journée d’études à destination des professionnels du champ de la périnatalité. A cette occasion, ils ont dû créer un poster sur des thématiques qu’ils souhaitent mettre en avant.

Le jeudi 24 novembre 2022, le réseau Périnat IF Sud a présenté son poster « Pollution environnementale et périnatalité : un ennemi invisible ». Il a été créé par le réseau et mis en page par une graphiste, Mme Nathalie GUELTON.

Il présente quelques résultats d’un des 2 sondages adressés aux adhérents du réseau Périnat IF Sud sur leurs connaissances relatives à cette thématique, les freins et leviers et leurs besoins.

De nouvelles données sur les arômes des cigarettes électroniques.

Une étude sur l’usage de la cigarette électronique durant la grossesse est très récemment parue (Lin et al (2023). E-cigarette use during pregnancy and its association with adverse birth outcomes in the US. Preventive Medicine 2023. doi: 10.1016/j.ypmed.2022.107375).

Cette étude de cohorte prospective a eu pour point de départ un échantillon de 23000 femmes adultes âgées de 18 à 44 ans (en âge de procréer), ayant répondu à un questionnaire standardisé au cours des années 2013 à 2018 dont 597 ont effectivement été enceintes au cours de cette période.

L’objet de l’étude était de rechercher une corrélation entre la pratique du vapotage durant la grossesse et l’issue de celle-ci, en particulier concernant l’impact des arômes. Globalement, les femmes ayant vapoté avant leur grossesse ou pendant la grossesse n’ont pas davantage de complications obstétricales (avortements spontanés, placenta previa, rupture de placenta, accouchements prématurés) et pas plus souvent d’enfants hypotrophiques ou malformés par rapport aux femmes qui n’ont pas vapoté. Par contre, les auteurs ont mis en évidence un risque doublé de mort fœtale chez les mères qui avaient consommé durant leur grossesse des cigarettes électroniques mentholées.

Les résultats obtenus vont à l’encontre des études expérimentales et épidémiologiques déjà publiées sur le sujet. Les auteurs soulignent le fait que l’influence de la nicotine n’a pas été considérée et que le nombre de sujets inclus dans l’étude est faible ce qui en limite la puissance. La mise en évidence du rôle délétère de l’arôme mentholé s’appuie aussi sur un faible effectif. On rappellera toutefois que les cigarettes mentholées ont été, à l’échelon européen, proscrites à compter du mois de mai 2020 du fait qu’elles seraient plus addictives en raison de leur meilleure tolérance (moins tussigènes).

 

Retrouvez cette étude en suivant ce lien : https://doi.org/10.1016/j.ypmed.2022.107375

14 mars 2023 │ Alimentation : un enjeu santé pour maman et bébé

Journée gratuite ouverte aux professionnels de la périnatalité et de la santé ainsi qu’au grand public.
Organisée par le  Projet Fédératif Hospitalo-Universitaire (FHU) « 1000 jours pour la santé : prendre soin avant de soigner »
Avec la présence de Laurent STORME : Pédiatre, responsable du service de néonatalogie du CHU de Lille. Membre de la commission nationale des 1000 premiers jours et Coordonnateur du FHU

Voici le lien d’inscription :  

Alimentation : un enjeu santé pour maman et bébé Billets, Le mar 14 mars 2023 à 09:00 | Eventbrite

 

Retrouvez le programme ainsi que les intervenants de la journée :

Lancement du plan d’actions « PFAS » 2023-2027

 

Le 17 janvier dernier, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a lancé un plan d’actions « PFAS », dont l’objectif est de renforcer la protection des Français et de l’environnement contre les risques liés aux PFAS*.

Les différentes actions viseront ainsi à mieux connaitre ces substances, les quantifier et les mesurer ; mais également à réduire leurs émissions à la source chez les principaux émetteurs.

En effet, l’utilisation des substances per- et polyfluoroalkylées, dont les propriétés sont très diverses, est devenue extrêmement répandue. Or elles appartiennent à la catégorie des polluants éternels (ou polluants organiques persistants) et leurs impacts sur la santé humaine et celle des écosystèmes, entrainent des préoccupations grandissantes.

Des travaux menés en 2022 ont permis de définir les 6 axes d’actions de ce plan:

  • disposer de normes pour guider l’action publique ;
  • porter au niveau européen une interdiction large pour supprimer les risques liés à l’utilisation ou la mise sur le marché des PFAS ;
  • améliorer la connaissance des rejets, ainsi que l’imprégnation des milieux pour réduire l’exposition des populations ;
  • réduire les émissions des industriels de façon significative ;
  • assurer une transparence complète sur les informations disponibles ;
  • intégrer les actions sur les PFAS dans le plan micropolluants.

Vous trouverez le plan d’actions en détail en cliquant sur ce lien : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/22261_Plan-PFAS.pdf

 

* L’acronyme PFAS désigne les substances per- et polyfluoroalkylées.

 

Le sujet des PFAS vous intéresse ? Retrouvez 2 autres actualités les concernant ci-dessous :

https://www.projetfees.fr/une-etude-evalue-lexposition-aux-pfas-par-lalimentation-durant-les-premiers-mois-de-vie/

https://www.projetfees.fr/composes-perfluores-des-traces-de-pfoa-toujours-retrouvees-dans-des-poeles-et-de-nouvelles-donnes-sur-leur-impact-sanitaire/

Webinaires « Comprendre et agir en promotion de la santé » de l’Ireps Grand Est.

L’Ireps Grand Est a organisé cette fin d’année trois webinaires « Comprendre & agir en promotion de la santé ». 

Les thèmes abordés étaient :

  • Les inégalités sociales et territoriales de santé,
  • La participation,
  • La santé environnement.

Au programme : des éléments de connaissances, des outils méthodologiques et des échanges entre les personnes participantes pour amorcer, ou renforcer, l’intégration de notions phares dans les pratiques et les projets.

L’enregistrement de chacun de ces webinaires, ainsi que leurs supports de présentation, est d’ores et déjà disponible sur le site de l’Ireps Grand Est : http://ypwk.mjt.lu/nl3/3x3XYIUqD2x983ZxiHbpFA?m=AVcAAAWXymwAAciyR3oAALPptpoAABZ27U8AmOtyAAulVgBjnCgfCd4avXU7QvypUstBBXX-OgALvVg&b=375af91e&e=10ec15e6&x=tDqF-U2ig5K1Asea6uA_xfn6ie_tEpHVPcEZfQYmsIA

Retrouvez notamment le replay du webinaire « Santé environnement » en suivant ce lien : https://www.ireps-grandest.fr/index.php/l-ireps-grand-est/nos-projets/item/1600-webinaire-comprendre-agir-en-promotion-de-la-sante-la-sante-environnement-8-decembre-2022 .

Nouvelles données du programme national de biosurveillance Esteban 2014-2016.

De nouvelles données concernant l’imprégnation de la population française par certains pesticides (amitraze, fipronil, méthomyl, bromoxynil et carbendazime) ont récemment été publiées par Santé Publique France .

Ces données viennent de la cohorte Esteban avec un sous-échantillon de 1000 adultes (18-74 ans), les dosages n’ont pas pu être réalisés chez les enfants.

Les pesticides sériques analysés dans ce rapport sont issus de la priorisation débutée pour l’élaboration du programme national de biosurveillance. Dans la littérature scientifique, il y a peu de données concernant l’exposition et l’imprégnation en ces pesticides.

 

Parmi les différentes substances et métabolites recherchés, seul le bromoxynil a été quantifié chez tous les adultes. Le fipronil-sulfone, métabolite du fipronil, a également été quantifié pour plus de la moitié de la population étudiée (53,4%).

Les autres pesticides ou métabolites étaient peu ou pas quantifiés. Notons qu’ils n’étaient plus utilisés en France en usage phytopharmaceutique, en effet à cette date, parmi les substances recherchées, seuls le bromoxynil et le fipronil étaient encore autorisés pour cet usage.

Le bromoxynil est une substance active de produit phytopharmaceutique, présentant un effet herbicide. Sur le plan de la réglementation des produits
phytopharmaceutiques, au niveau de l’Union européenne, l’approbation a expiré au 31 juillet 2021.

Le fipronil est un insecticide dont l’approbation dans la réglementation des produits phytopharmaceutiques a été retirée en 2017. Aucun usage phytopharmaceutique n’est plus autorisé pour le fipronil. Il est autorisé en usage biocide dans certains produits destinés à lutter contre les fourmis, les blattes/cafards ou les termites, destinés au grand public et aux professionnels. Il n’est autorisé pour aucun autre usage biocide. En France, il est aussi présent dans certains médicaments vétérinaires (traitements antiparasitaires externes à usage topique destinés à traiter les chiens, les chats et les furets).

 

Les déterminants de l’imprégnation ont pu être recherchés pour le bromoxynil uniquement. Des associations ont été retrouvées entre l’imprégnation et l’environnement résidentiel, la saison de prélèvement sanguin et la consommation de légumes du potager (également appelée autoconsommation de légumes).

Ainsi, une tendance à l’augmentation de l’imprégnation était retrouvée pour les personnes :

  • Habitant à moins de 200m de cultures,
  • Résidant dans une ferme,
  • Habitant à moins de 200m d’une voie ferroviaire.

L’imprégnation était également plus importante chez les personnes vivant en maison individuelle, par rapport à celles vivant en appartement.

D’autre part, les adultes consommant 1fois/semaine ou plus des légumes de leur propre jardin, avaient des concentrations sériques plus élevées. Neuf adultes présentaient des niveaux supérieurs au 99è percentile de la distribution (1638ng/L, la concentration moyenne des adultes pour cette substance était de 324ng/L), parmi eux tous sauf un consommaient leurs propres légumes et 7 utilisaient des pesticides dans leur potager (7 de ces personnes vivaient également à moins de 200m d’une zone de culture).

 

Il n’y a pas de comparaison possible avec d’autres études françaises ou étrangères.

En revanche, la répétition du dosage permettra de voir si l’interdiction du bromoxynil et du fipronil en usage phytopharmaceutique, aura une incidence sur les prochains niveaux mesurés dans la population française.

 

Retrouvez plus d’informations concernant ces nouvelles données, sur le site de Santé Publique France, en suivant ce lien : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/exposition-a-des-substances-chimiques/pesticides/documents/enquetes-etudes/impregnation-de-la-population-francaise-par-l-amitraze-le-fipronil-le-methomyl-le-bromoxynil-et-la-carbendazime.-programme-national-de-biosurvei