Imprégnation de la population française par les substances toxiques : des données inédites de Santé Publique France

Santé Publique France a étudié l’imprégnation d’un ensemble d’enfants et d’adultes par les bisphénols (A, F et S), les phtalates, les parabènes, les éthers de glycol, les retardateurs de flamme et les composés perfluorés. La présence de ces substances a été détectée chez tous les enfants et adultes de l’étude. L’imprégnation des Français est comparable à celle d’habitants d’autres pays tels que les Etats-Unis ou le Canada. Les niveaux d’imprégnation ont été évalués comme particulièrement forts chez les enfants, ce qui peut être dû à plusieurs facteurs (contacts main/bouche plus fréquents, poids corporel moins important, expositions plus conséquentes…). Les expositions aux substances toxiques sont favorisées par l’alimentation, les produits cosmétiques (surtout pour les parabènes et les éthers de glycol) mais aussi par le manque d’aération du logement. Cette étude va permettre d’établir des valeurs de référence par rapport à l’imprégnation de la population française par ces substances.

Retrouvez l’étude en cliquant ici.

La consommation de préparations infantiles hypoallergéniques n’est pas associée à un moindre risque d’allergies chez les nourrissons

Des chercheurs de l’INRA et l’INSERM ont voulu mettre en relation la consommation de préparations infantiles hypoallergéniques (destinées à prévenir le risque allergique chez les enfants pouvant avoir un terrain allergique) avec la survenue de manifestations allergiques comme l’eczéma, les sifflements respiratoires, l’asthme et les allergies alimentaires. Pour ce faire, ils ont suivi durant deux ans 15 000 enfants appartenant à la cohorte ELFE. Parmi les enfants de cette cohorte, 5% de ceux qui consommaient des préparations infantiles à l’âge de 2 mois consommaient des préparations hypoallergéniques. Les chercheurs ont comparé les manifestations allergiques survenant chez les enfants qui consommaient ces préparations avec celles survenant chez les enfants qui n’en consommaient pas. Ils n’ont constaté aucun effet protecteur de la consommation de ces préparations vis-à-vis des manifestations allergiques. Les chercheurs ont conclu que des études cliniques approfondies devaient être menées avant de promouvoir le caractère hypoallergénique de ces préparations infantiles. D’autres recherches devront donc être réalisées pour compléter les résultats épidémiologiques de cette étude.

Références de l’article :  Davisse-Paturet C., Raherison C., Adel-Patient K., Divaret-Chauveau A., Bois C., Dufourg M., Lioret S., Charles M., De Lauzon-Guillain B. Use of partially hydrolysed formula in infancy and incidence of eczema, respiratory symptoms or food allergies in toddlers from the ELFE cohort. Pediatric Allergy and Immunology, 2019. Disponible sur : https://onlinelibrary.wiley.com/toc/13993038/0/0.

Consommation de boissons sucrées et risque de cancer

Selon une étude parue le 10 juillet 2019 dans le British Medical Journal menée par des chercheurs de l’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN / Inserm / Inra / Cnam / Université Paris 13), la consommation de boissons sucrées engendrerait une augmentation du risque de développer un cancer. L’étude a porté sur 101 257 personnes appartenant à la cohorte NutriNet-Santé, suivies entre 2009 et 2018. Leurs habitudes alimentaires ont été évaluées grâce à des enregistrements de 24h répétés (6 en moyenne par participant), portant sur plus de 3300 aliments différents. Une augmentation de 100mL de la consommation moyenne quotidienne de boissons sucrées était associée à une augmentation d’environ 18% du risque de cancer. Ce constat concerne aussi bien la consommation de jus de fruits 100% pur jus que celle de boissons sucrées hors jus de fruits. Le sucre aurait un rôle particulièrement important dans cette augmentation du risque de cancer. Cette étude ne permet pas à elle seule  de déterminer un lien de cause à effet. Cependant, la variété de facteurs pris en compte ainsi que les nombreuses analyses de sensibilité complémentaires réalisées appuient la solidité des résultats, lesquels appellent donc à la vigilance vis-à-vis de la consommation de boissons sucrées.

Pour plus d’informations, retrouvez l’article publié par l’INSERM en cliquant ici.