Substances perfluoroalkylées et air intérieur

Une étude américaine, publiée dans la revue Environmental Science & Technology Letters, s’intéresse aux composés perfluoroalkylés (PFAS) pouvant être présents dans l’air intérieur. Ces substances sont utilisées principalement pour leur propriétés anti-adhésives, anti-tâches et imperméables. On en retrouve donc potentiellement dans une large gamme de produits : textiles, emballages, revêtements, ustensiles, cosmétiques, produits ménagers, etc.
Les PFAS sont impliqués dans la survenue de cancers, des maladies thyroïdiennes, des maladies auto-immunes, des lésions hépatiques, de l’obésité ou encore des problèmes de fertilité. Ils sont qualifiés de « produits chimiques éternels » (forever chemical) en raison de leur caractère persistant dans l’environnement et le corps : ces substances s’accumulent et ne se décomposent pas naturellement. La voie d’exposition aux PFAS la plus commune est l’ingestion. Les auteurs ont exploré avec cette étude l’exposition par inhalation.

Cette voie d’exposition a été évaluée via la mise en place de mesures de PFAS dans l’air intérieur dans différents types de bâtiments/espaces clos : écoles, boutiques de vêtements, bureaux, laboratoires et salles universitaires ou encore ascenseurs. Les résultats sont révelateurs concernant les mesures en écoles maternelles : les moquettes des salles de classe ainsi que la poussière sont sources importantes de PFAS, notamment les volatils (alcools fluorotélomères). Certains composés comme le 8:2 FTOH, en principe interdits depuis plusieurs années, ont également été retrouvés lors des mesures. Cette présence s’explique soit par la mauvaise volonté des industriels soit par l’importation de produits de pays où ces interdictions n’existent pas. Le caractère persistant de ces substances est aussi une des explications possibles à cette présence :  ils ont peut-être été utilisés (et/ou sont présents dans les matériaux) depuis longtemps et restent détectables.

Les auteurs concluent en demandant aux industriels et pouvoirs publics de faire le nécessaire pour interdire l’usage de ces composés afin de pour réduire au maximum l’exposition aux PFAS .

Références : Morales-McDevitt M., Becanova J., Blum A., et al., 2021 : The Air That We Breathe: Neutral and Volatile PFAS in Indoor Air [En ligne] Environmental Science & Technology Letters
https://doi.org/10.1021/acs.estlett.1c00481

Substances perfluoroalkylées et air intérieur

Vous pourrez aussi aimer